On prend les mêmes et on recommence. Pas tout à fait finalement puisque contrairement aux prévisions des syndicats à l'échelle nationale qui s'attendaient à une participation plus faible, la manifestation au Puy s'est révélée d'une ampleur plus importante que la précédente.
Notre article du 19 janvier
Dans les rues ponotes, 10 000 manifestants selon les syndicats et 5 000 selon le Préfecture se sont d’abord rassemblés sur la place Cadelade à partir de 10h30. Objectif : réaffirmer leur opposition au projet de réforme des retraites.
C’est une foule très hétérogène avec beaucoup de jeunes, des lycéens, des actifs ou encore des retraités qui se sont déplacés de la place Cadelade en passant par la rue Pannessac puis par la place du Clauzel, ensuite par la rue Courrerie, Chaussade, Chèvrerie, avant de revenir à la place Cadelade. Ils se sont finalement rendus jusqu’à la place du Breuil devant la Préfecture.
« Le gouvernement veut nous faire mourir avant d’être en retraite. »
Gilet rouge et jaune sur le dos, Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT en Haute-Loire a indiqué ce mardi, peu avant le départ du cortège ponot, qu' « aujourd’hui au vu du nombre de personnes dans les rues, cette mobilisation contre la réforme des retraites est de nouveau une réussite. »
« Il en faudra d’autres des mobilisations pour faire plier le gouvernement, sauf s’il décide de retirer sa réforme. Allonger l’âge de départ à la retraite à 64 ans, c’est une catastrophe ! 43 annuités, c’est aussi une catastrophe ! On revendique une retraite à 60 ans et en bonne santé », a lancé Pierre Marsein.
« Quoi qu’il en soit, tant que j’aurais un souffle de vie, je me battrais. »
Alain Chevalier, retraité depuis 2015, syndiqué CGT et ancien délégué syndical pendant 43 ans chez Barbier (entreprise d’emballages plastiques à Saint-Sigolène) dénonce l’injustice de cette réforme :
« La réforme de Monsieur Macron et de Madame Borne est totalement injuste. Je voudrais bien les voir ces "pampins" de l’Assemblée Nationale monter sur un toit à 64 ans. On voudrait voir ce qu’ils sont capables de faire. »
« À 64 ans, on n’est plus en capacité de travailler correctement. À cet âge-là, on est fatigué. »
La grève, c’est le lieu où l’on trouvait un emploi
Elle tire son origine de la place de grève, cette place était un port (le plus important de Paris.) A l’époque, se retrouvaient là des journaliers en quête d’un emploi, pour décharger des bateaux pour vendre sur le marché… Au XIXe siècle, des ouvriers insatisfaits, prirent l’habitude de se retrouver sur cette place de grève : on disait qu’ils se mettaient en grève !
Michelle Chaumet, responsable du Parti communiste de la Haute-Loire et conseillère municipale communiste au Puy le rappelle : « La retraite, ça concerne tout le monde. Peu importe l’entreprise, le service, ou l’âge. Aujourd’hui, j’ai vu dans le cortège, des gens de tout horizon et pas seulement de personnes faisant partie d’un fief syndical. »
« Les retraités font énormément partie de l’activité sociale, familiale, associative de la France. Ils participent par exemple à la garde d’enfants, aux animations sportives, caritatives, etc. Si les retraités sont fatigués et ne sont plus capables de remplir ce rôle-là pour la société, ça entraînera des dégâts énormes », a lâché Michelle Chaumet.
Pendant ce temps, les députés continuent d'examiner aujourd’hui le projet de réforme en commission des Affaires sociales. Ailleurs, en France, des centaines de rassemblements ont été organisés à l'appel de l'intersyndicale. Un rare mouvement d'unité pour les syndicats.