Ce qui a changé au premier août

Les arnaques sont un marché parallèle qui ne cesse de se renouveler. À l’heure où les outils numériques se généralisent, les escrocs perfectionnent leurs techniques, mêlant usurpations d’identité, faux conseillers bancaires, ou documents fallacieux. Face à cette menace, les institutions financières renforcent leurs défenses, mais la vigilance individuelle reste plus que jamais indispensable.
En 2024, les pertes liées à la fraude bancaire en ligne ont atteint la modique somme de 4,5 milliards d’euros, dont plus de 40 % sont dues à des faux conseillers bancaires. L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) constate un léger recul de moins de 2 % des montants frauduleux au cours de l'année 2024, mais les tentatives restent, elles, très fréquentes et en constante évolution.
Les faux conseillers bancaires
C’est l’une des arnaques les plus répandues, un appel, un conseiller qui vous alerte et qui vous presse de lui transmettre identifiant et mot de passe. Les faux conseillers sont des pros de l’usurpation d’identité. En devançant la vigilance des clients et en jouant sur la peur, ils parviennent à pousser leurs victimes à effectuer des opérations. « Ils les surprennent, les gens ne se rendent pas compte, ils se disent, si je ne fais rien, on va effectivement prendre mon argent. » Le piège se referme alors, les faux conseillers prennent la main et vont au bout de la démarche jusqu’à ce que le client ait confirmé l'opération.
« C'est au moins une fraude par jour et une par semaine qui s'avère favorable aux fraudeurs »
Plus de 43 % des fraudes en ligne sont exécutées de cette manière, le client est le commanditaire de l'arnaque « vous avez confirmé l'opération, même si vous n'étiez pas à l'origine, vous êtes responsables parce que c'est vous qui l'avez confirmé. »
Le directeur d’une banque du Puy-en-Velay en est le témoin impuissant « c'est au moins une fraude par jour et une par semaine qui s'avère favorable aux fraudeurs. » Les personnes restent méfiantes et, avant de finaliser, contactent leur établissement bancaire.
Et le faux coursier...
L'arnaque va souvent plus loin et se matérialise avec un échange réel. « L'escroc indique au client que la carte est désormais inutilisable et doit être remplacée. Il envoie un faux coursier au domicile du client pour récupérer la carte bancaire. Parfois, il va jusqu'à inviter le client à la couper en deux avant son arrivée, en prenant soin de laisser la puce intacte. Le faux coursier récupère également le code secret en prétendant que c'est nécessaire pour le remplacement de la carte. »
Des pratiques qui évoluent
En France, les "deepfakes" ou hypertrucage, ont bondi de 700 % entre 2024 et 2025. Ces usurpations d’identité ou de faux documents sont troublants de réalisme. Ces fraudes permettent d’usurper des identités et de contourner les processus d’authentification des banques. De manière comparable, la fraude dite “first-party” repose sur un fraudeur qui agit comme un client légitime avec une identité réelle ou fictive pour abuser volontairement du système financier, pour obtenir des prêts, crédits ou autres aides financières.
Des méthodes qui perdurent
Le phishing regroupe l’envoi d’e-mails trompeurs, tout comme le "smishing" et le "quishing", transmis par des SMS malveillants ou via des QR code. Les résultats, malheureusement, restent les mêmes : des victimes bernées sous l’effet d’une peur immédiate et maîtrisée par les fraudeurs. Toutefois, ces pratiques tendent à reculer, grâce à l’amélioration des dispositifs de sécurité et aux efforts de prévention menés auprès des clients.
Longtemps redoutés, les bots sont conçus pour automatiser des tâches à grande échelle et extraire des données confidentielles. Du pain béni pour les hackers qui n’ont qu’à programmer et laisser travailler. Les milliers de combinaisons effectuées permettent de récolter des mots de passe ou autres données confidentielles, de quoi s’introduire directement dans les profils utilisateurs et avoir le loisir de les utiliser.
« Une banque ne vous demandera jamais votre mot de passe ou vos identifiants, elle ne vous appellera jamais. »
Les précautions
En cas de doute, gardez votre sang-froid « une banque ne vous demandera jamais votre mot de passe ou vos identifiants, elle ne vous appellera jamais », rappelle un directeur de banque. En cas de doute, contactez ou rendez vous directement dans les locaux de la banque.
À cette période estivale, les fraudes sont encore plus présentes « ce sont souvent des remplaçants, des auxiliaires d'été qui sont là, donc il faut être deux fois plus méfiant » conclut le directeur de la banque ponote.