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[Entretien] Jean Mallot : Réveiller l'Europe, et la rendre puissante, écologique et sociale

Par Clara Serrano , Mise à jour le 22/05/2024 à 04:00

Dans le cadre de la campagne des élections européennes, le 33ᵉ candidat de la liste portée par Raphaël Glucksmann, "Réveiller l'Europe", était présent au Puy-en-Velay pour présenter le programme de la liste. Entretien avec Jean Mallot, candidat donc, mais aussi conseiller municipal et communautaire à Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier).

Alors que la campagne électorale du Parlement européen est déjà bien lancée pour les quelque 37 listes candidates, Le Parti Socialiste et Place Publique s'allient pour présenter la liste "Réveiller l'Europe", dont la tête de liste est le député européen et essayiste Raphaël Glucksmann. 

Ce 21 mai, devant la presse, c'est le 33ᵉ candidat de la liste, Jean Mallot, qui présente un programme pour le moins pro européen. 

Zoomdici : Monsieur Mallot, vous présentez aujourd'hui la liste "Réveiller l'Europe" et son programme. Celui-ci s'articule autour de quatre grandes thématiques, à commencer par ce que vous appelez une "Europe puissante". En quoi consiste ce chapitre ? 

Jean Mallot : « Ce premier chapitre, qui défend une Europe puissante, s'inscrit dans une situation géopolitique particulière, avec la guerre en Ukraine, le soutien militaire américain incertain, une Chine particulièrement allante économiquement, etc. On considère en effet que dans ce contexte, il faut que l'Europe apprenne à se défendre. Elle doit donc s'en donner les moyens, et c'est la raison pour laquelle nous proposons la création d'un fonds européen de défense de 100 milliards d'euros. À la fois pour des équipements militaires de défense, mais aussi pour se protéger contre les ingérences, d'éventuelles cyberattaques, etc. 

Le second volet de cette thématique, c'est le volet économique. Nous devons entrer et développer cette logique de relocalisation de la production d'un certain nombre de produits en Europe. Mais aussi conquérir une forme d'indépendance énergétique en produisant, à partir d'énergies renouvelables, sur notre territoire européen. »

Zoomdici : Ensuite, viennent deux thématiques très liées, "une Europe écologique" et une Europe sociale". Quelles sont les positions du PS et de Place Publique sur ces thèmes ?

Jean Mallot : « En effet, j'ai toujours du mal à séparer ces deux thématiques, que sont l'écologie et le social, qui pour moi vont de pair. C'est d'ailleurs notre marque de fabrique. Pour nous, la transition écologique passe par une forme de sobriété, et par cet impératif de décarboner nos activités humaines.

La première action que nous voudrions mener en ce sens est la mise en place d'un grand plan européen de rénovation thermique des bâtiments et des logements. Évidemment donc que cette mesure écologique est également sociale, puisque la plupart des personnes vivant dans des passoires thermiques sont des personnes à faibles revenus. En les accompagnant financièrement, nous leur donnons, à long terme, du pouvoir d'achat, et une meilleure qualité de vie.

"L'Europe du train", nous parait par ailleurs essentielle. Afin de favoriser les abonnements et l'usage des transports ferroviaires, nous mettrons en place un ticket climat européen, ainsi qu'un investissement important pour la sauvegarde et le renforcement des réseaux, y compris les petites lignes. »

« Renouer avec les territoires ruraux »

« Pour poursuivre sur le volet social, nous souhaitons que l'Europe renoue avec les territoires ruraux, et cela, notamment par des subventions dédiées, en assurant des services publics de base de qualité, en soutenant l'entretien et la création de logements sociaux, ou encore en mettant en place une tarification réglementée sociale de l'eau et des énergies (gaz et électricité).

Cela implique également la création d'un "bouclier rural", puisque nous pensons que la ruralité doit être traitée en tant que telle par l'UE, et que les dispositions doivent être spécifiques, pour orienter prioritairement les subventions sur ces territoires et leurs besoins, notamment en termes de mobilité et d'accès à la santé. »

Le Parti Socialiste et Place Publique s'allient derrière "Réveiller l'Europe". Photo par Clara Serrano

Zoomdici : Enfin un dernier chapitre porte sur "une Europe juste et intègre". Que pouvez-vous en dire ? 

Jean Mallot : « Sur cette dernière grande partie, qu'on peut qualifier de démocratique, nous défendons les grands principes, d'ailleurs très importants, que sont la protection de la démocratie, la défense et la prise en compte à l'échelle européenne des personnes en situation de handicap, mais aussi la promotion de l'égalité homme-femme. 

Sur ce point, nous sommes, je crois, la seule liste crédible. Raphaël Glucksmann n'hésite d'ailleurs pas à se positionner sur le sujet, avec notamment la volonté d'inscrire le droit à l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux européens, de qualifier le viol selon une définition commune, ou encore d'assurer une égalité salariale, selon le principe "à travail égal, salaire égal". »

Zoomdici : Lors du dernier scrutin, la liste portée par Raphaël Glucksmann atteignait tout juste 6,2 % des suffrages. Aujourd'hui, à 19 jours de l'élection, elle se positionne parmi les favorites selon les sondages d'intention, se plaçant en troisième position. Comment expliquer cette évolution ? 

Jean Mallot : « Je crois que ce qui a changé depuis 2019, c'est que le Parti Socialiste et Place Publique ont énormément travaillé, y compris au Parlement européen, et qu'ils ont acquis une certaine crédibilité auprès de l'opinion publique. Avec comme grands combats la lutte contre les ingérences étrangères, pour les droits sociaux et la transition écologique. »

« Ils ont pris des positions, obtenu des résultats et l'ont fait savoir. »

« Aussi, je crois que "l'illusion Macron s'est, cette fois, totalement effacée. Beaucoup de ses électeurs de 2017, 2019 et 2022, en sont revenus, et peuvent trouver en Raphaël Glucksmann un discours stable et cohérent. »

Zoomdici : Contrairement à d'autres programmes, le vôtre défend un renforcement de l'Europe. Comment expliquer cette divergence ? 

Jean Mallot : « C'est en effet notre conviction. Comme le prononçait François Mitterrand, "la France est notre Patrie, l'Europe est notre avenir". D'ailleurs, le Brexit a montré que la sortie de l'UE, économiquement, n'est pas vraiment source de progrès et de solutions. Il suffit de regarder la planète : il y a les États-Unis, qui nous font comprendre qu'ils ont en quelque sorte autre chose à faire que de protéger l'Europe. Il y a la Chine, qui se développe encore et encore. Il y a "la ligue des dictateurs" autour de Poutine. Et puis il y a l'Europe. Si nous voulons exister dans l'économie, la politique, la diplomatie et la géopolitique mondiale, séparer la France, l'Italie, l'Allemagne, et tous les autres pays de l'UE n'a aucun sens. »

« Nous sommes favorables à la création de deux États, l'État Palestinien et l'État Israëlien, respectifs et respectueux l'un de l'autre. »

« Je prends l'exemple de la situation actuelle au Proche-Orient. Il est temps que l'Union européenne parle d'une seule voix, à la fois militairement et diplomatiquement. Le conflit est à nos portes. »

Zoomdici : Par le passé, vous avez été vice-président de la Région Auvergne, en charge de l'Agriculture. Que propose "Réveiller l'Europe" sur ce thème, dont les enjeux sont majeurs ? 

Jean Mallot : « L'agriculture est effectivement un sujet important de cette campagne. Pour nous, cela se traduit particulièrement par notre opposition à la Politique Agricole Commune (PAC) qui a récemment été votée, et notre volonté de la refonder totalement. Il s'agirait désormais d'une Politique Agricole et Alimentaire Commune, qui subventionnerait plus l'emploi que les hectares, qui s'intéresserait à la transmission des exploitations, qui règlementerait le foncier, et qui permettrait la renégociation d'un certain nombre de traités de commerce internationaux, avec des pays qui produisent à bas coût, mais qui ne respectent pas nos normes environnementales et sociales. »

« À terme, nous voulons, grâce à cette nouvelle PAAC, faire en sorte que l'on se préoccupe davantage de la santé de nos concitoyens »

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