C’est dans « l’Atelier du chef » de Guillaume Fourcade, où celui-ci donne des cours de cuisine, que les deux associés du projet gagnant « Halles ponotes » ont ainsi souhaité revenir sur les événements de ces derniers jours et présenter à la presse la solidité et le sérieux de leur dossier.
« On dévalorise notre projet et notre image. On a l’impression d’être sur le banc des accusés »
Le projet retenu des « Halles ponotes » :
Guillaume Fourcade et Frédéric Bayer souhaitent faire du marché couvert du Puy-en-Velay un véritable « Food Court à la française ».
Autour du restaurant central dédié à la viande et aux grillades, plusieurs « boxes gastronomiques » et une micro-brasserie.
Le leitmotiv c’est de « jongler autour d’un concept innovant sans forcément concurrencer l’offre commerciale déjà existante sur le bassin du Puy ».
Un boulanger bio, un glacier « champion du monde », un fromager, un écailler et une rôtisserie complèteront notamment cette halle destinée à s’imposer comme le cœur gastronomique de la ville.
Deux jours seulement après les perquisitions du Parquet national financier dans les locaux de la mairie du Puy-en-Velay, et alors que quatre personnes viennent d’être placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête préliminaire pour favoritisme, corruption et trafic d’influence, les deux associés désiraient avant tout dénoncer un climat local pesant et suspicieux.
Guillaume Fourcade, qui a entamé la conférence de presse par une présentation détaillée du projet retenu des « Halles ponotes », insiste ainsi rapidement sur la dureté et l’iniquité des accusations lancées à leur encontre : « on présente l’ensemble comme un simple restaurant de burgers avec quelques bières… pardon de vous le dire mais ça fait mal au cul » !
Son associé, Frédéric Bayer, confirme leur volonté de dissiper les malentendus et de réhabiliter une image visiblement écornée par l’affaire judiciaire en cours : « depuis quelques jours on nous regarde de travers dans la rue… ».
« C’est un règlement de compte. Nous, nous n’avons rien à cacher ! »
Confrontés dans un second temps aux questions des journalistes présents, et aux imputations soulevées par Médiacités, les deux investisseurs ne se sont pas dérobés et ont tenté de balayer successivement les différentes accusations.
- L’appel téléphonique de la mairie le 24 novembre (un mois avant la date officielle) pour leur signifier l’obtention du marché ?
Guillaume Fourcade jure que ce n’est que pure invention : « je n’ai appris la nouvelle que la veille de la date butoir, le 20 décembre, par un journaliste qui avait obtenu l’info au dernier conseil municipal ».
- L’avocat de droit public « dégotté par le pôle économie de la mairie » ?
Une contre-vérité : « on s’est débrouillé par nous-mêmes. Au Puy, le cabinet spécialisé sur la question travaillait déjà avec l’autre candidat. On est donc allés chercher notre avocat sur Clermont-Ferrand ».
- La rumeur d’une « clé USB mise à disposition par la mairie pour peaufiner le dossier dans le bon sens » ?
Une information visiblement surprenante : « je fonctionne très peu avec des clés USB. Franchement je ne sais pas… ».
- « La salve de conseils personnalisés via une boucle WhatsApp » avec des responsables de la mairie ?
Une habitude de travail récurrente dans le milieu des affaires : « je fonctionne comme ça avec tout le monde, vous les journalistes, les acteurs financiers et économiques, les élus de la mairie… ».
« Con ou naïf j’ai toujours fonctionné comme ça et je continuerai ! »
À l’ultime question de savoir s’il n’avait pas fait preuve de crédulité dans ses démarches d’obtention du marché de concession de service public auprès de la mairie du Puy-en-Velay, Guillaume Fourcade reconnaît alors « de la connerie ou de la naïveté » mais assure que c’est son mode de fonctionnement et que si, dans l’avenir, tout est à refaire, il redéposera néanmoins exactement le même dossier.
« Notre concurrent demande 1 million 700 000 € de dommages et intérêts à la mairie »
Les associés des « Halles ponotes » concluent alors cette conférence de presse en invitant les journalistes encore présents à consulter le lourd dossier ostensiblement déposé sur la table : la copie du recours en contestation de la validité du contrat déposé au tribunal administratif par leur concurrent malheureux, le chef ponot Alexis Haon. « Vous y verrez qu’il demande quand même plus d’un million sept-cent mille euros de dommages et intérêts à la mairie ». Une affaire qui ne fait donc que commencer.
Cette prise de parole risque-t-elle de leur être préjudiciable ?