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Saint-Joseph d'Espaly : les travaux de rénovation vont commencer
Samedi après-midi, avait lieu, sur le parvis du sanctuaire Saint-Joseph d'Espaly, la présentation à la Presse du projet de rénovation de la statue Saint-Joseph d'Espaly, en présence d'une grande partie des financeurs. L'occasion de faire le point sur un des sujets polémiques du bassin ponot de ces dernières années en voie d'aboutir.
Saint-Joseph d'Espaly, un colosse au bras d'argile
" Il s'agit d'une figure de la paternité, qui, associée à Notre-dame de France, offre à la piété populaire, une vision de la Sainte- Famille" Laurent Wauquiez, président de région
Pour l'evèque du Puy, Yves Baumgarten, il s'agit de l'un des emblèmes incontournables du paysage local, qui domine le bassin ponot, tel " un père nourricier et protecteur". Pour la Maire d'Espaly, Christiane Mosnier, " une partie intégrante de l'identité des Espaviots ". Pour Michel Joubert, président de la Communauté d'agglomération, un monument auquel il est lié depuis son enfance. Pour le sénateur Duplomb, un repère qui résiste tant bien que mal "à un monde en perte de valeurs" et pour Laurent Wauquiez " une figure de la paternité qui, associée à Notre-Dame de France, offre à la piété populaire une vision de la Sainte- Famille".
Le bon Père-Joseph d'Espaly n' est en fait qu'une statue, haute de 15 mètres et qui pèse près de 80 tonnes. Posée sur un socle de 7 mètres de haut, lui même fondé sur un rocher qui surplombe la Borne, elle a vu le jour en 1910, ce qui fait d'elle, un des tous premiers monuments en béton armé de cette importance en Europe. Une vraie prouesse technique pour l'époque. Vu de loin, le profane peut avoir l'illusion d'un bloc de pierre d'un seul tenant. La statue est en fait composée de 70 moules de fonte assemblés les uns aux autres et recouverts de béton.
Aujourd'hui plus que centenaire, Père-Joseph commence à perdre un peu de sa superbe. La statue présente des fissures en plusieurs endroits. Son bras droit notamment, le plus proche des cieux, se trouve dans un état de dégradation relativement avancé. Dès lors, et depuis 2019, l'imposant édifice ne se visite plus et son périmètre a été sécurisé ce qui n'est pas sans conséquence sur la fréquentation de la basilique attenante.
Un projet de rénovation englué dans une certaine complexité juridique
La Municipalité d'Espaly est la première à tirer la sonnette d'alarme en 2016, inquiète par la possibilité de chutes de gravats ainsi que par l'infiltration d'eau au sein de la structure qui risquait de corroder sa partie métallique et d'aggraver encore la situation. Elle estime à l'époque le montant des travaux entre 800 000 et un million d'euros. Une somme vécue comme un obstacle insurmontable par les autorités du diocèse.
" Il fallait trouver la bonne formule juridique pour pouvoir participer ... sans que certains ne puissent nous reprocher d'être hors-cadre" Michel Joubert, Laurent Duplomb
Un immense défi est alors lancé par les cieux aux autorités civiles et politiques : participer, financièrement à la rénovation de l'édifice. Pour Laurent Wauquiez, " il fallait alors absolument tout mettre en oeuvre pour ne pas perdre ce symbole de la piété populaire".C'est le début d'un véritable casse-tête juridique qui durera des années. Il aura consisté, d'après Michel Joubert, à trouver " la bonne formule juridique pour pouvoir participer ", "sans que certains ne puissent nous reprocher d'être hors-cadre" rajoute de son côté le sénateur Duplomb.
On vous explique : la plupart des édifices du culte construits avant 1905, dont l'immense majorité relève du culte catholique, sont la propriété des communes et appartiennent donc à leur domaine public. Mais les édifices du culte construits après 1905, et c'est le cas du Père Joseph, sont la propriété de personnes privées, généralement d'associations cultuelles, dont la raison d'être est de subvenir à tous les frais liés au culte. Ces dernières ne peuvent en aucun cas recevoir des subventions d'une quelconque collectivité publique. Exception faite cependant, pour les grosses réparations, liées aux lieux de culte, c'est à dire aux édifices dans lesquels les pratiquants d'une religion se réunissent pour prier et célébrer un culte.
" Les débats furent sportifs, à l'image de ceux qui avaient concerné à l'époque la statue de Notre-dame de France " Laurent Wauquiez
Pour venir à bout du casse-tête, une solution finit par tomber du ciel, tout en faisant grincer certaines dents : elle consiste à assimiler la statue de Saint-Joseph à un édifice affecté au culte en partant du principe qu'elle fait partie intégrante du sanctuaire du Bon Espoir. Il sera donc totalement légal de la subventionner. Ceci se fera via l'Association Diocésaine du Puy, déclarée porteuse du projet, qui grâce à son statut pourra réunir les fonds et les subventions issus des collectivités.
La messe est dite. Le montage juridique achevé. La "bonne formule" enfin trouvée, qui permettra de donner un (gros) coup de main au diocèse. Mais de l'avis du Président de région, " les débats furent sportifs, à l'image de ceux qui avaient concerné à l'époque la statue de Notre-Dame de France".
Des travaux d'un montant définitif de 1 224 000 euros pris en charge en grande partie par la Région et les collectivités
D'après Hélène Bonnet, déléguée départementale de la Fondation du patrimoine, les travaux, d'un montant final de 1 224 000 euros, consisteront d'abord à " réaliser des investigations techniques et préparatoires dans le but de diagnostiquer le plus finement possible l'état réel de l'édifice et de son socle".
Il s'agira ensuite, d'engager le processus de réparation en tant que tel " en reprenant les quelques fissurations de la structure externe de la statue en vue de protéger les aciers et conforter la structure interne".
Un lifting complet sera ensuite proposé au Père - Joseph, " en décapant toute la peinture ancienne et en appliquant un nouveau revêtement destiné à l'embellir et à le protéger". La rénovation de la plateforme de la statue est également prévue dans les travaux ainsi que la création d'un sas en verre qui permettra de voir l'intérieur de la statue sans y pénétrer. Plus moyen, à l'avenir, de se recueillir dans les entrailles de Père-Joseph.
" Pour pouvoir trouver la somme nécessaire, il fallait trouver un poids-lourd " Laurent Duplomb, sénateur de Haute-Loire
D'après Laurent Duplomb, "pour pouvoir trouver la somme nécessaire à la réalisation des travaux, il fallait trouver un poids lourd ". Comprendre la Région, qui participe à hauteur de 600 000 euros. Les autres collectivités engagées dans le projet , à hauteur de 50 000 euros chacune sont la commune d'Espaly, la communauté d'agglomération du Puy-en Velay et le Conseil départemental de Haute-Loire. La même somme sera également versée par l'Union-européenne, dans le cadre du programme Leader, visant à soutenir le développement des territoires ruraux. C'est donc plus de 80 % d'argent public qui sera investi dans ce projet de réhabilitation.
Reste 400 000 euros, dont 145 à la charge de l'association diocésaine. Le reste de la somme fera l'objet d'une grande campagne de récolte de dons, menée par la Fondation du patrimoine, en direction des particuliers et des entreprises qui profiteront à cette occasion d'une mesure de défiscalisation. Soit une participation indirecte de l'Etat. La fin des travaux, qui devraient débuter très prochainement, est prévue pour la fin de l'année 2024.
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2 commentaires
Une petite allure de Napoléon III . Un bon exemple du mauvais goût kitsch érigé en symbole .
la Haute Loire est une terre riche pour trouver une telle somme grâce à la générosité des fonds publics au bénéfice d'un lieu de culte ! Ce dernier(Joseph) n'a rien de remarquable et ne doit pas figurer dans les annales de la République ! et si les autres cultes demandaient les mêmes largesses républicaines ? Liberté EGALITE ? = j'en doute ! Nos élus devraient réviser leurs fondamentaux pour plus d'égalité au lieu de faire plaisir seulement à une minorité très influente .