Face à "la mort annoncée des communes", les maires endossent l'écharpe noire
Manifestation de soutien : "Madama a disparu"
Suite au rejet du recours concernant l'OQTF du jeune Madama Diawara, c'est une manifestation de soutien émouvante qui s'est tenue au lendemain de la décision rendue publique.
"C'est probablement la dernière déclaration que l'on fait". Un préambule d'un discours d'Eric Durupt, parent de coeur de Madama Diawara, qui en dit long sur les retombées de la décision survenue la veille. "Depuis lundi, Madama ne signe plus à la gendarmerie. Nous sommes très inquiets et très mal. Le choix qu'a fait Madama est son choix à lui, probablement terrifié par cette violence."
Présents en guise de soutien, plus d'une cinquantaine de personnes se sont réunies ce jeudi après-midi devant la préfecture du Puy-en-Velay, pour témoigner leur soutien quant au sort annoncé pour Madama Diawara. Bouleversés, Eric Durupt et Véronique de Marconnay, le couple d'enseignants de Loudes et famille d'accueil du jeune Malien, ont évoqué leur incompréhension et leur détresse au lendemain de la décision du tribunal administratif de Clermont-Ferrand.
"À partir du moment où le jugement est rendu, Madama peut être arrêté à tout moment. Madama a disparu. Depuis lundi, on ne l'a pas vu, on n'a pas réussi à le joindre, on ne sait pas où il est. Et on ne sait pas si on le reverra un jour." Véronique de Marconnay
Une procédure tout à fait légale mais...
Si le couple d'enseignants reconnait que rien n'a été fait dans l'illégalité quant à la procédure utilisée, "rien n'a pourtant été facilité pour aider le travail des défenseurs de Madama", nuance Véronique de Marconnay. Des propos auxquels répond amèrement Eric Durupt : "Le tribunal administratif ne confirme pas que les procédures et les lois sont bonnes. Il confirme que le préfet les a respectés, ce qui est différent".
La préfecture a indiqué ce jour par voie de communiqué : l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai est assortie d'une interdiction de retour sur le territoire (IRT) de 24 mois pour Madama Diawara. S'ajoutent à ces décisions une "assignation à résidence pour une durée de 45 jours renouvelable une fois" ainsi qu'un refus de titre de séjour.
Évoqué par ce même communiqué ainsi que par les parents de coeur de Madama Diawara, ce dernier, "Monsieur X se disant Diawara Madama ne s’est plus présenté à la brigade de gendarmerie de Saint-Paulien où il avait l’obligation de pointer tous les lundis et jeudis [...] étant désormais passible des sanctions pénales prévues, soit un an d’emprisonnement."
Quelle suite pour cette affaire ?
Si le couple avoue avoir besoin de repos et être perdu, "le combat ne s'arrête pas là", avoue Eric Durupt. Avant de poursuivre : "Comme l'ont bien expliqué les auteurs de la chanson et du clip, Madama c'est avec un S. Des "Madama", il y en a des milliers comme lui, alors nous on va continuer à se battre".
Concrètement, le couple va étudier les possibilités de faire appel. Avec quelques réserves du côté de Véronique de Marconnay : "L'appel n'est pas suspensif, autrement dit entre le moment où on fait appel et le moment où l'appel passe en audience, la décision contestée peut être mise en oeuvre, c'est-à-dire que ça n'empêchera pas l'expulsion de Madama. Mais bien sûr que l'on va faire appel si c'est possible".
Axel Poulain
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5 commentaires
La bêtise crasse et la vulgarité innommable des commentaires me fait douter de ma foi en l’espèce humaine.
Tout mon soutien à ces deux parents de cœur et à ces Militants ( avec un M majuscule ) qui nous donnent des leçons de courage et d’ humanité.
L : Le coup était bien monté depuis quelques temps...il n'a pas fuit sans aide. Par contre des décisions 2 ans après c'est trop long cela doit se faire dans les 6 mois.Au Mali des soldats français sont tués, l'autre fois ils ont été accusés d'avoir tués des civils dans une attaque : chacun dans son pays, la misère existe aussi en France surtout avec la crise sanitaire.
L'actualité de NOTRE pays et bien au-delà interpelle davantage les français ! Certains de NOS compatriotes sont dans une situation précaire, Covid ou pas, et leur avenir est plus qu'incertain et là, personne pour manifester un quelconque soutien, même pas la miséreuse cinquantaine de bien-pensants qui ont l'habitude de lustrer les grilles de la Préfecture en s' y appuyant contre...Quand au malien clandestin qui ne donnerait plus signe de vie (?), si les autorités veulent le trouver elles le trouveront en y mettant les moyens à moins qu'il ne soit pas perdu pour tout le monde...En attendant, si cette affaire pouvait être bouclée définitivement, ça libèrerait un peu de place pour parler de choses plus passionnantes et instructives de notre département.
c est triste mais quels mauvais comédiens tout cela ne sent pas bon et comme auparavant ne servira pas la cause du jeune et de ses semblables quel gâchis
Il est franchement temps d'arrêter de parler de cette affaire......