Le Puy-de-Dôme, nouvel eldorado du lithium ?

Par Louis Boyer , Mise à jour le 26/09/2023 à 18:00

Le lithium, ce métal qui permet de créer les batteries des véhicules électriques est promis à un grand avenir. Une demande en constante hausse, surtout au niveau national, qui va définir une nouvelle activité florissante sur le sol auvergnat.

Lundi 25 septembre 2023, Emmanuel Macron dévoile les grands axes de sa "planification écologique", le chef de l'État français annonce des mesures pour " bâtir une écologie à la Française".

La sortie du charbon est annoncée pour 2027, la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 55 % à l'horizon 2030 et bien d'autres choses, faisables ou pas. Puis, une phrase : "Une production d'un million de voitures électriques sur le sol de France", d'ici à 2027.

Une batterie au lithium, nouvelle génération. Photo par Renault Group

Un marché mondial concurrentiel

La France possède dans son sol riche, des filons de lithium. Moins que le Chili (9,2 millions de tonnes), l'Australie (4,7 millions de tonnes ou l'Argentine (1,9 million de tonnes), mais elle fait partie des mieux dotés d'Europe.

Sur le Vieux Continent, on comptait 39 sites de gisements de lithium en 2018. La France en posséderait 13,3 %, les données sont assez floues pour ce genre de ressources capitales.

La Chine ayant annoncée, par exemple, vouloir devenir le leader mondial dans le domaine à horizon 2025. Ce qui est sûr, c'est que la production déjà existante, va devoir se multiplier. Emmanuel Macron, l'avait anticipé d'une petite phrase au Mondial de l'Auto, l'an dernier : "Nous avons des mines de lithium en France et nous allons les développer grâce au nouveau code minier".

La mine Beauvoir, dans l'Allier.
La mine Beauvoir, dans l'Allier. Photo par Imerys

La plus grande mine d'Europe sera en Auvergne

Et l'Auvergne a des mines de lithium. Enfin surtout une, qui pourrait devenir la plus grande d'Europe, capable de fournir 34 000 tonnes d'hydroxyde de lithium, de quoi fabriquer 700 000 véhicules par an.

À Échassières, dans l'Allier, l'ancienne mine nommée Beauvoir, habituellement dédiée au kaolin. Un site immense qui représente déjà un enjeu stratégique pour le gouvernement. Emmanuel Macron déclarait en octobre 2022, sur France 2 : "En France, on n'a pas de pétrole, mais on a du lithium".

Trois milliards d'euros et 500 emplois créés ?

Pour développer la production, Imerys, l'entreprise qui possède le site de Beauvoir a reçu une subvention de 22 millions d'euros. Le groupe prévoit lui d'investir trois milliards d'euros sur le site et promet 500 emplois directs, une aubaine mais surtout le signe que l'opération va être rentable. (Lire sur le sujet le reportage sur la mine du média Le Temps).

Des traces de lithium dans le Puy-de-Dôme

Mais d'autres ont eu la même idée que les grands groupes comme Imerys. C'est le cas de l'entreprise Sudmine, basée dans le Loiret. Ils recherchent des traces de lithium hydrogéologique (sous forme liquide) dans les nappes phréatiques.

Cette entreprise a lancé des recherches de lithium sur trois sites dans le Puy-de-Dôme, Coudes, Parent et Vic-le-Comte. Sans prévenir la mairie ou les habitants.

Parent, son bourg, son église, son forage ?
Parent, son bourg, son église, son forage ? Photo par Creative Commons

Avis d'enquête publique

La mairie de Coudes a par exemple réagi sur son site Internet : "Suite à l'information donnée lundi dernier (18 septembre, ndlr) concernant la demande d'octroi du Permis Exclusif de Recherches de Mines de "Vinzelle" pour Lithium (...) le Maire de Parent, Vincent Tourlonias et Delphine Lingemann, députée de la circonscription nous avons décidé (...) de demander : La prolongation de la concertation publique jusqu'à fin novembre (contre le 9 octobre actuellement) et une réunion publique avec la société Sudmine et les représentants de la DREAL 63 (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)." Les citoyens locaux sont donc appelés à donner leur avis sur la question, sur ce site.

"Exposer clairement aux habitants (...) l'impact de ce projet sur leur environnement"

Laurys Le Marrec, maire de Coudes, signe ce message où il précise qu'il a "adressé par courrier à Madame Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de la Transition Énergétique et à Monsieur Roland Lescure, ministre chargé de l'Industrie ses demandes, notamment d'exposer clairement aux habitants des communes de Coudes, Parent et Vic-le-Comte, l'impact de ce projet sur leur environnement, les modalités de forage et les éventuelles nuisances sur ce territoire."

La députée Delphine Lingemann compte d'ailleurs soumettre une question au Journal Officiel pour que les élus et les habitants soient informés de l'ouverture de consultations à l'avenir.

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2 commentaires

ven 29/09/2023 - 17:20

Les photos de l'article suffisent à rendre le projet intolérable.

mer 27/09/2023 - 11:53

et aller les opposants aux exploitations de mines dangereuses au travail, le hic est que vous êtes aussi pour les voitures électriques, il va falloir choisir. Vous n'aurez pas beaucoup de peine : les jours pairs contre l'exploitation des mines ; les jours impairs contre les voitures thermiques.

Je renseigne ma commune de préférence :

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