Souvent peu connues du grand public, les élections sénatoriales sont quelque peu particulières par le scrutin qui les détermine. Les sénateurs sont en effet les seuls représentants de l’État élus au suffrage universel indirect. C’est-à-dire que ce sont des « grands électeurs » qui constituent le collège électoral : députés et sénateurs, conseillers régionaux, départementaux et régionaux élus dans le département. Ces derniers représentent d’ailleurs 95 % des quelques 162 000 votants.
« Je suis surpris qu’il y ait si peu de candidatures. Je n’ai jamais vu ça »
Autre particularité, la participation au scrutin est obligatoire pour les électeurs, sous peine de recevoir une sanction financière. Cela induit donc un taux de participation particulièrement haut, alors que celui des candidats est en baisse. Interrogé par la rédaction Zoomdici, Olivier Cigolotti, s’étonne : « Si je suis élu, ce sera mon troisième mandat et je suis surpris qu’il y ait si peu de candidatures. Je n’ai jamais vu ça. »
Le sénateur de la Haute-Loire évoque la forte implication nécessaire pour ce poste et souligne : « Il faut connaître son territoire et ses élus. Pour cela, j’ai du parcourir le département. Ce sont plus de 10 000 km et 10 semaines de déplacement. »
« Si les gens sont satisfaits des sénateurs en place, alors ils sont moins poussés à se présenter pour s’opposer »
De son côté, son homologue Laurent Duplomb explique que cette situation n’existe pas dans tous les départements et y trouve une toute autre explication : « D’abord, on peut penser que si les gens sont satisfaits des sénateurs en place, alors ils sont moins poussés à se présenter pour s’opposer. Aussi, pour moi la suppression du cumul des mandats pousse à faire des choix. »
Un rôle entre la Haute-Loire et Paris
Refusant de se montrer résiliant face aux préoccupations actuelles, le premier se souvient : « La première fois que je me suis présenté aux sénatoriales, j’étais maire depuis une vingtaine d’années. À force d’être confronté aux difficultés du quotidien et au manque de communication avec les institutions, j’avais la volonté d’améliorer les choses, et surtout de me rendre utile à plus grande échelle. »
En effet, le rôle du sénateur est multiple et important : d’abord le vote des lois, mais aussi le contrôle et l’évaluation de leur bonne application. En bref, une fois initiées par le Premier ministre ou le Parlement, les lois sont examinées puis votées ou non par le Sénat, en déposant des amendements et des propositions de textes.
Il peut aussi se positionner sur un projet de législation européenne par le biais de résolutions. Parallèlement, le Sénat a également pour missions le contrôle du Gouvernement et l’évaluation des politiques publiques. C’est ce qu’on appelle le contre-pouvoir.
« Je pense qu’il faut arrêter l'hémorragie des finances publiques »
Comme le soulignent les deux élus et candidats du département, en tant que représentant de leur territoire, le sénateur a pour rôle de le connaître et de le défendre.
En ce sens, Olivier Cigolotti confie : « Au Sénat, je tiens à soutenir les collectivités. Je pense qu’il faut arrêter hémorragie des finances publiques, notamment en stoppant totalement et au plus vite la baisse des dotations et en laissant aux collectivités des moyens d’agir dans leur intérêt et celui des habitants. De la même manière, il est nécessaire de laisser davantage de temps aux intercommunalités pour se construire et se consolider. Je défends également une simplification des procédures pour les élus locaux, dont la complexité fait partie de leurs principales préoccupations. Enfin, je souhaite que ceux-ci soient mieux protégés, par le biais de réponses pénales plus sévères dans le cas d’agressions verbales ou physiques, mais aussi grâce à la surveillance. Ce sont tout de même des représentants de l’État. »
« Je fais d’ailleurs partie des 100 sénateurs les plus actifs »
Laurent Duplomb, lui aussi, a à cœur de défendre les territoires et leurs élus. « Si je suis réélu, je souhaite poursuivre les démarches que j’ai entreprises en 2017 lors de ma première élection. Notamment, continuer d’être présent auprès des élus de chacune des 257 communes de la Haute-Loire et répondre à toutes leurs sollicitations ».
Il poursuit : « J’ai la volonté de les mettre en relation pour qu’ils puissent développer leurs intérêts et les défendre face à une administration de plus en plus technocratique. Lors de mon précédent mandat, je me suis beaucoup investit au sénat, toujours dans l’intérêt général de notre département. Je fais d’ailleurs partie des 100 sénateurs les plus actifs, c’est important pour moi de concrétiser mes paroles par des actes et je l’ai fait ».
« Je n’ai jamais triché, ce qui n'est pas toujours le cas en politique »
Avant de terminer en ces termes : « Je n’ai jamais triché, ce qui n'est pas toujours le cas en politique. J’ai toujours respecté mes convictions et mes valeurs de Républicain, notamment en m’impliquant dans la gestion des déchets pour quelques 210 000 habitants du département et en le poussant dans le cadre du projet de fonds européens Leader (Liaison entre action de développement de l’économie rurale) ».