Face à "la mort annoncée des communes", les maires endossent l'écharpe noire
Tatouage et don de sang, c'est possible
Une idée reçue perdure dans l'inconscient collectif : celle qu’une fois le corps tatoué ou percé, il n'est plus éligible au don de sang. Cependant, aucune de ces deux pratiques ne vous empêche de donner de votre liquide rouge si précieux.
Au détour de la rue Portail d'Avignon, une affiche attire l'attention. L'Établissement Français du Sang lance une campagne pour sensibiliser au don de sang après un tatouage ou un piercing.
L'affiche est apposée dans la vitrine du shop Les Maux Doux. Cet ancien salon de coiffure abrite désormais deux tatoueurs et une perceuse. Rencontre avec ces passionnés de la modification corporelle.
Cela fait bientôt deux ans et demi que les trois amis se sont installés au 9 de la rue Portail d'Avignon. Lou, alias Belladone Piercing, Robin, alias La Vie de Rêve et Lola, alias La Petite Cellule, accueillent leurs clients dans leurs box respectifs.
Un délai de quatre mois
Robin et Lola expliquent qu'après un tatouage, la cicatrisation dure un certain moment. Un délai de quatre mois est préconisé par l'EFS avant de pouvoir (re)donner son sang.
Ce laps de temps correspond à la fenêtre sérologique. Autrement dit, c'est le temps qui s'écoule entre le moment où une personne peut être potentiellement infectée et le moment où son corps développe des anticorps. S'il n'est pas respecté, l'infection n'est pas encore détectable, ce qui implique un risque encouru par le receveur.
Ils insistent en ce sens sur l'importance de l'hygiène et la salubrité de leur travail. "Notre hygiène doit être irréprochable, nous nous formons pour cela", assurent-ils, écartant tout risque d'infection lors de la réalisation d'un tatouage.
De son côté, Lou fait le même constat concernant les piercings. "Le simple perçage d'un lobe est un perçage corporel à part entière" surenchérit-elle. Il est en effet primordial de respecter ce délai pour assurer la sécurité du donneur comme du receveur.
Ils expliquent avoir été contactés par l'EFS pour leur proposer affiches et flyers au sujet de cette campagne de sensibilisation. "C'est chouette comme campagne, c'est une cause importante" lance Robin.
Concernant les connaissances des clients sur ce sujet, la réponse est unanime : "Il y a plein de personnes qui ne sont pas au courant ou qui nous questionnent en voyant cette affiche" complète Lola.
Une demande de sang importante
Zoomdici a ainsi contacté l'EFS. "Nous voulions rappeler que le tatouage n'était pas une contre-indication permanente" commente Carole Jurine, chargée de communication de l'EFS Loire / Haute-Loire. Elle souligne également que le public cible des tatoueurs correspond aux 18-24 ans. Un public qui représente près de 30 % des donneurs de sang. Ils sont donc significatifs pour les réserves de l'EFS.
"La campagne a très bien été accueillie par les tatoueurs" Carole Jurine, chargée de communication de l'EFS Loire / Haute-Loire
En effet, dans la Loire et la Haute-Loire, une centaine de professionnels ont répondu à l'appel de l'EFS et ont diffusé affiches et flyers à destination de leurs clients.
Concernant l'état des réserves, environ 90 000 poches de concentré de globules rouges sont disponibles sur la région Auvergne Rhône-Alpes. La demande est toujours importante, en particulier compte tenu du début du mois d'octobre assez délicat. Elle conclut cependant : "La Haute-Loire est le 1ᵉʳ département français en termes de générosité, nous avons beaucoup de chance."
Pour rappel, il suffit d'une heure pour effectuer un don de sang. Trois vies peuvent être sauvées avec un seul don. Il faut simplement se munir d'une pièce d'identité.
Infos pratiques sur dondesang.efs.sante.fr