L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu la Vierge

Rien dans les évangiles. Encore moins dans la bible. Si la voix de Dieu est restée muette à nos prières pour que la Vérité éclaire nos parts d’ombre, c’est du côté de Saint-Georges que nous nous sommes retournés. Et plus particulièrement de Saint Georges Gagnes.

Élu de l’opposition au temps où un certain Laurent Wauquiez tenait les rênes municipales de la citée mariale (2008-2016), Georges Gagnes a soufflé des braises ardentes sous les pieds de Notre-Dame-de-France, un jour de novembre 2011. Entre les murs de la mairie ponote, pendant le Conseil municipal de l’époque, les financements des travaux de la pieuse statue ont été abordés.

« Cette statue à mes yeux dénature quelque part ce site merveilleux. »

Georges Gagnes suggère ainsi une idée qui aurait fait blanchir de stupeur la rouge Madone si le blasphème était remonté jusqu’à ses oreilles chastes. Le personnage a proposé l’argument que l’Iron Maiden ponote soit retirée de son vieux socle de pierre.

José Giat, alors journaliste pour hauteloireinfos.fr, avait demandé à Georges Gagnes de passer en confession en lui demandant quel était le sens de son intervention en ce conseil municipal. « C'est sur le point de vue architectural que j'ai souhaité réagir, avait-il répondu. Lorsque l'on regarde par exemple les tableaux qui sont exposés au musée Crozatier et qui datent du 19^e siècle, on voit la ville du Puy qui est dominée par ce piton rocheux que je trouve magnifique. Il met en valeur la vieille ville, y compris la cathédrale et le rocher d'Aiguilhe. Cette statue à mes yeux dénature quelque part ce site merveilleux ».

Avant d’ajouter : « J'ai émis des réserves sur le financement des travaux, car sur le fond, je ne vois pas l'intérêt de cet objet-là. (…) La statue Notre Dame de France ce n'est pas pour moi la Vierge du Puy, c'est en fait la Vierge noire qui représente tout à fait du point de vue cultuel un aspect religieux ».

Et au milieu s’effrite l’église des Carmes

Mais quel est le lien dans cette trinité composée de Didier Allibert, Laurent Johanny et Georges Gagnes ? Il faut avancer les pendules de quatre années pour comprendre l’histoire. En 2015, le gros dossier de l’église des Carmes arrive sur l’autel de Conseil municipale ponot. L’édifice sacré se détériore profondément, nécessitant une rénovation très importante.

D’un côté, Laurent Wauquiez et les élus majoritaires plaident pour une reconstruction historique, selon les plans de l’architecte de l’époque. Pour Didier Allibert, élu de l’opposition aux côtés de Laurent Johanny, c’est une suppression du porche de l’église avec une conception contemporaine qu’il faudrait offrir à la façade.

D’après Laurent Johanny, « Laurent Wauquiez a vite fait un raccourci erroné entre démolition et contemporain, partage-t-il aujourd’hui. De fil en aiguille, selon le député-maire de l’époque, nous voulions démolir l’église des Carmes. Ce qui était bien entendu totalement faux ! »

Un amalgame entre les deux monuments

Partant de là, toujours d’après Laurent Johanny, l’actuel maire du Puy Michel Chapuis a « fait un mixte de tout ça, confondant les deux histoires entre la Vierge de Georges Gagnes et l’église des Carmes de Didier Allibert ».

« Vous ne rêvez qu’à une chose, c’est de déboulonner la Vierge, comme le voulait votre camarade Didier Allibert », énonce alors le maire quand Marie s’invite à la messe. Amen.