Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
Pourquoi la tour radar météo de Sembadel va-t-elle être détruite ?
Le projet d’installation d’une nouvelle tour de radar de précipitations à Sembadel a été présenté hier par les responsables de Météo France et les élus locaux. Le système actuel, gêné par la végétation, n’a plus assez de visibilité. Une autre tour radar, deux fois plus haute, va être installée à côté de la première d'ici à 2026.
Si trouver un compromis entre le fonctionnement du radar et la conservation des arbres dans les zones alentours avait pu être source d’oppositions à Sembadel, la présentation du projet de rehaussement du radar a réconcilié tout le monde. Les travaux devraient être lancés à Sembadel au début de l'automne 2025.
Comment ça marche ?
Un radar, c’est une parabole qui tourne sur elle-même et qui émet des ondes magnétiques. Dès que les rayonnements rencontrent une goutte d’eau, les données sont enregistrées dans un système qui permet de mesurer la quantité d’eau. Le radar participe à l’élaboration des vigilances météorologiques et se révèle essentiel pour la prévention des épisodes cévenols.
Des yeux énormes
Mais pour que le détecteur puisse fonctionner correctement, il lui faut une large visibilité. « Le radar doit voir jusqu’à 200 km », indique Cédric Legal, membre de la Direction des Systèmes d’Observation de Météo France. La tour actuelle avait été construite en 1986. À cette période, les arbres ne dépassaient pas les 24 mètres. Leur pousse dans les années suivantes n’avait pas été prise en compte, et pose maintenant un problème depuis plusieurs années. Deux zones sont particulièrement gênantes :
Une tour de 50 mètres de hauteur, deux fois plus haute que l'initiale
La municipalité de Sembadel et Météo-France présentait hier le projet de construction d’une nouvelle tour de 50 mètres (soit 26 mètres de plus que l’édifice actuel), qui n’implique pas la coupe d’arbres.
Le radar, déplacé sur la plus haute tour, qui se situera à côté de la première, ne devrait plus être gêné par la végétation. Cette élévation a pour but de retrouver une qualité de mesure compatible aux objectifs de Météo-France, et de « régler le problème définitivement », espère Yvan Cordier, le préfet de la Haute-Loire.
2,7 millions d’euros octroyés par l'État pour le projet
Suite à cette réunion de présentation, une demande de permis de conduire sera faite. Elle sera suivie du recrutement d’un maître d’œuvre avant que les travaux ne puissent débuter. « La livraison de la tour est prévue pour fin 2026 », annonce Christophe Deblanc, directeur interrégional de Météo-France. La première tour, non conçue pour une telle hauteur, permettra au radar de fonctionner pendant la durée des travaux. Elle sera ensuite déconstruite.
« Concilier exploitation du radar et exploitation de la forêt »
La construction de cette nouvelle tour permettra de ne pas couper d’arbres dans les zones où la végétation est la plus haute. L’estimation qui a été faite, comprenant la pousse de la végétation dans les années à venir, considère que la hauteur des bois maximum pourrait atteindre jusqu’à 45 mètres. Dans cette situation, 24 % des ondes magnétiques générées par le radar seraient masquées. Ce pourcentage permettrait toutefois d’avoir une détection fiable et exploitable.
Planter des arbres, oui, mais pas n'importe lesquels
Pour un fonctionnement durable, « il faut s’assurer que les essences qu’on installera ne dépasseront pas les hauteurs requises », indique Christophe Deblanc. « On va prendre un décret qui va imposer une servitude », annonce le préfet. Les propriétaires seront donc empêchés d’installer certains types d’arbre pouvant gêner le fonctionnement du radar.
L’élaboration de ce projet concilie « exploitation du radar et exploitation de la forêt », explique le directeur régional. La municipalité a exprimé sa volonté de maintenir l’exploitation de la forêt dans cette zone. Une convention signée entre la préfecture, Météo-France et la commune permettra de la garantir. « Avec des arbres à 42 mètres, il y a une valeur marchande à ne pas négliger », selon Roland Gobet, le maire de Sembadel.
Marie Gardès
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