Après près d'une semaine d'hésitations et de doutes, Cécile Gallien a finalement déposé sa candidature aux élections législatives de la première circonscription de Haute-Loire ce dimanche 16 juin, à 17 heures (la date limite était fixée une heure plus tard).
Elle a choisi pour suppléant Lélio Duprat, jeune étudiant en communication de 22 ans, décrit comme "passionné par la politique, très attaché à la ruralité et amoureux du football".
Qui est Cécile Gallien ?
À 52 ans, Cécile Gallien a une carrière politique bien remplie derrière elle.
En 2006, elle se présente pour la première fois à la députation, sous l'étiquette Modem. Centriste et chrétienne démocrate convaincue, elle n'a, depuis, jamais changé son fusil d'épaule.
Attachée à ses origines, elle devient maire de Vorey en 2008, et le reste encore jusqu'à aujourd'hui, avec un 3ᵉ mandat à son actif. « J'ai monté une liste avec des gens de tous horizons politiques, et évidemment, avec autant de femmes que d'hommes. C'est important. »
Elle a par ailleurs assuré un mandat de conseillère départementale, et annonce ce jour sa 3ᵉ participation aux élections législatives de la première circonscription de Haute-Loire.
Zoomdici : Madame Gallien, comment expliquer ce choix plutôt tardif de candidater à ces élections législatives anticipées ?
Cécile Gallien : « Lors de l'annonce de la dissolution, j'étais encore en train de dépouiller les bulletins de vote des élections européennes. Alors, j'ai été très surprise, et je ne m'y attendais pas, en tout cas pas à ce moment-là. Nous n'avons même pas eu une semaine pour prendre une décision, déclarer sa candidature, faire tous les papiers officiels, etc. »
« J'ai été sidérée, d'une part par les résultats des européennes, mais aussi par cette dissolution »
« Cette circonscription est difficile, notamment du fait de ses candidats. Mais il faut aller au-delà de ses craintes, peser le pour et le contre, et avoir du courage. Je le fais pour tous ces gens qui veulent voter modéré et démocrate. »
Zoomdici : Vous parlez de vaincre ses peurs, ses doutes avant de candidater. Se présenter à ces élections représente-t-il un risque ? Pourquoi ?
« Lorsqu'on se présente à de telles élections, on prend toujours un risque. Vous n'avez qu'à regarder autour de vous, parce qu'il y a quelques candidats qui ont des méthodes très particulières, qui vous dissuadent, qui ne respectent pas tout à fait votre liberté et votre dignité humaine. Pourtant, c'est ce qui passe avant tout pour moi, la dignité. »
Zoomdici : Quelles sont vos propositions pour la France, en cas d'élection ?
Cécile Gallien : « Nous proposons avant tout de construire un projet commun. Pour cela, nous voulons spécifiquement remettre la sécurité dans toutes les rues. Il faut aussi, pour ce qui est de l'éducation, que les parents retrouvent confiance en nos enseignants et inversement. Que la quiétude, le respect de l'autorité, le bon sens et la transmission reviennent au cœur de nos établissements scolaires.
Le troisième grand axe consiste à redonner à la France sa place dans le monde. Pour cela, il faut une Assemblée nationale qui tienne la route, qui construise plutôt que de détruire. »
« On peut le faire, il existe des solutions, j'ai envie de les porter à l'Assemblée nationale. »
« Pour ce qui est de la santé, nous sommes parvenus, ici (à Vorey, Ndlr), à garantir l'accès aux médecins généralistes. On peut le faire, il existe des solutions, j'ai envie de les porter à l'Assemblée nationale.
Il nous faut également une agriculture qui bénéficie à nouveau d'une PAC plus juste et plus adaptée à sa diversité. Il faut une meilleure justice sociale et économique. Je suis favorable à une économie de marché bien sûr, mais au service du progrès social avant tout. C'est-à-dire que je prône le partage des richesses, pour investir dans les petites entreprises, innover, créer. Mais aussi pour que les salaires soient corrects, que les salariés s'épanouissent au travail.
Enfin, je pense qu'il faut retrouver un peu de bon sens, pour que l'on puisse vivre bien ensemble, que tous y trouvent leur compte, y compris nos services aux personnes et aux entreprises. »
Zoomdici : Et pour la Haute-Loire ?
Cécile Gallien : « En votant pour moi, les électeurs peuvent attendre de moi une réelle prise en compte et une expérience du terrain. Je suis maire de Vorey depuis 16 ans, et je pense qu'il n'y a rien de mieux que d'être maire pour vivre auprès des gens, connaitre leurs difficultés, leurs réussites, sauver leurs entreprises et leurs commerces, maintenir le tourisme. »
Zoomdici : On l'a vu lors de ces élections européennes, le Rassemblement National gagne du terrain, et 98 % des communes altiligériennes l'ont même placé en tête. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
Cécile Gallien : « Après la sidération, vient la réalisation du moment historique que nous vivons. Je me suis demandée : "Que va devenir la France ? Que vont devenir la République et ses valeurs ?" Si les extrêmes sont au pouvoir la France va se diviser, elle va se taper dessus. Je pense qu'au contraire, il faut se réconcilier. C'est la raison pour laquelle je m'engage : je ne veux pas d'une France divisée. »
« On n'essaie pas les extrêmes, parce qu'une fois qu'ils sont là, ils y restent. »
« Par contre, je suis consciente qu'il s'agit d'un SOS, d'un cri d'alerte lancé à la classe politique, d'un ras-le-bol. Je suis consciente que beaucoup de gens ont des difficultés, qu'ils ont des petits salaires. C'est pour cela qu'il faut augmenter la prospérité de la Haute-Loire et de la France.
On l'entend, et il faut y répondre. Et cela avec espoir, sincérité et pragmatisme.
Vous savez, être maire, c'est se faire engueuler, souvent, mais c'est aussi et surtout trouver des solutions, faire avancer les choses, gérer les crises successives. Cette proximité avec l'action publique, c'est un enjeu que je souhaite faire remonter à l'Assemblée nationale et c'est pour ça que je me présente.
J'ai vu évoluer la société durant toutes ces années et, à mon sens, il ne faut pas se cacher les yeux. Les Français ont des attentes et des peurs, qui se sont développées. Ils ont parfois aussi un sentiment d'abandon, une vision des choses différente, surtout chez les jeunes.
Je pense d'ailleurs que ces derniers sont généreux, qu'ils ont envie d'écrire leur temps, et qu'il faut leur faire confiance. En revanche, il faut aussi leur rappeler la nécessité et l'existence d'une continuité historique et de générations qui se sont battues pour notre liberté et notre démocratie. »