Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur
5 + 14 =
Trouvez la solution de ce problème mathématique simple et saisissez le résultat. Par exemple, pour 1 + 3, saisissez 4.

Saint-Vincent : 1,5 tonne de légumes sur 500 m²

, Mise à jour le 21/09/2021 à 16:54

Ils sont quatre compères à se retrouver tous les jeudis pour cultiver sur les pentes de Saint-Vincent un potager de 500 m². Le fruit de leur labeur (et non de leur labour, puisqu'ils refusent mordicus de retourner le sol), ils le donnent à des associations comme les Restos du Cœur ou la Croix Rouge. Une visite du jardin s'impose…

Une Patate pour un Sourire

Ils sont quatre, François, Laurent, Reynald et Thierry, issus de divers horizons et métiers, à composer une Patate pour un Sourire, le nom de leur association philanthropique, dont l'objet est de distribuer des fruits et légumes de première qualité aux personnes dans le besoin. Le terrain, d'une surface totale de 1 000 m², dont une moitié cultivée, donc, a été mis à leur disposition par la mairie de Saint-Vincent. 
"Le sol était très très dégradé ici, il y avait très peu de terre, c'était très pauvre, que de l'argile et de la caillasse", explique Laurent en remplissant un big bag de déchets verts. Mais il en fallait bien plus pour décourager les quatre amis très au fait des dernières techniques de culture, qui se retroussent rapidement les manches. Priorité numéro un : trouver du paillage – foin, paille, tonte, broyat, branches ou autre – afin de créer du sol, en respectant approximativement le rapport carbone-azote nécessaire (le carbone vient des matières sèches, l'azote des matières fraîches). "C'est le gros du boulot, précise François, parce qu'ici on fait du jardinage sur sol vivant, c'est-à-dire qu'on ne laboure pas, on donne tout au plus un petit coup de grelinette pour décompacter. On apporte juste de la matière brute – pas de compost, donc – qui va créer de la vie et booster la fertilité. C'est tout.

Joignant le geste à la parole, le jardinier se baisse pour attraper une poignée de terre sur une des planches de culture et, de fait, on se croirait dans les rues du Puy-en-Velay à l'heure de pointe ! Dans ses mains, des myriades de vers de terre, collemboles et autres mille-pattes tournicotent dans tous les sens. "En revanche, si on me propose ce terrain gratuitement en conventionnel, avec labour, je ne le prends pas, je fuis en courant !" Il faut dire que la méthode du jardinage sur sol vivant a de sérieux avantages : on arrose très peu, on ne désherbe quasiment pas, et on ne retourne pas le sol. Un gain de temps et d'énergie colossal. "En prime, on agrade le milieu", glisse Laurent (soit améliorer le sol, par opposition à ce qui le dégrade, Ndlr). 

Une corne d'abondance au milieu des fleurs

Mais le plus beau reste évidemment la récolte. Sur 500 m² de planches cultivées (sur un sol au départ très pauvre, donc), nos jardiniers auront produit dès la fin de la première année près de 1,5 tonne de légumes : courgettes, courges, citrouilles, navets, radis, poireaux, tomates, betteraves, pommes de terre… le tout au milieu des fleurs, à la fois pour faire venir les insectes pollinisateurs, pour protéger les plantes contre certains parasites, pour agrader le sol, parce que certaines fleurs sont comestibles, et, last but not least, "parce que c'est joli…

Un des compères a rapporté dans sa remorque une vieille balle de paille gorgée d'eau. De l'or pour le jardin. "Regardez-moi tout ce mycellium", s'enthousiasme François en montrant les minuscules filaments blancs qui se sont développés à la faveur de l'humidité. "Au début, les gens nous regardaient en coin en nous voyant étaler tous ces déchets verts… maintenant, ils ont changé d'avis !" Tout ça est bien joli, mais quid des ravageurs, qui doivent raffoler de ce genre de milieu ? Les limaces ne posent pas vraiment de problèmes, assure le cultivateur, grâce à un milieu diversifié riche en champignons (qu'elles mangent en priorité). Les rats-taupiers sont un peu moins simples à gérer, à cause du manque de prédateurs (on tue encore le renard en Haute-Loire). "On a eu quelques dégâts sur les patates, reconnaît-il, donc on piège un peu." Sans recours à la chimie, naturellement. Les pièges en question prennent la forme de simples seaux d'eau enterrés, dans lesquels se noient les campagnols. 

Améliorer l'autonomie alimentaire de la Haute-Loire

Actuellement, nos quatre jardiniers-philanthropes remettent les délices de leur potager aux Restos du Cœur du Puy et de Vorey, ainsi qu'à la Croix Rouge de Vorey, explique Reynald, mais d'autres associations peuvent se manifester : "On prend tout ce qui se présente ! s'exclame François, et on cherche aussi des financements, de particuliers ou d'entreprises, pour acheter des serres, des arbres fruitiers, du matériel..." L'objectif est de lancer une dynamique, "de greffer d'autres jardiniers dans la même optique pour qu'ils distribuent leurs excédents de production", ajoute Laurent. "Et d'améliorer l'autonomie alimentaire de la Haute-Loire, glisse Thierry. Ce potager a vocation à servir de vitrine." A 1,5 tonne de légumes sur 500 m² dès la première année, c'est déjà une belle vitrine. 

JBB

Renseignements : Une Patate pour un Sourire/ François Bendele 06 73 12 11 24

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider