Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
Une initiative pour lutter contre les frelons asiatiques à Aydat
L'association Tralalarts propose ses services pour lutter contre les frelons asiatiques sur la commune d'Aydat. Un phénomène local qui se confronte à un problème pourtant national.
Les frelons asiatiques sont un véritable fléau. "Ils sont un terrible danger pour tous les insectes et en particulier pour les abeilles, leur repas préféré", précise Robert Villatte. Repérée pour la première fois en France en 2004, vers Bordeaux, l'espèce a aujourd'hui envahi l'ensemble du territoire français et arrive désormais sur les pays du Benelux et en Allemagne. "L'espèce n'a pas de prédateur, donc l'infestation progresse de 100 kilomètres par an à l'heure actuelle", explique le spécialiste d'Aydat.
Prévenir et informer la population
À l'échelle de la commune, justement, voilà quelques années que l'association Tralalarts, qui gère le rucher de l'école d'Aydat, a réussi à convaincre la mairie de lui prêter une combinaison anti frelons. "Notre objectif, c'était de se prémunir contre le frelon asiatique. Aujourd'hui, nous sommes là pour informer la population et pour intervenir si elle en a besoin", détaille Robert Villatte.
Les habitants ont donc vu fleurir dans leurs boîtes aux lettres des affiches expliquant comment reconnaître les frelons asiatiques, quand les combattre, pourquoi il ne faut pas essayer de les détruire seul et quel numéro appeler pour obtenir une intervention (20€ pour les nids primaires). "Il ne faut pas oublier que c'est aussi un danger pour l'Homme. Il y a des gros accidents, si on réveille un nid sans l'avoir vu par exemple. Ce sont des piqûres par celle d'autres frelons, mais plus violentes, car ils sont plus gros. Si on est piqués à la tête ça devient très grave, sans oublier qu'il y a un certain nombre de personnes allergiques. Là, le pronostic vital peut être engagé", prévient Robert Villatte.
Des nids durs à repérer
Le printemps est la meilleure période pour s'occuper du problème. De par la nature des frelons asiatiques. Les reines se réveillent au printemps, et forment un petit nid, appelé le nid primaire. Ce dernier possède seulement une douzaine de cellules mais chacune d'elles accueille 12 autres génitrices. Chacune d'elles va ensuite aller construire un nid. "Ils vont se nicher en haut d'un arbre, entre 7 et 10 mètres de haut, de 80 centimètres de diamètre. À ce moment-là, c'est compliqué de les déloger. C'est très haut, dans des feuillus, donc on ne les voit souvent qu'à l'automne". De plus, ce sont ces seconds nids qui sont inquiétants pour la multiplication des frelons puisqu'ils peuvent faire naître 500 nouvelles fondatrices (avec un taux de survie bas de 10% tout de même).
La question de l'adaptation française à ce fléau est désormais sur la table. Si Aydat s'est organisé, ce n'est pas le cas d'autres endroits concernés par l'invasion. "C'est coûteux, il faut parfois une nacelle, des produits chimiques adaptés à l'environnement... Si nous, c'est la mairie qui nous aide, quelques fois, ce sont les communautés de communes ou juste personne", raconte Robert Villate. Justement Fabrice Brun, député de la troisième circonscription de l'Ardèche, a déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale, le 21 février dernier. La loi propose de considérer le frelon asiatique comme un animal nuisible de première catégorie. Que l'état s'engage à coordonner la lutte contre ce fléau et les autres espèces invasives (le frelon oriental arrive du côté de Marseille), à lutter contre la prolifération et surtout, que les frais engendrés soient pris en charge par l'état.
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