Le 1ᵉʳ octobre. Cette date marque pour tous les parlementaires, sénateurs et députés, le commencement des débats autour du budget national. Mais cette fois, c'est aussi la date qu'ont choisi les syndicats pour se mobiliser et demander de nombreuses mesures budgétaires justement, "pour une meilleure répartition des richesses". Enfin, c'est également le jour qu'a choisi Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, pour faire son discours de politique générale.
Si les forces de l'ordre s'attendaient à une mobilisation bien plus importante, ils ont été surpris de ne compter que près de 300 manifestants.
Ce qu'a déclaré le Premier ministre Michel Barnier
Le Premier ministre a en effet annoncé dans son discours au sein de l'hémicycle, dès 15 heures cet après-midi, une politique économique d'austérité, demandant beaucoup de choix, et d'économies à prévoir.
Il a indiqué vouloir réduire « notre double dette, budgétaire et écologique », et « ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025 et sous les 3 % en 2029 ».
« Le "Premier sinistre" va certainement annoncer l'austérité dans son discours de politique générale. (...) Ça va peser toujours sur les mêmes. » Pierre Marsein
Et justement, ce dernier est redouté par les militants du jour, qui craignent l'annonce d'une politique d'austérité, contre laquelle ils s'opposent fermement.
Pierre Marsein, secrétaire départemental CGT déclare ainsi au nom du groupement intersyndical : « Le "Premier sinistre" va probablement annoncer l'austérité dans son discours de politique générale cet après-midi. On sait que les comptes de l'État sont catastrophiques. On nous explique que les impôts vont devoir être augmentés. Mais on voit bien que c'est surtout l'austérité que le Gouvernement veut mettre en place. »
Et de poursuivre : « On voit bien que ça va peser toujours sur les mêmes, c'est-à-dire sur la classe moyenne et les plus précaires. Tout ça pour épargner les plus riches, et certainement pas pour revenir sur les 170 milliards d'aides publiques accordées aux entreprises chaque année. »
Un refus de l'austérité donc, qui implique pour les syndicats de multiples revendications.
Retraites : comme une impression de déjà-vu
À commencer par l'abrogation de la réforme des retraites. « Dans un premier temps, on demande l'abrogation, mais on demande aussi le retour de la retraite à 60 ans », lance le secrétaire syndical, avant de poursuivre : « Ce combat était déjà majoritaire à l'Assemblée nationale lorsqu'on l'a mené, puisque la réforme a été adoptée par l'usage de l'article 49.3 de la Constitution. Je pense qu'il l'est toujours aujourd'hui. »
C'est en effet pour lui une manière de répartir les richesses du pays, tout comme l'augmentation générale des salaires.
« Les gens ont perdu du pouvoir d'achat »
Deuxième revendication principale, la hausse générale des salaires. En effet, le secrétaire départemental CGT explique que, si l'inflation est moins importante que ces dernières années, elle persiste, et surtout, les salaires ne l'ont pas suivie, et ont aujourd'hui du retard. Entrainant une perte de pouvoir d'achat pour les français.
Il dénonce également le manque de moyens alloués aux services publics. Encore une fois inscrit dans cette volonté de répartition des richesses.
« Le troisième point de revendication que nous portons aujourd'hui, c'est simplement d'avoir des services publics décents. »
En effet, il rappelle que sur le département de la Haute-Loire, les services publics sont fortement impactés par des coupes budgétaires faites à la hache ces dernières années : « Aujourd'hui, nous avons le service des urgences fermés, celui des soins palliatifs aussi, et les ephads sont en très grande difficulté. »
Il rappelle que les coupes budgétaires aboutissent à la réduction du nombre de fonctionnaires, qui aboutit, selon lui, à une réduction du service, « alors qu'on est déjà à l'os ».
Et Louise Pommeret, co-secrétaire départementale FSU de compléter au sujet de l'Éducation : « Nous sommes très inquiets d'une annonce probable de politique de l'austérité. Depuis sept ans, nous faisons face à des réformes libérales, qui suppriment nos moyens et les postes. »
« Nous ressentons un très fort sentiment d'abandon. L'Éducation n'est pas une charge, c'est un investissement pour l'avenir. » Louise Pommeret
Si elle évoque le système éducatif français, elle souligne que ces dysfonctionnements sont aussi légion dans d'autres secteurs du service public, notamment la santé.
Sur l'enseignement, elle poursuit : « Si nous demandons une hausse de 10 % de notre point d'indice, c'est légitime. Depuis 14 ans environ, nous assistions à un déclassement progressif de la profession, dont le point d'indice est gelé. »
Et de terminer ainsi : « Si l'on veut attirer des professionnels, il faut les payer. Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est pas une charge, c'est un investissement pour l'avenir. Maintenant, il faut savoir si l'on souhaite des citoyens éduqués ou non. »
Une industrie forte et efficace
Parce qu'en effet, Pierre Marsein souligne un dernier point de revendication qu'est la réindustrialisation.
« Nous estimons que nous avons besoin d'une industrie forte et efficace pour avoir des services publics efficaces et pour un bon aménagement du territoire. La première chose à faire est donc dans un premier temps de maintenir les industries déjà existantes, puis d'en développer d'autres. »
Il rappelle par ailleurs que beaucoup de travailleurs des entreprises Boissy, Michelin, Diehl, Valeo et de la Société Noiséenne d'Outillage de Presse sont menacés de chômage partiel. Certains étaient d'ailleurs présents au Puy ce jour.
Puis il conclut son intervention ainsi : « Il ne faut pas que toutes ces promesses ne soient que des mots. Il faut agir. »