Après 40 ans de travail passionné, et de relations avec ses clients souvent devenus des amis, Nadia, la cordonnière de la galerie d'Auchan, à Brives, prend sa retraite. Connue pour son franc-parler, mais aussi sa générosité, son départ marque la fin d'une époque, qui en aura marqué un bon nombre.
C'est en ce mercredi 30 octobre que Nadia Pialoux prenait officiellement sa retraite. Même si dans les faits, elle sera encore bien présente pendant plusieurs jours, le temps de vider son atelier, de terminer les dernières commandes en cours et de saluer toutes les personnes qui l'ont soutenue durant toutes ces années.
De Mammouth à Auchan, en 40 ans (et 26 jours pour être exact), elle en a vu passer du monde, et surtout, elle a remarqué l'évolution des relations qu'elle a pu entretenir avec les directions respectives de la galerie. Et si elle regrette la proximité et la convivialité du premier, elle se montre reconnaissante d'être encore là.
Car son parcours n'a pas toujours été simple, mais si elle fait partie des premières femmes cordonnières du département, elle a dû, et su s'imposer.
« Au début, on me demandait toujours où était mon mari, parce qu'à l'époque, les femmes de cordonnier travaillent dans l'ombre. Alors, je leur disais "non non, c'est à moi qu'il faut s'adresser" », raconte Nadia en souriant.
Heureusement, les temps ont bien changé depuis, et la cordonnière a même su lier avec beaucoup de clients une relation de confiance, parfois même d'amitié. Elle se réjouit : « La société évolue, maintenant, il y a de plus en plus de femmes cordonnier, et ça fait plaisir. »
En l'espace de quelques minutes passées avec elle, Nadia prend d'ailleurs plaisir à saluer quelques passants.
« Si j'ai le malheur d'être absente une journée, tout le monde s'inquiète. »
Un dévouement sans faille
Reconnue par beaucoup par sa générosité et son implication au service des autres, Nadia « essaie toujours de rendre service aux autres, dès que possible. Tant personnellement que dans le travail. » Et généralement, cela passe par un soutien moral, financier ou matériel... Elle est toujours là quand il faut se retrousser les manches.
Alors, elle compte évidemment profiter de sa retraite pour prendre soin d'elle et se reposer, mais aussi pour consacrer davantage de son temps à une association qui lui tient à cœur : l'Adepape 43, qui œuvre pour les personnes accueillies en protection de l’enfance, en les représentant et les accompagnant.
« On les aide parfois financièrement, parfois pour leurs études etc. Mais souvent, un simple sourire, un simple bonjour, ça fait du bien. »
Avec son départ, c'est pour certains la fin d'une époque. Mais place désormais à la relève, puisque c'est désormais un lunetier prothésiste auditif qui posera ses cartons au sein de la galerie.