Le collectif de la lutte des sucs se bat depuis un peu plus de deux ans déjà contre le projet de déviation de la RN88. L’issue de leurs actions pourrait avoir lieu dans les prochains mois.
« Une réunion pour rappeler que la lutte continue »
C’est une petite centaine de personnes, qui se sont ainsi réunis ce mercredi, en début d’après-midi, les pieds dans la boue au lieu-dit « Les Granges », près du Pertuis, sur le tracé de la future déviation. Chacun était muni d'une pancarte avec le nom de sa commune de résidence comme pour indiquer que le problème les concerne directement.
Au programme de cette réunion : actualité du projet, le problème des zones humides autour de cette nouvelle route nationale 88, les sources d’eau condamnées par le passage des bulldozers, les enjeux agricoles et la sécurité alimentaire, mais aussi l'avenir de la mobilité, les alternatives à ce projet, et une action sur les pelleteuses et le chantier en cours.
Les travaux de contournement entre Le Pertuis et Saint-Hostien ont débuté fin janvier avec le déboisement des emprises et le terrassement de la zone concernée. La mise en service de la future déviation est désormais annoncée pour 2027 par la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui dirige ce chantier.
« L’urgence, c’est d’arrêter les travaux. Soit la justice accélère soit les travaux doivent être suspendus »
Parmi les points de crispations abordés, le collectif souligne le manque de prise en compte des différentes plaintes et demande notamment la suspension des travaux durant l’examen de ces recours :
« On s’est réunis, car les travaux de la RN88 ont débuté alors qu’actuellement, il y a trois recours qui ont été déposés par les associations France Nature Environnement et SOS Loire Vivante et qui n’ont pas été jugés. Nous ce que l’on souhaite, c’est clair net et précis ! On ne veut pas que les travaux commencent parce que si les recours sont positifs, il va falloir réparer ensuite », a expliqué Nathalie, habitante du Pertuis et membre du collectif de la lutte des sucs.
Pour appuyer son propos, cette dernière prend l’exemple de la centrale hydroélectrique de Sallanches, en Haute-Savoie dont les travaux ont été récemment terminés. Alors que l’installation à 6 millions d’euros n’a pas encore été mise en activité, la justice a finalement décidé qu’elle devait être détruite suite a une plainte visant l’usine déposée par une association de défense de l’environnement.
« On propose en contrepartie de faire un véritable trafic de transport public en bus, c’est-à-dire toutes les heures, mais aussi de faire des aires de covoiturages, d’augmenter le trafic de fret en train afin de diminuer le bruit pour les habitations », a poursuivi cette habitante du Pertuis.
Les membres du collectif se sont ensuite rendus au cœur même du chantier, armés de leurs pancartes et de quelques chants près des engins tractopelles pour ralentir symboliquement le chantier.