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Manifestation de soutien : "Madama a disparu"

Par . . , Mise à jour le 15/04/2021 à 17:00

Suite au rejet du recours concernant l'OQTF du jeune Madama Diawara, c'est une manifestation de soutien émouvante qui s'est tenue au lendemain de la décision rendue publique.

"C'est probablement la dernière déclaration que l'on fait". Un préambule d'un discours d'Eric Durupt, parent de coeur de Madama Diawara, qui en dit long sur les retombées de la décision survenue la veille.  "Depuis lundi, Madama ne signe plus à la gendarmerie. Nous sommes très inquiets et très mal. Le choix qu'a fait Madama est son choix à lui, probablement terrifié par cette violence."

Présents en guise de soutien, plus d'une cinquantaine de personnes se sont réunies ce jeudi après-midi devant la préfecture du Puy-en-Velay, pour témoigner leur soutien quant au sort annoncé pour Madama Diawara. Bouleversés, Eric Durupt et Véronique de Marconnay, le couple d'enseignants de Loudes et famille d'accueil du jeune Malien, ont évoqué leur incompréhension et leur détresse au lendemain de la décision du tribunal administratif de Clermont-Ferrand.

"À partir du moment où le jugement est rendu, Madama peut être arrêté à tout moment. Madama a disparu. Depuis lundi, on ne l'a pas vu, on n'a pas réussi à le joindre, on ne sait pas où il est. Et on ne sait pas si on le reverra un jour." Véronique de Marconnay

Une procédure tout à fait légale mais...

Si le couple d'enseignants reconnait que rien n'a été fait dans l'illégalité quant à la procédure utilisée, "rien n'a pourtant été facilité pour aider le travail des défenseurs de Madama", nuance Véronique de Marconnay. Des propos auxquels répond amèrement Eric Durupt : "Le tribunal administratif ne confirme pas que les procédures et les lois sont bonnes. Il confirme que le préfet les a respectés, ce qui est différent".

La préfecture a indiqué ce jour par voie de communiqué  : l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai est assortie d'une interdiction de retour sur le territoire (IRT) de 24 mois pour Madama Diawara. S'ajoutent à ces décisions une "assignation à résidence pour une durée de 45 jours renouvelable une fois" ainsi qu'un refus de titre de séjour. 

Évoqué par ce même communiqué ainsi que par les parents de coeur de Madama Diawara, ce dernier, "Monsieur  X se disant Diawara Madama ne s’est plus présenté à la brigade de gendarmerie de Saint-Paulien où il avait l’obligation de pointer tous les lundis et jeudis [...] étant désormais passible des sanctions pénales prévues, soit un an d’emprisonnement."

Quelle suite pour cette affaire ?

Si le couple avoue avoir besoin de repos et être perdu, "le combat ne s'arrête pas là", avoue Eric Durupt. Avant de poursuivre : "Comme l'ont bien expliqué les auteurs de la chanson et du clip, Madama c'est avec un S. Des "Madama", il y en a des milliers comme lui, alors nous on va continuer à se battre".

Concrètement, le couple va étudier les possibilités de faire appel. Avec quelques réserves du côté de Véronique de Marconnay : "L'appel n'est pas suspensif, autrement dit entre le moment où on fait appel et le moment où l'appel passe en audience, la décision contestée peut être mise en oeuvre, c'est-à-dire que ça n'empêchera pas l'expulsion de Madama. Mais bien sûr que l'on va faire appel si c'est possible".

Axel Poulain

 

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