Réforme des retraites Acte II : la mobilisation s'accentue au Puy

Par EMa , Mise à jour le 31/01/2023 à 17:00

Après avoir rassemblé entre un et deux millions de personnes en France dont 4 500 au Puy-en-Velay selon la préfecture le 19 janvier dernier, les organisations syndicales se sont de nouveau mobilisées contre la réforme des retraites, ce mardi 31 janvier.
5 000 manifestants selon la Préfecture et 10 000 selon les syndicats étaient présents dans les rues du Puy. Un acte 2 plus massif encore.

On prend les mêmes et on recommence. Pas tout à fait finalement puisque contrairement aux prévisions des syndicats à l'échelle nationale qui s'attendaient à une participation plus faible, la manifestation au Puy s'est révélée d'une ampleur plus importante que la précédente.

 

Dans les rues ponotes, 10 000 manifestants selon les syndicats et 5 000 selon le Préfecture se sont d’abord rassemblés sur la place Cadelade à partir de 10h30. Objectif : réaffirmer leur opposition au projet de réforme des retraites.

C’est une foule très hétérogène avec beaucoup de jeunes, des lycéens, des actifs ou encore des retraités qui se sont déplacés de la place Cadelade en passant par la rue Pannessac puis par la place du Clauzel, ensuite par la rue Courrerie, Chaussade, Chèvrerie, avant de revenir à la place Cadelade. Ils se sont finalement rendus jusqu’à la place du Breuil devant la Préfecture.

Entre 5 000 et 10 000 manifestants au Puy
Entre 5000 selon la Préfecture et 10 000 manifestants selon les syndicats au Puy ce mardi Photo par Martinet Enzo

« Le gouvernement veut nous faire mourir avant d’être en retraite. »

Gilet rouge et jaune sur le dos, Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT en Haute-Loire a indiqué ce mardi, peu avant le départ du cortège ponot, qu' « aujourd’hui au vu du nombre de personnes dans les rues, cette mobilisation contre la réforme des retraites est de nouveau une réussite. »

« Il en faudra d’autres des mobilisations pour faire plier le gouvernement, sauf s’il décide de retirer sa réforme. Allonger l’âge de départ à la retraite à 64 ans, c’est une catastrophe ! 43 annuités, c’est aussi une catastrophe ! On revendique une retraite à 60 ans et en bonne santé », a lancé Pierre Marsein.

Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT en Haute-Loire en tête de cortège (à droite)
Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT en Haute-Loire en tête de cortège (à droite) Photo par Martinet Enzo

« Quoi qu’il en soit, tant que j’aurais un souffle de vie, je me battrais. »

Alain Chevalier, retraité depuis 2015, syndiqué CGT et ancien délégué syndical pendant 43 ans chez Barbier (entreprise d’emballages plastiques à Saint-Sigolène) dénonce l’injustice de cette réforme :

« La réforme de Monsieur Macron et de Madame Borne est totalement injuste. Je voudrais bien les voir ces "pampins" de l’Assemblée Nationale monter sur un toit à 64 ans. On voudrait voir ce qu’ils sont capables de faire. »

Alain Chevalier, retraité (à droite de la photo), prépare un fumigène
Alain Chevalier, retraité (à droite de la photo), prépare un fumigène Photo par Martinet Enzo

« À 64 ans, on n’est plus en capacité de travailler correctement. À cet âge-là, on est fatigué. »

La grève, c’est le lieu où l’on trouvait un emploi

Elle tire son origine de la place de grève, cette place était un port (le plus important de Paris.) A l’époque, se retrouvaient là des journaliers en quête d’un emploi, pour décharger des bateaux pour vendre sur le marché… Au XIXe siècle, des ouvriers insatisfaits, prirent l’habitude de se retrouver sur cette place de grève : on disait qu’ils se mettaient en grève !

Michelle Chaumet, responsable du Parti communiste de la Haute-Loire et conseillère municipale communiste au Puy le rappelle : « La retraite, ça concerne tout le monde. Peu importe l’entreprise, le service, ou l’âge. Aujourd’hui, j’ai vu dans le cortège, des gens de tout horizon et pas seulement de personnes faisant partie d’un fief syndical. »

« Les retraités font énormément partie de l’activité sociale, familiale, associative de la France. Ils participent par exemple à la garde d’enfants, aux animations sportives, caritatives, etc. Si les retraités sont fatigués et ne sont plus capables de remplir ce rôle-là pour la société, ça entraînera des dégâts énormes », a lâché Michelle Chaumet.

Michelle Chaumet, responsable du Parti communiste de la Haute-Loire (à droite)
Michelle Chaumet, responsable du Parti communiste de la Haute-Loire (à droite) Photo par Martinet Enzo

Pendant ce temps, les députés continuent d'examiner aujourd’hui le projet de réforme en commission des Affaires sociales. Ailleurs, en France, des centaines de rassemblements ont été organisés à l'appel de l'intersyndicale. Un rare mouvement d'unité pour les syndicats.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

9 commentaires

jeu 02/02/2023 - 08:55

Une minorité veut une autre société avec peu de travail, plus de loisirs et de temps pour soi, ce qui explique sans doute la présence de lycéens dans la manifestation, mais dans cette autre société, avec moins de travail et donc de cotisations il faudra oublier l’école, l’hôpital.. gratuits pour tous, le RSA et les cotisations chômage. Avec une retraite à 62 ans au vu de la démographie et du taux d’emploi, le système ne s’équilibre plus, alors vouloir faire « plier le gouvernement » est irresponsable. A 64 ans on est tout à fait capable de travailler correctement mais autrement..., à temps partiel, en adaptant simplement les conditions de travail, et aussi parce qu’on aime son travail, que cela a du sens, bien autant qu'aller à l'autre bout du monde en avion

mer 01/02/2023 - 21:32

Je déteste le travail et je vais devoir travailler plus longtemps comme beaucoup. Mais l'argument comme quoi on n'est plus productif après 60 ans ne tient pas. Pourquoi un allemand, un japonais, un chinois, un américain pourrait travailler jusqu'à 70 ans et parfois plus et pas un français. On n'est pas bâti pareil ? Très étrange ce raisonnement. Trouvez d'autres arguments valables. Un prof, un conducteur de train, un employé de bureau, un vendeur de cuisine, etc n'est pas fini à 60 ou 62 ans et heureusement. Et je fais parti de ces gens-là. Le problème principal, comme le dit ga, c'est que beaucoup ne veulent plus du tout travailler. Je le vois toujours dans mon entreprise. Recrutement impossible. Garder quelqu'un impossible. Et pourtant je suis dans une boite assez cool.

mer 01/02/2023 - 17:12

Une minorité de notre population souhaite aller vers un autre type de société(valeur travail?)
aujourd’hui je suis perplexe, voire inquiet quand je vois que de plus en plus de gens placent leur idéologie au dessus de tout:

-du travail
-de l’effort
- du mérite
-:et même au DESSUS de la science (gilets jaunes, antivax…)

Je comprends cet enseignant qui se demande ce qu’il doit dire à ses élèves sur ces valeurs. .Quant à l’aspect du financement des retraites il me semble qu’ il ne faut pas sortir de St Cyr pour constater que l’on entre de + en + tard dans la vie active, que nous faisons de moins en moins d’enfants d’où une proportion de cotisants/retraites qui décroît (pas  besoin d’une bataille de chiffres pour comprendre.

mer 01/02/2023 - 08:31

Au delà de la réforme des retraites qui est un "prétexte" à exprimer de multiples colères, je m'inquiète terriblement des nouveaux discours sur le travail entendus ici et là et portés par de grands partis politiques. Pour plus de 65% des français le travail seraient aliénant, ne serait pas une priorité et ne devrait plus être un "sine qua non" pour gagner de l'argent. Enseignant, je me demande donc ce que je dois dire à mes élèves ... "Ne faites pas d'efforts, ne travaillez pas, respectez votre rythme biologique, faites la grasse matinée car de toutes façons, demain, le travail sera passé de mode et on trouvera de quoi s'occuper et de quoi manger sans lui ..." ? Mais, qui donc va nous soigner, construire nos baraques et prendre soin de nos enfants dans ce nouveau monde ?

mer 01/02/2023 - 07:54

Merci aux retraités qui sont venus nombreux nous défendre contre cette réforme injuste, on doit donner le choix aux salariés certains veulent travailler plus longtemps, ok,mais l'âge légal doit rester 62 et pas plus, le travail est de pus en plus stressant, la productivité est le maitre mot des entreprises, et comment peut-on être productif au delà de 60 ans ? Tous ces gens qui prennent de telles décisions devraient venir travailler avec nous une semaine et après, peut-être qu'ils changeraient d'avis..

mar 31/01/2023 - 19:17

Les Français devraient être AUSSI motivés pour allez voter Avec 70% d'abstention aux élections , voilà le résultat !!!! Le Peuple les salariés aiment bien se faire battre  Bon M Macron est un Européen convaincu Donc il faut qu'il mette au même niveau , que la plupart des pays, notre départ à la retraite à 64 ans Directive Européen  mais chute  comme le nuage de Tchernobyl !!!!!

mar 31/01/2023 - 18:53

Une belle manif avec bcp de monde et surtout sans violence une fois de plus les syndicats ont fait le boulot pour que tout se déroule dans le calme

mar 31/01/2023 - 18:01

Nous avons des drones, l'intelligence artificielle, la reconnaissance faciale et on est pas capable de donner un chiffre correct !!!
En tout cas, forte, très forte mobilisation, les bottes de Mme Borne aurons du mal à rester droites

mar 31/01/2023 - 17:45

L ; Comme à chaque fois les chiffres de la préfecture et des syndicats sont du simple au double donc on peut dire que l'on compte les personnes et de l'autre bord le nombre de jambes. la réalité sans doute pas loin des 7000.Je suis quand même étonné de la participation d'étudiants ou même lycées car dans 43 ans ou plus la loi sur les retraites aura été modifié plusieurs fois. D'abord travailler, pour cotiser, avant de parler de l'âge de la retraite.

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider