« Voici la liste des 313 magasins repris par Auchan et Intermarché. » Ainsi titrait ce midi le site d'information Actu.fr suite à une annonce de l'intersyndicale du groupe Casino.
Et bien que la communication du groupe ne démente et prévienne qu'il « est encore possible que cette liste évolue. Il paraît même qu'elle soit déjà obsolète », l'information semble confirmée pour le magasin ponot.
Du côté du Puy, au magasin de Baccarat, Olivier Coufort représentant syndical CGT confie : « C'est vrai qu'on avait entendu dire que le magasin serait surement repris par Intermarché. On a même eu vent d'un passage sous l'enseigne Netto. » Il précise d'ailleurs que la vente devrait, si tout se passe comme prévu, se concrétiser d'ici mai/juin 2024.
Une information que nous vous donnions déjà il y a plusieurs mois (26 septembre), que Casino s'était empressé de démentir.
« Certainement un mal pour un bien », Olivier Coufort
Face à cette annonce, et après discussion avec le personnel, le représentant syndical souligne qu'ils considèrent finalement ce changement comme « un mal pour un bien. »
En effet, il raconte la dégradation des conditions de travail au sein de la marque à la marguerite. « Depuis plusieurs moins, les conditions de travail se dégradent. On n'a pas ce qu'il faut pour travailler. Par exemple en ce moment, on a un quai de réception inutilisable. Ce qui nous oblige à réceptionner les livraisons sur le parking, ce qui met en péril notre sécurité. Et certaines entreprises qui ne veulent plus intervenir suite à des impayés. »
Il conclut en nuançant tout de même, rappelant que les employés perdront leurs avantages tels que leur ancienneté, bien que ceux-ci soient prêts à faire cet effort : « On va perdre beaucoup, mais on espère que les conditions seront bien meilleures. Le boulot sera le même. En revanche, la méthode de travail et la politique commerciale nous conviendront certainement mieux, aux employés comme aux clients. »
« Une politique commerciale inadaptée. »
En effet, le représentant du personnel souligne que ce « mal pour un bien » devrait l'être autant pour les salariés que pour les clients du magasin. « La politique commerciale de Casino était inadaptée » dénonce-t-il, avant de préciser que, « contrairement à ceux des commerces situés dans les grandes villes, les clients du Casino de Baccarat sont attentifs aux prix des produits qu'ils achètent. »
Un comportement qu'il remarque notamment lors d'offres de promotion, où lorsqu'il discute avec eux : « Ceux qui connaissent les magasins Netto sont plutôt contents. Les prix vont certainement baisser. »
Bis repetita ?
Comment évoquer le rachat d'un casino par Intermarché sans évoquer la situation à Vals-près-le-Puy. Alors qu'un recours devrait être déposé dans la semaine par l'intersyndicale du magasin, suite à la décision de l'Autorité de la Concurrence, les salariés du commerce de Baccarat pensent à l'éventualité d'une histoire qui se répète.
Olivier Coufort évoque dans l'incertitude : « Évidemment, nous ne sommes pas à l'abri de voir la même situation se produire. Il y a toujours l'éventualité qu'un concurrent saisisse l'autorité. » Les enjeux ne sont toutefois pas les mêmes entre une petite surface de centre urbain et un hypermarché.