Sucs en scène : une explosion de vie en plein milieu des sucs

Par Nadia MEYER , Mise à jour le 02/09/2025 à 17:00

Temps de lecture : 5 minutes

Le line-up 2025 offrait une ambiance "festival" tout en restant ancrée dans la scène indépendante. Rock le vendredi, reggae le samedi, mais pas seulement : la programmation mêlait plusieurs styles pour toucher aussi bien les jeunes que les familles. Le tout dans un cadre magique, vue sur les sucs, les pieds dans l’herbe, les mains vers les étoiles.

Après une pause stratégique en 2024 pour consolider son équipe bénévole, l’association "Des Pieds Des Mains" a frappé fort pour la 9ème édition de son festival Sucs en Scène.

Les (Alti-)ligériens de La Grange

« Inventeurs du GÂÂÂZ ROCK » - https://linktr.ee/zegrange Photo par Nadia Meyer

Seul groupe local de l’édition, La Grange se décrit comme « originaire de la Loire Haute-Loire » : moitié Saint-Chamond, moitié Le Puy-en-Velay. Leur rock teinté de pop et folk, servi avec une belle énergie scénique, a vite séduit le public.

ils ont percé dans la scène régionale grâce à leurs 20 ans de concerts et sept albums. Photo par Nadia Meyer

Les Fatals Picards en tournée anniversaire

En pleine tournée de leurs 25 ans, les Fatals Picards ont livré un set à la fois rock-punk, pop et satirique, ponctué d’échanges constants avec un public conquis d'avance.

Photo par Nadia Meyer

Un couple rencontré sur place les suit depuis « 13-14 ans », la festivalière ajoutant : « On va à tous leurs concerts mais c’est la première fois que je viens au festival Sucs en Scène. » Son compagnon, lui, en était déjà à sa quatrième édition.

Les Fatals Picards très à l'aise sur scène Photo par Nadia Meyer

Toujours engagés, ils ont démarré leur chanson "Fils de P." sur l’air folklorique russe Kalinka. Le public suivant gaiement le rythme, ils s’interrompirent pour commenter :

« Très bien, restez là-dessus, ça prouve que vous êtes ouverts et tolérants. Que vous savez faire la différence, bien évidemment, entre le folklore d'un pays et son actuel président. »

Des « nuages du Mordor » aux étoiles

« Quand on a vu les nuages du Mordor arriver on s'est dit "wwaaahhhh, ils sont trop forts d'être là" », Paul Léger, chanteur des Fatals Picards...

...qui en a profité pour remercier le public venu et resté malgré tout.

Photo par Nadia Meyer

Il est vrai que la météo avait inquiété : pluie, froid, vent et ciel très menaçant laissaient craindre une ambiance automnale limite apocalyptique, transformant le terrain en bataille de boue géante. Malgré une belle averse durant le concert de La Grange, l’accalmie a laissé place à deux soirées étoilées, les pieds au sec, le cœur au chaud.

Un village d'irréductibles gaulois

Situé en plein champs dans le hameau de Marnhac à Yssingeaux, entouré d'une palissade qui, au passage, faisait office de coupe-vent bienvenu, le site avait des allures de village gaulois.

Photo par Nadia Meyer

Une organisation aux petits oignons, de l'espace, deux aires avec presque tout en double, dont une réservée aux concerts et l’autre aux DJs ; on ne sentait pas le monde et n’étions jamais loin de ce dont on pouvait avoir besoin.

Photo par Nadia Meyer

L'association, qui appelle avec humour et tendresse ses festivaliers « les P’tits Sucs », y proposait également de quoi changer son argent contre des « SuSucs  » la monnaie locale pour faciliter la fluidité et le travail des bénévoles ; la "cantine des sucs" proposant de la « Tartisuc » (un délicieux plat à base de pommes de terre, fromage et lardons) et autres ravitaillements ; des espaces attablés, assis, debout, protégés ou pas ; un bar sur chaque aire... bref de quoi inciter les festivaliers à prendre leurs aises et ainsi ne pas ressentir la foule pourtant venue nombreuse : entre 1200 et 1500 festivaliers par soirée.

Quand l’herbe devient instrument

Sur le vaste champ verdoyant, les basses ne vibraient pas seulement dans l’air, elles s’enracinaient dans le sol, parcouraient les jambes et transformaient la poitrine en caisse de résonance.

Photo par Nadia Meyer

Ainsi, c’est sur l’herbe que le festival devient une expérience sensorielle totale, où le son se fait chair et le corps devient le véritable instrument de la fête, démultipliant cette saveur particulière des musiques que l'on (re-)découvre lors de festivals et concerts.

Ils ont fait "Des Pieds Des Mains"

L’association "Des Pieds Des Mains 43" compte un bureau de neuf membres, une quinzaine de volontaires en amont et plus d’une centaine pendant le festival. Sucs en Scène, chaque dernier week-end d’août (ou presque), c’est aussi : un parking et camping gratuits ; WC secs, urinoirs et poubelles un peu partout ; un marché artisanal ; leurs fameuses olympiades et le traditionnel lâcher de pigments à l'image de la Holi… et bien sûr de la musique non-stop. 

Photo par Nadia Meyer

Depuis dix ans, des dizaines de groupes se sont succédé : Les Fatals Picards, Les Sales Majestés, La Grange, Jahnération, Vanupié, Some Dub Stories, Tagada Jones, Puppetmastaz, Rakoon, Mauresca, Fracas Dub, Red Fish, D Roots, Naksookhaw, Hilight Tribe... Plongez dans l'ambiance au travers de leurs incroyables aftermovies.

Photo par Nadia Meyer

Entre les concerts, les DJs prenaient le relais depuis une scène dédiée, permettant au passage de disperser le public sur l’ensemble du site.

Faire la fête oui, mais pas n’importe comment

Le festival est bien rodé avec sécurité, pompiers et dispositifs de prévention.

Photo par Nadia Meyer

C'est ainsi que le CIDFF (Centres d'information sur les droits des femmes et des familles), partenaire pour la seconde fois, y tenait un stand comme sur d’autres festivals (Loir’en Zic, Roi de l’Oiseau...). Leur but principal y est la prévention quant à l'ajout de drogues dans les verres via notamment la mise à disposition de protections gratuites "My Safe Cup".

Photo par Nadia Meyer

Ces protections sont utiles aussi pour « empêcher l’eau de pluie de tomber dans le verre et danser librement sans risque de renverser. »

« Chaque année des agressions sont facilitées par les drogues provoquant l’amnésie des victimes » - CIDFF43, distribution de My Safe Cup en milieu festif

Photo par Nadia Meyer

À ses côtés, Avenir Santé, fidèle partenaire du festival, mise sur une prévention ludique et interactive. Ses jeux visent à « ouvrir le débat plus facilement » et à :

« Réfléchir sur les motivations à consommer ou non certains produits (…) et envisager, sans morale ni culpabilisation, certains risques auxquels on ne pense pas toujours » - Avenir Santé, prévention en milieu festif

Leur stratégie commune ? Déambuler parmi le public pour aller à la rencontre des festivaliers qui les auraient manqués. Ainsi, les chances sont maximisées pour que tout le monde puisse profiter pleinement de l’évènement.

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