Le mardi 11 mars, un moment d’échange a été organisé à la brasserie de la distillerie, réunissant les commerçants de l’agglomération du Puy-en-Velay avant qu'ils n'ouvrent leurs boutique. Cette rencontre a été l’occasion pour les commerçants de dialoguer avec des élus municipaux, notamment Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay, et Corinne Bringer (vice-présidente à l’économie de proximité de la communauté d’agglomération). Étaient également présent le commissaire de police, Frédéric Gonon.
Le local à la cote
En maître de cérémonie, Hacene Djerdi a ouvert la discussion en soulignant les initiatives positives mises en place : Happy Fid, en partenariat avec les élèves d’Anne-Marie Martel, pour un projet de street marketing ; les chèques Happy Kdo qui se multiplient dans le secteur ; et le site achetezaupuy.com. Le slogan « Achat local = emploi local » a séduit non seulement les commerçants, mais aussi la clientèle.
Le sujet insécurité
La discussion a ensuite porté sur le problème de l’insécurité. Johan Pascal, responsable de la Gloriette (place du Breuil), a pris la parole pour interpeller les élus et la police, dénonçant un climat d’incivilités qui touche de plus en plus les commerçants. Thierry Moulin, de Moulin Chaussures, a déploré une situation devenue compliquée pour les commerçants de la ville. Hacene Djerdi a pris l'exemple la situation d'Alès, une ville où l'insécurité s’est installée progressivement, nuisant à la fois à l’image de la ville et à son activité économique.
Le stationnement : un point de discorde majeur
Lorsque Antoine Wassner, président de la CCI, a interpellé la municipalité sur le problème de stationnement, les réactions ne se sont pas fait attendre.
"On note une perte de fréquentation qui, à notre sens, est en corrélation avec le stationnement"
Hacene Djerdi a souligné : « On note une perte de fréquentation qui, à notre sens, est en corrélation avec le stationnement », également pointé du doigt par les autres commerçants.
Les voix se sont élevées les unes après les autres, donnant lieu à de nombreux témoignages et interpellations des élus. Selon les commerçants, leur chiffre d’affaires a beaucoup baissé depuis la mise en place du stationnement payant le samedi matin, ainsi qu’entre midi et deux heures pour les parkings à barrières.
Les commerçants de l'agglomération sont venus s'exprimer
Photo par Fanny Gimenez
Michel Chapuis a tenté de répondre aux questions et a affirmé sa position. Il n’est pas favorable à la gratuité du stationnement, qu’il considère comme une source de revenus indispensable pour la ville, mais il a souligné avoir maintenu la gratuité dans les zones verte et orange entre 12h et 14h. « Arrêtez d’augmenter les prix alors ! », a lancé une commerçante, « adaptez les tarifs au quart d’heure plutôt qu’à l’heure » a suggéré une autre. Pour Yvan Gatty, responsable de la boutique photo Camara, « les clients sont pris par le temps ».
"Quand on est piéton, on consomme plus" Michel Chapuis
Michel Chapuis a rétorqué que, selon des études spécialisées, « quand on est piéton, on consomme plus ». Il a aussi défendu sa position, insistant via le slogan « No parking, no business » n’est pas lié aux problèmes rencontrés au Puy-en-Velay. " Que fait-on pour les commerces qui vendent des produits lourds ou encombrants ?" À cela, le maire a répondu qu’il fallait faire un cas par cas et s’adapter aux besoins des clients.
Michel Chapuis a également souligné que les parkings souterrains étaient en grande partie occupés par les personnes travaillant au Puy, et que, pour lui, les places disponibles devaient être réservées en priorité aux clients, avant d’être utilisées par les commerçants.
Quant aux contraventions, même combat : l’un dit, l’autre dément. La voiture passe deux fois avant de sanctionner. « Pour cinq minutes de plus, on n'est pas verbalisé », a répondu le maire, immédiatement contredit par certains commerçants.
Rue Porte Aiguières au Puy-en-Velay.
Photo par Illustration/Annabel Walker
Un dialogue de sourd
En dépit de nombreuses interpellations et questions, aucune solution concrète n’a été avancée. Chacun des deux camps reste campé sur ses positions. Les commerçants estiment qu’ils sont laissés pour compte face à l’insécurité et aux problèmes de stationnement, tandis que la municipalité se montre ferme quant à la gestion de la ville. Le dialogue, bien qu’essentiel, n’a pas permis de déboucher sur des solutions.