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Élections américaines : quelles répercussions après la victoire de Trump ?

Par Clara Serrano , Mise à jour le 07/11/2024 à 06:00

Après plusieurs mois de campagne, les deux favoris Kamala Harris et Donal Trump ont vécu un "Élection Day" long, avant que la victoire du Parti républicain ne soit proclamée. Une annonce qui aura à coup sûr des répercussions sur l'Europe, et la France. On fait le point avec Olivier Cigolotti, sénateur de la Haute-Loire et membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

Donné vainqueur dans plusieurs "swing states" et surtout en Pennsylvanie, le plus crucial, Donald Trump n'a pas attendu le décompte final pour revendiquer la victoire. Et il a été suivi de très près par le Président Français, Emmanuel Macron, qui l'a félicité, dès 9 heures du matin, sur X (ex-twitter). 

Pourtant, Olivier Cigolotti, sénateur de la Haute-Loire et membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées analyse : « Les sondages étaient très serrés. Personne ne s'attendait à ce que les États les plus indécis ne basculent en faveur de Donald Trump. C'est ce qui a créé l'écart que l'on connait aujourd'hui, et qui l'a placé en capacité d'être à nouveau Président. »

À 78 ans, il devient le plus vieux président des États-Unis. Il devrait terminer son mandat à 82 ans, soit un an de plus que son prédécesseur Joe Biden. C'est aussi la première fois qu'un président Américain est réélu depuis le 19éme siècle, après avoir échoué à sa propre succession. 

Une collaboration à laquelle se tient prêt Emmanuel Macron, qui devrait donc avoir des répercussions en France. 

En effet, le slogan de campagne du désormais 47ᵉ Président des États-Unis d'Amérique "Make America great again" (comprenez rendre à l'Amérique sa grandeur), est porteur de sens au vue de son programme, puisqu'il s'agit de donner la primeur au pays, en termes de géopolitique, d'économie, d'emploi, d'importation, d'immigration, etc.

« Il faut distinguer les propos du candidat, et les propos du Président de la République. »

Olivier Cigolotti, sénateur de la Haute-Loire et membre de la commission des affaires étrangères, prévient : « Il faut être prudent. Parce qu'il y a eu les déclarations de Donald Trump candidat à l'élection présidentielle. Désormais, il va y avoir les déclarations du président des Étas-Unis, sous contrôle d'une administration dont on connait la puissance. »

Et de poursuivre : « Il y a matière à être vigilant, et à regarder de près ce qui va se passer dans les jours à venir, concernant les deux conflits majeurs aux portes de l'Europe (conflits russo-ukrainien et du Proche Orient) et qui ont largement dépassé, en termes d'impact, les limites de leurs territoires. »

En effet, alors qu'il échangeait justement ce 6 novembre avec le président de la commission des affaires étrangères ukrainien, Olivier Cigolotti témoigne de l'inquiétude des autorités, dans l'attente des premières déclarations du Président Trump, en matière de soutien à l'Ukraine notamment.

« Les ukrainiens nous ont rappelé aujourd'hui qu'ils s'attendaient à voir arriver des renforts de Corée du nord en complément de l'armée Russe, ce qui risque de faire basculer le conflit assez rapidement. »

« Le contexte régional, à la fois au Proche-Orient et sur le flanc oriental de l'Europe est à surveiller de près. »

Pour ce qui est du Proche Orient, il détaille que « les premières analyses qui nous remontent laissent à penser que les propos de Kamala Harris, en faveur d'un soutien indéfectible à Benjamin Netanyahu sont problématiques, et lui sont reprochés par un certain nombre d'américains, qui prétendent que le pays a beaucoup trop distribué de dollars pour le soutien à ces deux conflits ».

Il s'interroge ainsi sur la capacité de persuasion de Donald Trump sur le Premier ministre Netanyahu et les pays de la Région. « On sait que la relation entre l'Iran et les Etats-Unis est au plus bas. Que va-t-il en advenir dans les semaines à venir ? »

Mais pour le spécialiste des affaires étrangères, il s'agit pour l'instant de patienter, en espérant que l'administration veille au maintien d'un bon équilibre géopolitique.

« L'insistance de Donald Trump pour l'"America First" risque d'avoir des conséquences dommageables. »

Le second point d'inquiétude suite à l'élection de Donald Trump ce 6 novembre est, pour Olivier Cigolotti, la politique d'"América first", qu'a martelé le candidat durant toute sa campagne. 

« On peut s'attendre à des mesures de rétorsion contre les importations, notamment en provenance de la Chine et de l'Europe avec des droits de douane qui risquent d'augmenter de façon assez conséquente », précise-t-il.

Et bien que le désormais 47ᵉ Président des Etats-Unis ait déjà eu l'occasion de mettre en place sa politique lors d'un premier mandat, le sénateur altiligérien redoute « un discours qui est encore plus dur cette fois. Et je crains qu'il y ait une concrétisation, même si l'administration arrive à en limiter les effets, l'insistance de Donald Trump sur le sujet risque d'avoir des conséquences dommageables pour les économies européennes et internationales plus largement. »

Les prochaines dates clés

Si ce 5 novembre est une date cruciale pour quelque 235 millions d'électeurs appelés dans les urnes, le parcours électoral n'est pas encore terminé. Le 17 décembre prochain, se tiendra le vote du collège électoral. Composé de 538 grands électeurs répartis entre les États proportionnellement à leur population, ce collège va se réunir pour voter officiellement en faveur du président et du vice-président, élus à la majorité absolue (au moins 270 voix). 

Début janvier, les résultats de ce collège électoral sont certifiés par le congrès, ce qui permet de valider officiellement l'élection du nouveau Président.

Avant que se tienne le jour de l'investiture, appelé "Inauguration Day". Organisée traditionnellement le 20 janvier et en grandes pompes, cette cérémonie est l'occasion pour le 47ᵉ Président des États-Unis de prêter serment et de marquer le début de son mandat qui durera quatre ans. 

 

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