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Violences faites aux femmes : "ça suffit !"
25 novembre 2021 : journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Ce samedi matin, au Puy en Velay, le CIDFF organisait une opération coup de poing afin de dénoncer et rendre visible ce grave "problème de société et de santé publique".
En 2020, 102 femmes battues à mort, défenestrées, étranglées, martelées jusqu’à leur denier souffle par leur compagnon ou leur ancien partenaire. Les chiffres parlent, mais finalement, les violences faites aux femmes ne s'arrêtent pas pour autant. Le CIDFF 43 a rendu hommage ce samedi matin grâce à une émouvante et poignante opération, rue Saint Gilles, au coeur du marché afin de dénoncer et rendre visible.
Une centaine de participant-e-s dans les rues du Puy en Velay
Des chiffres accablants
1 femme sur 10 est victime de violences au sein du couple
102 femmes ont été tuées par leur partenaires ou ex-partenaires en 2020, soit un décès tous les 2,5 jours
250 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque jour en France
1,2 million de femmes sont victimes d'injures sexistes chaque année en France
16% de la population a subi des violences sexuelles dans son enfance
"Chaque année, nous organisons une opération au milieu du marché afin de toucher le plus grand nombre", explique Arlette Arnaud-Landau, Présidente du CIDFF 43. Toutes et tous s'étaient retrouvé-e-s devant le théâtre, organisé-e-s, motivé-e-s. Des personnes de tous âges, de tout genre : "Les hommes soutiennent cette lutte, ce n'est pas que le combat des femmes mais celui de la société", souligne une participante. Certains s'étaient déplacés en couple ou en famille. Tous masqués de rouge, chacun portant une paire de chaussures rouges sang, 102 exactement, le nombre de femmes tuées en 2020 : "le chiffre de la honte".
Le cortège est parti du théâtre pour se retrouver rue Saint Gilles. Sur le chemin, de nombreux soutiens se sont faits entendre : "C'est le style de manifestations que je soutiens, il faut vraiment que ça s'arrête", s'exprime Patrick, 45 ans, simple passant faisant son marché. Dans le calme, mais avec détermination, chaque protagoniste a déposé les 102 paires de chaussures rouges sang au milieu de la chaussée, action qui a interpellé : "Je trouve que le message est clair en plus d'être esthétique, c'est très parlant", commente Myriam, jeune trentenaire accompagnée de ses deux enfants. "Les enfants ne sont pas épargnés dans les histoires de violences conjugales, beaucoup en subissent tout autant, parmi les victimes un jeune adolescent a également été tué par son père".
Lecture poignante et noms de 102 victimes
Le CIDFF a choisi de lire à voix haute des extraits du livre de Perrine Le Querrec : "Rouge Pute". Elizabeth Cultien, lectrice professionnelle s'est chargée de ces moments poignants, l'émotion était palpable tant les propos étaient durs, révoltants et si véritables. A la fin de chaque poème, étaient énoncés les noms des victimes, ainsi que leur age et leur nombre d'enfants : "Fernande, 84 ans ; Laetitia, 39 ans, 4 enfants ; Pascaline, 60 ans, 1 enfant ; Georgette, 88 ans ; Valérie 49 ans ; Sylvie, 50 ans, 1 enfant ; Jacqueline, 23 ans ; ...".
"Les violences envers les femmes touchent tous les âges, elles peuvent avoir lieu dans de nombreux contextes, touchent tous les milieux sociaux et prendre de nombreuses formes"
Sans commentaires
Selon une étude de la Délégation aux victimes du ministère de l'intérieur, les morts violentes au sein du couple ont concerné 125 victimes en 2020 (contre 173 en 2019), majoritairement des femmes (102, contre 146 en 2019). Sur ces 102 femmes tuées, 34% avaient déjà subi des violences de la part de leur partenaire (contre 41% en 2019) et 67% avaient déposé une plainte (contre 43% en 2019).
En France, 99% des femmes disent avoir été victimes d'un acte ou comportement sexiste en 2019.
Cette fin de matinée s'est terminée par un dernier poème lu par Elizabeth Cultien, il s'intitule "Victoire" : "... oser offrir des cadeaux aux enfants, ..., savoir pourquoi on vit, apprécier de boire un café, aller danser, conduire, fêter Noël, rire, voir mes copines, ...", la minute de silence qui a suivi était lourde de recueillement et d'espoir pour toutes les victimes de ce fléau.
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