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Une baisse de 25% du budget de l’État par femme victime de violences ?

Par Clara Serrano , Mise à jour le 14/09/2023 à 06:00

Dans un récent communiqué, la Fondation des femmes dénonçait la baisse du budget de l'État consacré à chaque femme victime de violences conjugales et de ce fait, une grande détresse au sein des associations leur venant en aide. Qu'en est-il de la situation en Haute-Loire ?

À l'échelle nationale, la Fondation des femmes communiquait il y a quelques jours sur « une baisse de 25 % du budget de l'État par femme victime de violences conjugales ». 

En Haute-Loire, différentes associations défendent quotidiennement et viennent en aide aux femmes victimes de violences conjugales.

Parmi elles, le Centre d’Information sur le Droit des femmes et des familles (CIDFF) du Puy-en-Velay expliquait ainsi à Zoomdici : « De ce communiqué, il faut surtout comprendre que malgré une hausse important du budget de l’État alloué à la protection et la défense du droit des femmes, celle-ci n’est malheureusement pas proportionnelle à l’augmentation exponentielle du nombre de femmes qui dénoncent les faits dont elles sont victimes et qui font appel à des associations spécialisées. »

Le budget en hausse... les demandes aussi

Dans son rapport budgétaire, Jean-Benoit Dujol, directeur général de la cohésion sociale, affirme qu'en 2023, le budget du programme qui traite de l'égalité entre les femmes et les hommes bénéficiera d'une augmentation de 7,3 M€ par rapport à la 2022. Entre 2021 et 2022, il y avait déjà eu une évolution de près de 22% par rapport à 2021.

« L’État renforce significativement son action sur la prévention et l’intervention contre toutes formes de violences sexuelles et sexistes, notamment par le soutien aux parcours des femmes victimes, souligne-t-il.  La structuration et le développement de la réponse aux besoins d’orientation, d’information, d’accès aux droits des femmes dans l’Hexagone et en Outre-mer et la diffusion de la culture de l’égalité par le lancement de plans d’action territoriaux ; l’insertion professionnelle des femmes, notamment par la création d’entreprises, et le développement de la mixité des métiers et des filières professionnelles dans le secteur privé comme dans la fonction publique. »

Les séquelles du Covid-19 ?

Spécifiquement aux violences conjugales, il ajoute : « En 2021, les conséquences de la crise sanitaire Covid‑19 et des différents confinements, avec un risque redoublé d’exposition à des violences conjugales, ont donné lieu à plusieurs initiatives, dans la continuité de celles prises en 2020, dont le déploiement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 de la plateforme nationale d’écoute téléphonique pour les femmes victimes de violences « 3919 », avec une meilleure accessibilité aux femmes des territoires ultramarins et aux femmes en situation de handicap.

En 2022, un abondement de 9 millions d’euros est venu renforcer plusieurs dispositifs, notamment dans la lutte contre les violences faites aux femmes, pour l’accueil et l’orientation des victimes et leur mise en sécurité.

En 2023, les efforts seront dédiés à : l’intensification de la prévention et de la lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et sexistes, ainsi que le soutien aux parcours des victimes et le lancement d’une action ciblée pour favoriser des solutions accompagnées de sortie du cycle des violences ; le renforcement de l’offre d’accès aux droits sur l’ensemble du territoire ; le lancement de plans d’actions territorialisés pour la sensibilisation et l’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes. »

« En fait, les moyens du gouvernement ne diminuent pas mais sont accordés différemment. C’est-à-dire que certaines actions sont davantage privilégiées et développées que d’autres ». Elodie Arsac

« Les associations évoluent avec les besoins des femmes »

Elodie Arsac, responsable au CIDFF Haute-Loire souligne : « En fait, les moyens du gouvernement ne diminuent pas mais sont accordés différemment. C’est à dire que certaines actions sont davantage privilégiées et développées que d’autres. Par exemple, on remarque qu’il y a une meilleure couverture des territoires ruraux, une meilleure visibilité pour les associations. De plus, la typologie des accompagnements évolue : ils sont généralement plus longs, personnalisés et soutenus. Les associations elles aussi se transforment et mettent en place de nouveaux dispositifs comme des ateliers individuels ou collectifs et un meilleur soutien à la parentalité. Nous menons par ailleurs actuellement une réflexion sur la cyberviolence. »

En dépit un manque de visibilité budgétaire que la responsable dénonce, le centre a eu récemment l’occasion de se développer avec la création d’un nouveau poste de juriste. En revanche, la responsable précise : « Il est difficile mais primordial de rester vigilent au maintien de la qualité d’accueil, malgré la quantité en hausse. C’est un enjeu majeur pour poursuivre le développement de nos services, bien que cela nécessite une sérénité financière que nous avons du mal à avoir. »

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