Il y a une quinzaine de jours, un courrier co-signé avec le Président de la Région, Fabrice Pannekoucke, a été adressé aux agriculteurs de la Région AURA. Le parlementaire y dénonçait le harcèlement que les agriculteurs subiraient par les agents de l'OFB poussant le bouchon jusqu'à écrire " C'est d'autant plus malheureux que les agriculteurs sont, en réalité, traités plus durement que les trafiquants de drogue; et le narcotrafic détruit notre pays, l'agriculture, elle, le nourrit. "
Dans ce document, il prétend que « l’excellence de nos normes sanitaires est notre atout le plus précieux » tout en affirmant un peu plus loin « Nous savons que d’autres organismes et de trop nombreuses normes vous pénalisent quotidiennement. »
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Laurent Wauquiez cherche à exister car il est en concurrence pour la présidence du parti LR. Il a profité de la tribune qui lui était offerte à l'occasion du salon de l'agriculture pour enfoncer le clou et réitérer ses propos.
La réaction a été immédiate l'association France Nature Environnement a publié une lettre ouverte " aux agents de l’OFB, au monde agricole et à toutes celles et ceux qui aiment la nature"
"Il propose de contester, avec l’argent des contribuables de la région, l’application de lois votées au Parlement"
"Nous assistons, médusés, à la dérive incontrôlée de M. Wauquiez. Il propose de contester, avec l’argent des contribuables de la région, l’application de lois votées au Parlement par les élus de la République. En tant que député, M. Wauquiez pourrait proposer de faire adopter des lois si celles en vigueur ne lui convenaient pas. Il préfère, en dehors de tout cadre démocratique, tenter de rallier le vote des agriculteurs en s’attaquant violemment à l’OFB"
Guillaume Charmasson, Président de la délégation Haute-Loire "FNE43" s'inscrit dans la même ligne :
"Qualifier de harcèlement des contrôles qui ne concernent que 1 % des exploitations agricoles françaises par an (soit un contrôle tous les 120 ans pour chaque exploitation) est totalement disproportionné . Si Monsieur Wauquiez souhaite que des contrôles soient effectués ailleurs que chez les agriculteurs, nous proposons que nos élu.e.s soient contrôlé.e.s sur leur gestion des dépenses publiques. " et de poursuivre "En tant que représentant de la nation pour notre département, il déshonore sa fonction en tombant dans un populisme crasse ne servant que ces intérêts personnels."
Du coté de l'OFB
Créé en 2020, l’OFB compte 3 000 agents, dont 2 000 sur le terrain. Parmi eux, 1 700 inspecteurs de l’environnement sont dotés de pouvoirs de police administrative et judiciaire, afin de faire respecter les lois en ce qui concerne l’usage de pesticides, la pollution de l’eau et le respect des arrêtés sécheresse « La très grande majorité des patrouilles ne révèle aucun manquement ou infraction », souligne l’OFB, y voyant la preuve de l’implication des agriculteurs dans la préservation de l’environnement.
La Ministre s'exprime, et la préfète de région calme le jeu
Interrogée sur le sujet, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a appelé à ne pas se tromper de cible : « Si on a des critiques à l’égard de la loi, de la réglementation, il faut s’adresser à ceux qui la font, aux ministres, aux parlementaires. On ne peut pas reprocher à un agent qui a une mission de service public d’exercer cette mission. »
La préfète du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, essaie d'apporter un peu de calme. Elle a, elle aussi, écrit aux agriculteurs ou elle tente de réconcilier les agriculteurs avec l'Office français de la biodiversité (OFB). La préfète, qui co-signe cette missive avec le directeur général de l'OFB, Olivier Thibault, tient ainsi à "dissiper tout malentendu : il n'y a pas lieu d'opposer l'agriculture et l'environnement."
"Les équilibres du monde vivant sont fragiles et qu'il nous revient à nous tous d'en prendre soin. Personne ne peut raisonnablement croire que l'OFB serait la source de tous les maux de l'agriculture française"
La préfète précise que, grâce au budget de l'OFB, des financements publics soutiennent le monde agricole dans l'expérimentation et la mise en place de pratiques plus durables. Elle cite le programme Agrifaune, qui, sous l'impulsion de l'OFB, rassemble les chambres d'agriculture, les fédérations de chasse, et les syndicats agricoles, avec pour ambition de développer des pratiques agricoles conciliant économie, agronomie, environnement et faune sauvage.