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Dissolution de l'Assemblée : "un pari extrêmement dangereux"

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 11/06/2024 à 08:00

Delphine Lingemann, députée de la quatrième circonscription du Puy-de-Dôme (dont Issoire) exprime son ressenti à Zoomdici, encore abasourdie suite à l'annonce de dissolution de l'assemblée nationale du Président Emmanuel Macron.

Delphine Lingemann, députée MoDem de la quatrième* circonscription du Puy-de-Dôme, n'en revient toujours pas, et pourtant la décision est bien là, le chef de l'Etat a bousculé l'ordre établi et a dissout l'Assemblée nationale suite au résultat du scrutin des élections européennes. Et il va falloir vite réagir et s'adapter. "Du jour au lendemain il faut se réorganiser du tout au tout. Là il faut qu'on ramène nos ordinateurs, à Paris il faut que je vide mon bureau,  l'équipe se retrouve au chômage la semaine prochaine... c'est extrêmement violent."

*4ème circonscription : Aubière, Clermont-Ferrand Sud-Est, Issoire, Jumeaux, Saint-Germain-Lembron, Sauxillanges, Vertaizon, Veyre-Monton, Vic-le-Comte, Pérignat-sur-Allier. 

"On s'attendait à une dissolution, mais plutôt à l'automne quand il y aurait eu les débats sur les textes budgétaires. Mais là, alors qu'on est quand même dans une vague RN, qu'on est juste avant les jeux olympiques, c'est un pari extrêmement dangereux fait par le Président, je pense qu'il a pris un gros risque, y compris sur notre territoire."

"Dissoudre l'Assemblée nationale, c'est la preuve éclatante qu'ils n'ont pas écouté avant la sonnette d'alarme"

Selon elle, il y a une déconnexion totale entre la capitale et les territoires ruraux. "Nos dirigeants sont déconnectés. Je vois bien avec les députés de la ruralité, car j'ai été vice-présidente du groupe ruralité à l'Assemblée nationale. On fait tous le même constat quelles que soient nos étiquettes politiques. Le Puy-de-Dôme c'est un département essentiellement rural, et je pense qu'on n'est pas pris au sérieux. Il m'a fallu six mois pour me rendre compte que Paris faisait de la politique en fonction de son cadre de référence. Bardella fait 8 % là-bas, donc oui, ils sont déconnectés. Ils n'ont pas vu venir le truc. Et dissoudre l'Assemblée nationale, c'est la preuve éclatante qu'ils n'ont pas écouté avant la sonnette d'alarme".

"Se tourner vers les extrêmes, c'est un cri de détresse, en disant, on n'y croit plus. Mais est-ce que c'est la solution ?"

Delphine Lingemann a décidé de repartir en campagne, déterminée à se faire entendre, bien que la foi en les représentants politiques fonde comme neige au soleil par les temps qui courent. "Il y a une perte de confiance, vis-à-vis des hommes et des femmes politiques, qu'ils soient élus locaux ou nationaux. Se tourner vers les extrêmes, c'est un cri de détresse, en disant, on n'y croit plus. Mais est-ce que c'est la solution ? Je ne pense pas. Je respecte les électeurs RN, car ils nous envoient un gros signal, ils expriment une grosse colère, qui n'a pas été prise en compte. Et un jour ou l'autre, nos dirigeants devront la prendre en compte."

 

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