Si on a pour habitude de le côtoyer, entre autres, les samedis matin à Issoire, derrière son stand de poulets rôtis, les très appréciés "Poulets en crapaudine", désormais, c'est à Saint-Rémy-de-Chargnat, un village près d'Issoire, qu'on peut le rencontrer, derrière les fourneaux de l'Agapanthe, son restaurant.
L'établissement a ouvert fin juin dernier, et durant l'été, la terrasse a vu défiler bon nombre de clients, sur la petite place de cette paisible commune, entre la boulangerie et l'école maternelle. Un nouveau souffle pour ce lieu, et pour Eric Sicard, gérant du restaurant.
"J'aime les challenges, me prouver que je peux le faire. C'est un défi personnel".
Il aurait pourtant pu choisir la facilité et suivre ce chemin tout tracé dans la rôtisserie, univers dans lequel il est tombé il y a quinze ans, quittant la région Paca pour la douce et à la fois caractérielle Auvergne.
Passant notamment par Sugères, puis Lamontgie, où, durant le confinement et les sorties quotidiennes d'un kilomètre autorisées, il a repéré ce qui deviendra son futur labo et sa boutique, il ne regrette pas ce changement de vie : "J'ai toujours bourlingué étant petit cela ne m'a pas dérangé de quitter ma région et me lancer dans cette aventure."
De nouvelles têtes Au Poulet Gourmand
Et cette aventure, soit dit en passant, elle marche du feu du dieu. Il n'y a qu'à observer la file d'attente les jours de marché, à son stand, et il ne vaut mieux pas faire la grasse matinée, au risque d'arriver trop tard et de repartir bredouille.
Il aurait pu, oui. Ce grand gaillard tatoué, papa de deux enfants et beau papa, toujours souriant, voulait se lancer dans une nouvelle aventure, toujours dans la gastronomie, car c'est son dada !
Sa recette et son affaire Au Poulet Gourmand, basée à Lamontgie, il la confie à de nouveaux passionnés qu'il connait bien et en qui il a entièrement confiance, Adrien et Laura.
"Que les clients soient rassurés, ce sera la même recette, la même qualité, et s'ils souhaitent me revoir, discuter, ils peuvent passer au restaurant sans problème."
Dans le commerce, on s'attache au produit quand il est bon, mais aussi à la personne. Et Eric aime clairement les gens, le contact, mais la rôtisserie, les marchés, et le restaurant en plus, cela commençait à faire beaucoup.
On ne peut pas être au four et au moulin, en tout cas sans y perdre... quelques plumes. "J'ai envie de me consacrer entièrement au restaurant."
Autodidacte dans l'univers de la cuisine, avant d'ouvrir son restaurant, il s'est formé à la pizza, auprès d'un maître en la matière, John Bergh, champion de France de Pizza et double champion du Monde. "C'est la référence de la pizza en France. Quitte à faire quelque chose de nouveau, je voulais que ce soit bien fait", explique Eric. "La pizza, c'est très particulier, c'est de la chimie. La pâte est vivante".
Du fait maison, du français, du local...
Pizzas ou autres plats, ce qui prime pour lui dans son restaurant, c'est la qualité et la provenance des produits. Du fait maison, des viandes françaises, des fruits et légumes français achetés sur le marché, des œufs et farines locales.
Et une équipe familiale
À l'Agapanthe, on travaille en famille, Julie, la belle fille d'Eric, passionnée de cuisine, s'attèle au service et à la préparation des desserts, et Robin, son compagnon, s'affaire en cuisine avec Eric. "J'aimerais également recruter un apprenti en cuisine", précise le gérant.
L'Agapanthe
Photo par ZoomDici
Alerte spoilers, Eric aimerait, quand la rôtisserie sera vendue, et qu'il aura tout son temps et son énergie à consacrer au restaurant, proposer des animations les soirs, "Des concerts avec des musiciens du coin, pour les faire connaître, des repas à thèmes. J'ai plein d'idées".
On n'en doute pas, et on a hâte de voir ce village s'animer au rythme de la passion et des ambitions de cet amoureux de cuisine, qui avec une humilité et une simplicité déconcertantes, n'hésite pas à se challenger, d'abord pour lui, et au bénéfice des gourmands du coin.