Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
Terrasses en demi-jauge : des réouvertures échelonnées
Les bars et restaurants disposant de terrasses ne rouvriront pas forcément tous ce mercredi. À 50 % de capacité autorisée, ce ne serait pas souvent rentable. Tour d’horizon sur le bassin du Puy.
Ce mercredi 19 mai marque la réouverture des terrasses à 50%, avec des tables de 6 maxi. Le ministre de l'Economie a toutefois déclaré ce mercredi 12 mai que les terrasses de moins de 10 tables seraient exemptées de la règle de la jauge à 50%. Mais les gérants de ces petites terrasses devront installer des paravents ou du plexiglas entre les tables. Autre particularité, les restaurants des hôtels, les terrasses ont le droit de rouvrir à 100% en places assises uniquement, pour les clients. L'intérieur peut rouvrir pour les clients des établissements hôteliers.
Pour inciter les restaurateurs à rouvrir, le fonds de solidarité sera accessible sans condition de perte de chiffre d'affaires. "De juin à août, le fonds de solidarité sera ouvert à tous les acteurs du tourisme quelle que soit leur perte de chiffre d'affaires", a déclaré ce lundi 10 mai le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, dans la matinale de France Info.
Selon Marcel Bénezet, président de la branche des cafés, des bars et des brasseries au Groupement national des indépendants, interrogé par France Info, 40% des établissements ne rouvriront pas ce mercredi, comprenant ceux qui ne disposent pas de terrasses mais pas seulement.
La Ville du Puy-en-Velay doit gérer 120 établissements qui disposent de terrasses temporaires sur le domaine public. Beaucoup se sont vu proposer des extensions.
> Lire aussi : Des extensions gratuites de terrasses pour les bars et restaurants ponots
Nous avons sondé trois propriétaires d’établissements du bassin ponot pour savoir s’ils comptent rouvrir ce mercredi et dans quelles conditions.
Le Central, place Michelet au Puy
Mario Ciraolo a repris le bar Le Central il y a trois ans. Depuis, à chaque saison estivale, il a obtenu de la mairie d’agrandir sa terrasse sur les places de stationnement longeant son établissement. Ce lundi midi, il attendait justement le menuisier pour installer l’extension. Il n’aura donc pas plus de places que les étés précédents, soit environ 70 places. Mais en demi jauge, ça ne fera que 35. Est-ce que ce sera rentable ? « Je n’en sais rien », répond-il dans le flou le plus total quand on lui demande s’il pourra cumuler les aides avec une réouverture : « Je pense qu’on en aura encore mais de manière réduite ; pour l’instant on n’a eu aucune information officielle, seulement des effets d’annonces ». Priant pour une météo favorable, il se demande si les clients seront au rendez-vous. « L’année dernière, à la reprise le 2 juin, il avait fallu 15 jours avant de retrouver une dynamique », se souvient-il.
Le Bistrot à Saint-Germain Laprade
Xavier Moulin avait décidé d’ouvrir le 19 mai mais quand il a appris, deux semaines avant l’échéance, que les terrasses seraient limitées à 50 % de leur capacité, il a repoussé la réouverture au 1er juin, soit une semaine avant l’autorisation des jauges pleines (toujours avec le mètre de distance entre les tables), histoire de se remettre en jambes et de profiter d’une météo plus favorable. « C’est dommage parce que je voulais rouvrir le 19 mai mais pour 20 couverts seulement, je ne vais pas mobiliser toute mon équipe de huit salariés. Si on était que deux par exemple, moi et quelqu’un pour m’aider, on tenterait, mais je n’ai pas le temps car j’ai d’autres sociétés et je ne veux pas avoir à choisir deux personnes parmi mes huit salariés, ce ne serait pas égalitaire. Et puis, vu la météo, je n’ai pas envie de finir avec salariés complètement démotivés face au manque de clients. C’est une grosse déception parce qu’on avait fait des réunions, on avait reçu des fournisseurs et passé des pré-commandes de produits frais et voilà qu’on apprend au compte-goutte, en dernière minute, qu’on est limité à une demi-jauge. On nous dit maintenant qu’il va falloir poser du plexiglass entre les tables, mais on le trouve où et comment on s’en procure de façon temporaire ? On n’a pas le temps de faire tout ça. »
« Ça fait 40 ans que je fais ce métier ; les gens du Gouvernement ils ne sont pas sur le terrain, ils parlent comme dans les livres ! », Olivier Morin, A’ Choumas
A’ Choumas, place Cadelade au Puy
Olivier Morin, lui, reporte l’ouverture à début juillet, après la levée de toutes les restrictions. « Enfin toutes, c’est ce qu’ils disent au Gouvernement mais sur les jauges, la distanciation… ? On ne sait rien. » Le restaurant dispose de 38 places en extérieur en temps normal. Avec la distanciation, il n’en a plus que 18. En demi-jauge, cela fait donc 9 couverts. « Le seuil de rentabilité n’est pas atteint, pensez-vous ! », s’exclame-t-il. Il lui faut faire 1 200 euros par jour pour être 0 après avoir payé les frais fixes comme les six salariés, la nourriture et la consommation de gaz et d’électricité (le grill, le four à pierre volcanique, la friteuse…) sans compter la TVA. Avec des plats autour de 10 euros, ce n’est pas possible. « On ne peut même pas faire deux services parce qu’à midi les gens sont pressés de repartir au travail et le soir il y a couvre-feu à 21h mais les clients ne viennent pas manger avant 20h30 ! » Et quand sa salle en intérieur de 42 couverts aura autorisation d’ouvrir le 9 juin, il estime qu’il ne pourra même pas cumuler la clientèle en extérieur et en intérieur : « Quand il fait beau, tous les clients veulent être dehors et quand il fait moche, ils veulent tous être dedans. »
Quant à cumuler des aides et une réouverture sous restrictions, il estime que les aides ne couvriraient pas les charges et pourraient même le couler. « Ça fait 40 ans que je fais ce métier, les gens du Gouvernement ils ne sont pas sur le terrain, ils parlent comme dans les livres ! »
L’été dernier, A’ Choumas n’a pratiquement pas ouvert, à peine trois jours en août et deux jours pendant les Fêtes Renaissance. « C’était catastrophique, à chaque fois j’ai perdu plus de 2 000 euros de marchandise jetée et de charges. » Alors rouvrir pour « faire de la figuration », lance-t-il, « autant changer de métier et faire du cinéma ! » Il ne lui reste plus qu’à croiser les doigts pour une météo favorable cet été. « Ils prévoient un été caniculaire », anticipe-t-il en espérant que les touristes viendront chercher la fraîcheur en Haute-Loire. Son restaurant serait alors prêt à mettre le turbo en ouvrant six jours sur sept avec des services tardifs.
Un pass sanitaire pour se rendre au resto ?
Si le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé l'utilisation d'un pass sanitaire pour se rendre dans les manifestations, lieux culturels et sportifs rassemblant plus de 1 000 personnes, il n'en sera rien pour se rendre au restaurant ou au bar. Le pass sanitaire "ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis", a-t-il annoncé au cours de son interview accordée à la presse quotidienne régionale le 29 avril.
En terrasse sans alcool ?
L'arrêté préfectoral interdisant la vente et la consommation d'alcool sur la voie publique est toujours en vigueur. Nous avons demandé à la préfecture si cet arrêté sera levé le 19 mai pour que les gens puissent être autorisés à boire de l'alcool sur les terrasses. Celle-ci a répondu, ce lundi, qu’elle adaptera son dispositif au regard des mesures annoncées par le Gouvernement, non traduites dans les textes parus au J.O. à ce jour.
Quant à savoir si la terrasse d'un bar ou d’un restaurant constitue un espace privé (puisque les patrons paient un droit de terrasse) rendant ainsi caduque l'arrêté d'interdiction de vendre et de boire de l'alcool sur la voie publique, la préfecture répond : « La terrasse d'un débit de boissons est une extension de l'établissement conformément à l'article R.3324-4 du code de la santé publique. Il s'agit d'un espace délimité qui doit être distingué à ce titre du reste de la voie publique où peuvent s'appliquer des mesures restrictives relatives à la consommation d'alcool ».
Le calendrier du déconfinement
Couvre feu :
Il passe à 21 heures à partir du 19 mai, à 23h à partir du 3 juin et il sera supprimé à partir du 30 juin.
Restaurants et bars :
19 mai, réouverture des terrasses à 50 %. Table de 6 personnes maximum et intérieur interdit.
L'exécutif a confirmé l'ouverture des terrasses des bars et restaurants pour le mercredi 19 mai 2021. Les jauges seront cependant réduites de 50%, mais pas pour les terrasses de moins de 10 tables.
Attention : concernant les restaurants des hôtels, les terrasses ont le droit de rouvrir à 100% en places assises uniquement, pour les clients. L'intérieur peut rouvrir pour les clients des établissements hôteliers.
Le protocole sanitaire qui sera appliqué à l'ouverture des terrasses des restaurants le mercredi 19 mai 2021 sera le suivant :
Port du masque à l'arrivée au restaurant et pour se déplacer.
Désinfection des mains au gel hydroalcoolique.
6 personnes par table maximum.
50% de la capacité d'accueil
Respect des gestes barrières.
9 juin, réouverture des terrasses à 100 %. Salles en intérieur ouvertes à 50 %.
Dès le 9 juin, les salles intérieures des restaurants pourront ouvrir, là aussi avec une limite de six personnes par table et de 50% de capacité d'accueil.
30 juin, réouverture totale avec respect des protocoles sanitaires.
Commerces :
19 mai, réouverture des commerce et centres commerciaux avec une jauge d’accueil de 8m² par client.
9 juin : La jauge passe à 4 m²
30 juin : réouverture totale
Culture :
19 mai, réouverture des installations avec une jauge fixée à 35 % de leur capacité d’accueil. 800 spectateurs maximum.
9 juin : la jauge est fixée à 65 % et 5 000 spectateurs maximum.
30 juin, réouverture totale des cinémas et salles de spectacles.
Au-delà de 1 000 personnes, le pass sanitaire sera obligatoire pour participer aux événements.
Les établissement sportifs pourront rouvrir avec des conditions similaires.
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3 commentaires
Les mêmes qui protestent contre la cruelle société de consommation sont là à attendre, comme un matin de soldes, pour se jeter sous le store et se ruer sur chemises, chaussures, mojito ou cassoulet qu'ils attendaient comme le messie. C'est triste de voir qu'on ne tire des leçons de rien. Alors qu'on devrait avoir compris que patienter, y aller avec parcimonie sur le futile et créer son bonheur chez soi dans la simplicité, on repart de plus belle dans la démonstration du "j'achète donc je suis". Tous les médias se régalent à montrer nos dérapages et notre bêtise qui ne cessera donc jamais ... :-(
alors que la consommation doit se faire assise que penser des installations de fûts autour d'arbres ou de planches en guise de comptoir ou on pourra y consommer debout sur certaines terrasses?
Et voilà !! La galère des piétons va recommencer pour tenter de se frayer un chemin en traversant ces terrasses envahissantes, plus ou moins légales pour certaines, avec en plus quelques insultes de la part de certains bistrotiers envers les piétons gênés se rebiffant ...Y a t-il un semblant de contrôle pour faire respecter "le droit de passage du piéton " ou doit-on attendre qu'il y ait un péage de part et d'autre des dites terrasses ..?? La consommation d'alcool est théoriquement interdite à l'extérieur sauf aux terrasses des bistrots . Les terrasses ne sont-elles pas à l'extérieur. .??