Fontannes : deux victimes, dont une héliportée en urgence absolue
Vent de discorde à Pradelles
Le vent tourne à Pradelles, le projet d’implantation d’éoliennes sur cette commune de Haute-Loire continue de diviser habitants, élus et associations, malgré plusieurs mois de débats, courriers officiels et une enquête publique toujours en cours.
Au cœur de la polémique, l'association « Pas d’éoliennes à la Chabassole » ne désarme pas. L’association dénonce des lacunes du rapport d'enquête, avec un rapport incomplet, l’absence d’analyse d’observation citoyennes, le manque de rigueur dans les conclusions, « Les réponses ne sont pas satisfaisantes, et l’analyse des observations citoyennes est quasi inexistante », dénonce-t-il.
Un projet contesté
Vincent Minaire, président de l’association exprime une profonde incompréhension face aux positions des élus, et notamment du sénateur Laurent Duplomb. Il dénonce une posture jugée incohérente.
Le sénateur a récemment signé une tribune, publiée le 13 janvier dernier, dans Le Point sous le titre Politique énergétique, une pause s’impose. Cette réflexion invite le gouvernement, à modérer le soutien financier qu’il consacre au développement de l’éolien et aux autres sources d’énergie, il est notamment indiqué :
« Poursuivre tête baissée dans les ENR, en particulier éoliennes et photovoltaïques, alors même que nous n'avons pas développé de filière industrielle solide, ne présente hélas qu'un seul intérêt : cette nouvelle frontière énergétique est très lucrative pour quelques entreprises, surtout étrangères, au détriment du plus grand nombre, de la collectivité nationale et des collectivités territoriales. Ce faisant, elle amplifie encore plus notre dépendance industrielle à l'Asie, abîme sûrement notre patrimoine paysager, déprécie l'attractivité de nos territoires ruraux et leur foncier, compromet le développement touristique et dégrade les cadres de vie. »
Soutien à une vision en apparence contradictoire
Dans un courrier daté du 31 octobre 2024, Laurent Duplomb apporte son soutien au projet d’éolien à Pradelles.
« La réalité de la politique, c'est de la puiser de l’ancrage locale », rappelant que l’implantation d’éoliennes est une source non négligeable via la fiscalité spécifique, notamment l’IFER (Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux), dont une partie est redistribuée localement. La commune de Pradelles, plus beau village de France, a besoin de ressources pour maintenir son attractivité et son aménagement. Il maintient sa position quant au projet de la Chabassole, « Vous enlevez un parc offshort de je ne sais pas combien d’éoliennes en mer et vous les ramenez sur terre à des endroits précis de quelques éoliennes pour améliorer l’aménagement du territoire, ce n’est pas totalement paradoxal » ajoute-t-il.
Il réaffirme sa position évoquant aussi le projet éolien de la commune de Saint-Jean-de-Nay.
Bien que le projet ait reçu le feu vert de la Cour administrative, il avait demandé à Boralex, l’entreprise conceptrice et gestionnaire de parcs à énergies renouvelables, que « le parc ne puisse être construit tant que le conseil municipal ne se prononce pas favorablement sur son implantation », une demande que l’entreprise a respectée.
Bras de fer entre municipalité et opposant
À la suite de l'enquête publique qui s'est tenue à l'automne dernier, le site de la préfecture vient de paraître un arrêté par lequel le délai d'instruction du projet est prolongé jusqu'au 30 juin 2025. Ce report est motivé par la convocation prochaine de la commission départementale de la nature des paysages et des sites, ainsi que la nécessité de définir plus précisément les mesures de compensation au titre du défrichement et au titre de la biodiversité.