Réunis en congrès du 19 au 21 novembre, les maires et présidents d'intercommunalité de France se sont revêtus, hier, d'une seconde écharpe... noire. Le symbole est fort, comme les mots utilisés, pour dénoncer "la mort annoncée des communes". Bernard Souvignet, président de l'association des maires et présidents d'intercommunalités de Haute-Loire explique la situation.
L'action a été lancée par l'Association des maires et présidents intercommunalités à l'occasion de son 106ᵉ congrès annuel, suite aux dernières annonces du Premier ministre Michel Barnier, quant aux subventions des communes.
« (...) C'est en fait onze milliards d'euros qui vont être ponctionnés sur les mairies », souligne le président départemental de l'AMF, Bernard Souvignet.
En plein congrès, Bernard Souvignet explique à Zoomdici les raisons de cette action, suivie par les plusieurs milliers d'élus locaux présents : « Le gouvernement a annoncé une réduction de cinq milliards des dotations faites aux communes. En réalité, cette réduction des aides aux communes sera bien plus grande, puisqu'il y a aussi la réduction du fonds vert, celle des aides aux agences de l'eau, etc. Donc la direction de l'assemblée générale des maires estime que c'est en fait onze milliards d'euros qui vont être ponctionnés sur les mairies. Cinq directement, et six indirectement, via des dotations sur des subventions qui n'auront plus lieu. »
Il poursuit ainsi : « Nous avons souhaité exprimer notre désaccord, puisque les communes n'ont pas le droit d'être en déficit. Elles ont donc des budgets à l'équilibre. Elles créent beaucoup d'emplois sur leur secteur, font travailler les entreprises locales, tout ça parce qu'elles peuvent investir. »
Plus d'investissement, plus de fonctionnement
Ces derniers jours, nombreux sont les maires à parler dans la presse de "mort des communes". Un mot repris par Bernard Souvignet, qui malgré la connotation morbide, n'hésite pas à l'employer : « C'est ça, c'est la mort des communes. Le problème, c'est que si on baisse la capacité de financement des communes, elles n'investissent plus, et surtout, si elles n'ont plus de marge de manœuvre au niveau de leur fonctionnement. Si elles ne dégagent plus de marge dessus, elles ne peuvent pas dégager d'argent pour investir. »
« En mairie, on a des budgets. Il faut essayer de faire de l'excédent sur le budget de fonctionnement pour pouvoir investir ensuite. »
Un rencontre avec Michel Barnier est prévue ce 21 novembre au Congrès des maires. Il devrait, selon Bernard Souvignet, annoncer « à priori » des assouplissements. Est-ce que ce sera de simples annonces sans réelle contenance ? Des promesses ou des actions fortes ? Tous les maires de Haute-Loire et de France l'attendront assurément au retour.