Plan santé 43 : un nouvel engagement contre la désertification médicale

Par Clara Serrano , Mise à jour le 24/10/2024 à 17:00

Face à la difficulté que rencontrent les altiligériens à consulter des médecins, et aux disparités visibles sur le territoire en termes de santé, le Département lance son Plan santé 43. On fait le point. 

« L’accès aux soins est devenu une préoccupation prioritaire pour les altiligériens et altiligériennes, citoyens et élus. Tel est le constat dressé dans le cadre de l'élaboration du Schéma Départemental d’Amélioration de l’Accessibilité des Services Au Public (SDAASAP) 2018- 2024. »

Ainsi Marie-Agnès Petit, présidente du Département, introduit-elle la présentation de la première délibération du jour. 

En effet, une enquête, datant de 2017, révèle quels sont les services essentiels pour la population et les élus, selon l'interrogation de quelque 1241 administrés et 101 élus. La santé arrive en pôle position pour les deux populations, suivis de la couverture numérique, des commerces de proximité, des services publics (préfecture, mairies, etc) et des services d'éducation. 

Un enjeu de taille

Selon les données communiquées par le département suite à cette assemblée, si la Haute-Loire se situe dans une moyenne plus favorable que d'autres départements français en termes de densité médicale libérale, l'accès aux soins de médecine générale reste un enjeu fort. Il faut en effet répondre à la demande, évaluée en moyenne à 3,5 consultations par personne et par an en 2022.

Mais y compris sur le territoire altiligérien, des disparités existent et persistent, et le constat est partagé par les autres professions de santé.

Alors confortés par la loi 3DS (février 2022), les Départements peuvent déployer de nouvelles stratégies pour répondre à ces préoccupations.

« Ainsi, bien qu’agissant en dehors de ses compétences obligatoires, les élus ont souhaité positionner le Conseil départemental de la Haute-Loire comme un acteur fédérateur des territoires et des partenaires institutionnels compétents en faveur de la lutte contre la désertification médicale, écho à la valeur « Responsable » de Cap 2030. Pour cela, le Conseil Départemental a engagé des discussions avec l’ensemble des acteurs du monde de la santé », peut-on lire dans la proposition de la présidente de Département. 

Le détail des partenaires

Agence régionale de santé (ARS), Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM), Conseil départemental de Haute-Loire (CD43), Pays de la Jeune Loire, Pays du Velay, Pays de Lafayette, Région Auvergne-Rhône-Alpes, agence Haute-Loire attractivité, unions régionales des professionnels de santé, Conseil territorial de santé, groupement hospitalier de Territoire (GHT), GIP ma Région ma santé, communautés professionnelles territoriales de santé, et d’autres partenaires techniques selon les thématiques. 

Avec une quinzaine d'acteurs associés au Plan santé 43, le département se pose comme coordinateur et fédérateur d'un plan qu'il souhaite ambitieux.

Pour cela, il va être structuré autour de trois axes dont la facilitation de l'installation des praticiens, la facilitation de leur exercice ainsi que la mobilisation des partenaires et l'animation du Plan santé. 

« Ces axes sont déclinés en leviers et objectifs, et sont le résultat d’une mobilisation collective des acteurs du monde de la santé. »

Le plan est par ailleurs pluriannuel (2023-2027), afin de s'adapter aux nouveaux défis. 

Évaluer, puis agir

Avant de lancer les premières actions, deux diagnostics ont été lancés et sont toujours en cours, sur l'offre de soins, et les actions des partenaires. Une façon pour le Département et les acteurs de ce Plan santé, de parfaire leur connaissance des besoins du territoire, et donc de prioriser le déploiement des outils et des actions.

Landos et Saugues

Parmi les outils en cours de déploiement, l'ouverture de deux centres de santé salariés à Landos et Saugues sont à noter. Les deux projets ont été validés en juin, et les recherches de médecins et de secrétaires médicaux se poursuivent.

Le coût prévisionnel de cette action est de 40 000 € pour le Département pour la première année de fonctionnement des deux centres de santé avec une situation prévisionnelle à l’équilibre pour les années suivantes. 

Un Médico bus

Des travaux sont également employés pour le déploiement d'un Médico Bus sur la fin de l'année 2024. 

Le coût prévisionnel pour le Département est de 100 000 € pour l’acquisition d’un bus médical tel qu’inscrit dans le Pacte Région Auvergne Rhône Alpes-Haute-Loire.

Parmi les premières difficultés remontées : des financements pour le fonctionnement qui restent à mobiliser, la question de la constitution d’un pool de médecins consultant dans le bus à résoudre avec le recrutement d’un assistant médical, une complémentarité à construire avec les professionnels et centres de santé du territoire de Cayres et de Pradelles afin de limiter tout sentiment de concurrence et un calendrier vis-à-vis des délais de paiement et les modalités d’acquisition du bus.

Une mise à disposition d’un véhicule médicalisé du SDIS est aussi à l’étude, ainsi qu'un Green Cab (dentistes) pour la commune de Beauzac. 

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Vos commentaires

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2 commentaires

ven 25/10/2024 - 09:56

Affecter les moyens là où il y a des besoins certes. Mais prendre en compte aussi certaines conditions d'exercice souhaitées par les nouveaux médecins. 

En particulier celui de ne pas exercer seuls. Mais combien de maires veulent leur propre médecin pour leur propre commune?

Cela me fait penser aux classes uniques où l'on affectait les instits débutants d'office... Et l'année suivante la quasi totalité demandait sa mutation !

C'est effectivement de véritables plans de santé départementaux dont ont besoin les territoires ruraux et non d'un "chacun pour soi".

ven 25/10/2024 - 05:57

Une seule chose à faire : contraindre les médecins à s'installer dans les déserts médicaux mais MG France (tout comme Michel Cymès...) nous dit que ce n'est pas la solution...Mais construire des maisons médicales avec loyer gratuit ça ne marche pas non plus ! Un médecin est un professionnel libéral mais formé et rémunérés par l'argent public. C'est donc en réalité un fonctionnaire et les fonctionnaires sont mutés là où il y a des besoins. Quel gouvernement osera un jour décider ça ? 

Je renseigne ma commune de préférence :

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