Ce dimanche 9 juin, le président de la République Emmanuel Macron a fait le choix d'annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale. Une annonce qui s'est posée comme une déflagration sur la politique française et qui a eu pour impact direct l'organisation d'élections législatives anticipées.
Alors qu'une journée seulement s'est écoulée, l'actuel président de Région, Laurent Wauquiez, indique ce 11 juin être candidat au poste de député dans la 1ʳᵉ circonscription de la Haute-Loire. Un poste qu'il a déjà occupé à deux reprises, entre 2004 et 2007 sous l'étiquette UMP, mais aussi entre 2012 et 2017, sous les étiquettes UMP puis LR.
« Refuser de revaloriser les retraites en fonction de l'inflation, c'est inadmissible »
En ce premier jour officiel de campagne, il se pose, aux côtés de Caroline Di Vincenzo, maire de La Chapelle-d'Aurec comme le candidat « de la raison ». Ensemble, ils déclarent vouloir "protéger la Haute-Loire", c'est d'ailleurs leur slogan. Pour cela, Laurent Wauquiez s'appuie sur ses mandats précédents, notamment à la Région.
Santé, emploi et relocalisation, éducation, pouvoir d'achat des travailleurs et des retraités, mobilité, sont pour lui "les enjeux fondamentaux" des prochaines années. Autant dire qu'il y a du boulot, puisqu'il s'agit là de presque tous les sujets politiques et sociétaux possibles.
« Refuser de revaloriser les retraites en fonction de l'inflation, c'est inadmissible. Ce sera notre fil rouge ces prochaines années. Aussi, on sait que les salaires ne sont pas élevés en Haute-Loire. La juste rémunération des travailleurs est aussi un sujet qui nous tient à cœur. »
« Je veux proposer une campagne positive, qui propose plutôt que de taper sur les autres candidats. » Laurent Wauquiez
Face aux tensions qui marquent la politique nationale, et aux différentes querelles des candidats, Laurent Wauquiez veut se montrer comme LE candidat qui ne se rabaisse pas à de telles broutilles.
« Dimanche soir, nous avons vu les différents candidats se taper dessus les uns les autres. Dans leur campagne, ils disent plutôt pourquoi ne pas voter pour les autres, au lieu de montrer pourquoi voter pour eux. Moi, je veux proposer une campagne positive, qui propose plutôt que de taper sur les autres candidats. »
« Certains peuvent voter Rassemblement national aux européennes, d'autres peuvent voter PS, mais aux élections de Haute-Loire, ils votent pour nous »
Il se positionne d'ailleurs face aux différentes alliances qui sont en train de se former, et face à l'importante montée du Rassemblement national, y compris dans le département : « Je ne crois pas aux alliances qui se forment uniquement dans le cadre d'élections, et je ne changerai pas d'avis. Ma position a toujours été la même, c'est-à-dire qu'en Haute-Loire, nous rassemblons tout le monde. Les gens qui votent pour nous viennent d'horizons différents. Certains peuvent voter Rassemblement national aux européennes, d'autres peuvent voter PS, mais aux élections de Haute-Loire, ils votent pour nous. Parce qu'ils savent que lorsqu'il faut voter des lois, nous ne tenons compte que des intérêts des altiligériens, et non des étiquettes politiques de ceux qui l'ont proposée. »
Un pied à l'Assemblée nationale et un autre dans la Région
Si Laurent Wauquiez est élu à l'Assemblée nationale le 30 juin ou le 7 juillet prochains, il sera, comme le veut la loi, contraint de quitter ses fonctions de président de Région.
Pourtant, il le confirme et le souligne, il sera « toujours élu, et saura défendre les intérêts de la Haute-Loire, tant à la Région qu'à l'échelle nationale. Notre force, c'est ce travail commun, cet alignement, entre les communes, le département, la Région et les parlementaires. »
Et d'ajouter : « Le fait que je reste à la Région, c'est une garantie très importante pour notre territoire, puisque beaucoup de projets sont soutenus par cette collectivité. Ça nous permet, selon moi, d'offrir le meilleur équilibre, et de garantir que notre département ne sera pas oublié comme il l'a été par le passé. La conjonction que permet la double casquette de député et d'élu régional, permet d'avoir un député le plus efficace possible. »
« Dans le gigantesque foutoir que la politique française est en train de devenir, je pense qu'il y a besoin d'une parole politique forte. C'est le choix que j'ai fait. » Laurent Wauquiez
La présidentielle dans le viseur ?
Avec ce retour sur la scène nationale, Laurent Wauquiez se place à nouveau en bonne posture, à seulement trois ans des prochaines élections présidentielles.
Cependant, interrogé sur le sujet, il nie en bloc vouloir se "positionner" en candidatant ce jour. « Qui peut penser qu'en la période actuelle, ce choix soit un choix de confort ? Vous avez vu le résultat des européennes ? Vous avez vu ce que ça a donné y compris en Haute-Loire ? Ce choix n'est pas facile, mais c'en est un de conviction, qui je pense est conforme à ce que je considère être mon devoir. D'ailleurs, nous en avions parlé avec Isabelle Valentin, qui m'avait dit que nous avions besoin d'une parole politique forte. »
Laurent Wauquiez annonce sa candidature, accompagné de Caroline Di Vincenzo et Isabelle Valentin ▼▼