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25 000. C'est le nombre de personnes, selon les collectifs de défense de l'environnement, qui a ajouté sa griffe sur une pétition contre le projet de la déviation Saint-Hostien/Le Pertuis. Une prise de parole est organisée en ce sens, mercredi 23 avril à midi, devant la préfecture de la Haute-Loire.
En janvier 2025, Greenpeace Clermont-Ferrand et la Lutte des Sucs lançaient une pétition sur la plateforme Greenvoice pour l'arrêt des travaux de la déviation de la RN88 entre Le Pertuis et St Hostien.
En parallèle, ils demandaient "l'étude d'alternatives respectueuses de l'environnement et répondant aux attentes des habitants en matière de sécurité et de nuisances", est-il partagé sur un communiqué.
La pétition est accessible sur la plateforme Greenvoice sur ce LIEN
Trois mois plus tard, et après une Participation du Public par Voie Electronique (PPVE) ayant recueilli plus de 7500 contributions, la pétition a recueilli 25 000 signatures dont des personnalités publiques composées de scientifiques, artistes, élus, représentants associatifs, activistes et collectifs pour la défense du vivant, dont France Nature Environnement Haute-Loire et AURA.
Ces derniers ont, d'ailleurs, déposé des recours en justice pour faire annuler l'autorisation environnementale du projet.
Un rendez-vous avec le représentant de l'État
Le mercredi 23 avril à 11 heures, les collectifs remettront la pétition à la préfecture du Puy-en-Velay et seront accueillis par le préfet de la Haute-Loire, Yvan Cordier, un des destinataires du texte adressé également à Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire et conseiller spécial de la Région AuRa.
Que réclament les opposants ?
Les collectifs demanderont au préfet "de ne pas prendre d'arrêté modificatif autorisant les travaux à détruire 50 ha de terre supplémentaire aux 140 ha déjà inscrit au projet depuis 2020". Suite à l'entretien avec Yvan Cordier, qui que ce soit est convié à un piquenique afin d'aborder ce sujet qui touche, de près ou de loin, toutes et tous.
Le texte complet de la pétition
En Haute-Loire, entre Le Pertuis et Saint-Hostien, 190 hectares de terres agricoles, de forêts et de zones humides sont en train de disparaître sous les pelleteuses et le béton pour faire place à une déviation de la RN88.
Gain de temps de 3 min pour les voitures
Avec ce projet, le gain de temps pour un trajet entre Saint-Étienne et Le Puy-en-Velay est estimé à 3 minutes pour les voitures et 1 minute pour les poids-lourds sur cette 2x2 voies qui atteindra 11 km de long.
De nombreuses espèces animales et végétales protégées risquent de disparaître de cet écosystème, des sources d'eau seront taries ou polluées, des agriculteurs perdront la majorité de leurs terres.
"Ce projet est démesuré, et en contradiction complète avec l'impératif de protection du vivant et de réduction des émissions de gaz à effet de serre"
Nous demandons l'arrêt de la construction de cette route et la mise en étude de solutions alternatives sérieuses et respectueuses de l'environnement.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Début 2020, sur fond de campagne électorale, Laurent Wauquiez alors Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, annonce la reprise d'un projet vieux de 30 ans : la construction de la déviation de 2 bourgs de la RN88.
La déclaration d'utilité publique du projet, abandonné depuis par l'Etat, est alors périmée depuis 2007. Le projet coûtera 226 millions d'euros selon la Région AURA qui en finance 90%.
"Il coûtera en réalité probablement beaucoup plus, entre 500 et 600 millions d'euros selon ses opposants"
L'augmentation du trafic routier aura également un impact sur la pollution de l'air, l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, et la pollution sonore. Pendant et après les travaux, la biodiversité est et sera lourdement impactée par la disparition de corridors écologiques et la destruction d'habitats de plus de 100 espèces animales et végétales.
5 nouvelles espèces protégées découvertes sur le site
Un collectif d'habitants, de paysans et de défenseurs du vivant s'est formé autour de "La Lutte des Sucs" pour défendre l'arrêt de ce projet mortifère. Depuis 5 ans, 5 nouvelles espèces protégées ont été découvertes sur le site : la Crossope aquatique (une musaraigne à enjeu fort), le Campagnol amphibie (un rongeur à enjeu fort), le Cuivré des marais (un papillon à enjeu fort), le Crapaud Calamite (un amphibien à enjeu modéré), et le Triton palmé (un amphibien non cité dans l'étude d'impact).
Pourtant, alors que le maître d'ouvrage ne possède pas la maîtrise foncière des terrains pour les zones de compensation environnementale, les travaux ont débuté avec l'abattage de dizaines d'hectares de forêts, la destruction de murets anciens, la défavorabilisation de terres agricoles, et la construction de plusieurs ouvrages d'art.
La justice comme arme de combat
En 5 ans, de nombreux recours ont été déposés devant la justice, notamment par France Nature Environnement, mais après une annulation partielle de l'autorisation environnementale par le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand fin 2024, le processus judiciaire est amené à se poursuivre en Cour d'appel pour obtenir son annulation totale.
Noms et entités porteurs de la pétition... (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
Nous n'avons pas le temps d'attendre
Nous, collectifs et associations en soutien à la Lutte des Sucs qui se bat contre la destruction de ces écosystèmes, demandons au Préfet de Haute-Loire de suspendre les travaux et à la Région Auvergne-Rhône-Alpes de mettre en étude des solutions alternatives respectueuses de l'environnement.
"Pour le même prix, il est possible de penser des liaisons de bus cadencées entre Saint-Étienne et le Puy-en-Velay, développer le fret ferroviaire, penser de petites déviations des 2 bourgs en 2x1 voie ou en limiter la vitesse à 30km/h"
Ces alternatives crédibles et moins onéreuses n'ont pourtant jamais été envisagées sérieusement par la Région AURA. Il est encore temps, mais il est urgent d'agir : seulement une petite partie du projet est sortie de terre, mais d'ici début 2026, le plus gros des travaux risque de mettre définitivement en péril les écosystèmes. Mobilisons-nous pour stopper ce projet !
Vos commentaires
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7 commentaires
Merci à tous ceux qui pensent à l'avenir et qui luttent contre ce projet inimaginable en 2025. Tant pis pour l'égo de certains politiques arrêtons vite.
Ces paysages étaient splendides, ils seront bitumés si ce projet désuet venait à se réaliser. Heureusement les finances publiques sont une bérézina, alors les signaux que ce projet tombe à l'eau apparaissent!
Un projet du siècle passé (oui oui, il date des années 80), c'est nier le fait qu'il va contribuer gravement au réchauffement climatique et à la chute de la biodiversité. Mais tant pis, sacrifions nos enfants pour rouler toujours plus vite!
Bravo à ces gens courageux. Ici, au Pertuis, c'est devenu un peu l'omerta. Mais si l'on veut une déviation, ce projet est pharaonique. Pourquoi pas une déviation douce des deux bourgs pour préserver nos paysages, nos zones humides, nos sources, les terres des agriculteurs... Je pense à mes enfants, et je me dis qu'on va leur laisser un monde bien dégradé. Je culpabilise. Ces politiques auraient pu penser un projet plus consensuel.
Prenons un trajet le Puy Saint Étienne qui se fait en 1h15 environ chacun comprendra que gagner 3 minutes soit une réduction de 4% mérite bien de bousiller 190 ha chez les autres et surtout pas dans leur jardin, le tout payé par un très grand nombre de personnes qui ne seront jamais usagers. Et en plus ces derniers n'auraient rien à redire !
25000 ! Mais combien du secteur concerné ? Ce sont ceux-là qu il faut écouter, pas Adriana et les autres !!!! C' est de la démagogie, comme toujours avec eux !
500 à 600 millions en plus, la faute à qui ?
Au retard pris à cause des recours, mais de cela ils en ont rien battre...