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Grande collecte de la banque alimentaire : « savoir partager, et écouter la pauvreté »

Par Clara Serrano , Mise à jour le 21/11/2023 à 06:00

Comme toujours depuis 39 ans, la Banque alimentaire organise sa grande collecte nationale. Cette année encore davantage, l'association appelle à la mobilisation et à la solidarité pour cette action qui se déroulera les 24, 25 et 26 novembre, dans 66 magasins du territoire.

« La pauvreté s'accentue, en Haute-Loire comme ailleurs. » Ainsi Jean-Marie Guerault, président de la Banque alimentaire de Haute-Loire, également vice-président de la structure auvergnate, s'exprime, à quelques jours du lancement de la Grande Collecte annuelle.

L'effet ciseau

En effet, l'homme soulignait une paupérisation visible, puisque « les gens sont plus demandeurs de produits, et parallèlement les dons diminuent eux aussi. » Il trouve ainsi deux raisons principales à la diminution du nombre de dons : « Comme tout le monde, les grandes surfaces tentent de faire baisser les prix, et de vendre plus. Cela nous porte préjudice, par exemple lorsqu'ils proposent des cagettes antigaspi très peu chères. Ce sont des produits que nous ne ramasserons pas le lendemain. »

Par ailleurs, il indique : « Aussi, l'Europe nous donne de l'argent pour acheter des produits. Mais en raison de la hausse des prix, parfois par 10 ou 15 % supplémentaires, nous pouvons acheter beaucoup moins de quantités. Or nous en avons de plus en plus besoin. C'est l'effet ciseau. »

« Il faut savoir partager, et écouter la pauvreté », Jean-Marie Guerault

Outré, Jean-Marie Guerault lance : « En 16 ans de présidence, je n'ai jamais vu cela. Pour la première fois, il nous a manqué de pâtes. C'est pourtant un produit de base de notre alimentation. Cela veut die que la pauvreté ne diminue pas dans notre beau pays. Et cela veut dire qu'il faut savoir partager, et écouter la pauvreté. »

En effet, de nombreuses raisons, et en grande partie une honte dommageable, pousse les personnes qui en ont le plus besoin, à ne jamais demander d'aide, à ne jamais pousser la porte d'associations. C'est pourquoi l'homme prévient : « On regarde souvent avec les yeux, mais il faut aussi savoir écouter avec le cœur. Il est important de pouvoir partager, je crois que c'est la plus belle des qualités. »

« Une personne qui a faim ne peut être bien dans sa tête ou dans son corps. »

Dans son communiqué national, la Banque Alimentaire explique que 10 millions de personnes, soit 14 % de la population, vit sous le seuil de pauvreté. Parmi elles, 5 millions sont concernées par l'Aide alimentaire et 2.2 millions sont aidées par la Banque alimentaire. 

Ainsi le président le l'organisme en Haute-Loire précise : « Le seuil de pauvreté est fixé à environ 1050 euros. Mais après le paiement du loyer, des charges, électricité, eau, téléphone, etc. Il ne reste pas grand chose pour acheter à manger. Et une personne qui a faim ne peut être bien dans sa tête ou dans son corps. »

Comme il l'explique par ailleurs, les personnes qui font appel à la Banque Alimentaire sont en majorité des femmes isolées avec enfants, des travailleurs pauvres, des retraités, « qui ont besoin d'aide pour se nourrir correctement, parce que l'argent qu'ils ont pour vivre, n'est pas suffisant. »

Mais depuis trois ans, la quantité de produits récoltés ne cesse de diminuer. Il y a quelques années, nous étions à 48 tonnes en un an, puis 40t et l'année dernière nous en avons récolté 35 tonnes. « On sent un reflux important, et cela nous fait craindre la collecte de ce week-end. »

« Les petits ruisseaux font les grandes rivières. »

Malgré tout, le président de l'association demande à chacun de faire un effort, quelle qu'en soit la taille : « Une boite de sardines, un paquet de pâtes, il n'y a pas besoin de donner beaucoup. Donner, c'est déjà bien. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. »

En effet, l'homme rappelle de nouveau que, de plus en plus, les denrées les plus courantes comme les pates ou le riz viennent elle-aussi à manquer. D'où l'importance de chaque don. Et pour ceux qui ne le peuvent pas, il est également possible de participer autrement. 

« Le bénévolat, grande cause nationale »

Pour ces 2 à 3 jours de collecte, la Banque alimentaire Altiligérienne mobilise, près de 600 à 650 bénévoles, répartis dans les 66 magasins participants. Ils seront présents dans les magasins, mais aussi dans les locaux de l'association, pour la réception des produits ou la conduite des camions, prêtés ou loués ou encore même la semaine suivante, pour ranger, trier, peser.

En plus de tout ce monde, des élèves des écoles du coin et leurs professeurs prêteront leur petites mains. Mais comme pour toutes les associations, le manque de bénévoles est criant. 

Pour participer, il suffit de s'inscrire sur www.banquealimentaire.org, sur www.jeveuxaider.gouv.fr ou encore par téléphone, auprès du président Jean-Marie Guerault, au 06 23 54 15 00.

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