Déraillement d'un train entre Saint-Étienne et Le Puy
Les cheminots, vent debout contre de nouvelles suppressions de postes
Comme prévu, les cheminots de Retournac se sont mobilisés ce jeudi 20 novembre au matin. Pour cause, l'annonce d'une nouvelle suppression de deux postes d'agents de circulation par la SNCF. Quand le train déraille...
Retour deux ans en arrière. Rappelez-vous : nous sommes le 14 octobre 2022. Face à une situation économique difficile, la SNCF annonce un projet de suppression de postes, dont deux postes d'agents de la circulation à Retournac.
Dès que la nouvelle est diffusée, elle provoque la révolte du syndicat CGT cheminots de Haute-Loire, qui alerte la presse, et mobilise usagers, politiques et cheminots du département. Les rassemblements en gares se multiplient, jusqu'à l'intervention du Conseil Régional et de Laurent Wauquiez, alors président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Après négociations, il obtient l'abandon du projet.
Dur retour au présent
Ce jeudi 21 novembre 2024, difficile de retourner au présent. À Retournac, les mobilisations ont repris, et pour cause, le projet, lui aussi, est revenu sur la table.
Joris, cheminot à Retournac, précise en amont de la mobilisation : « La raison de cette mobilisation est toute simple. On a appris le 7 novembre dernier que la direction ressortait du placard le projet qu'ils avaient tenté de mettre en place il y a deux ans. À savoir : fermer la gare tous les matins de la semaine, du mardi au vendredi, ainsi que tous les week-ends et jours fériés. »
« In fine, la fermeture du guichet aura bien lieu », Joris Leclerc, cheminot de la gare de Retournac et syndiqué CGT
Le projet, qui devrait être mis en œuvre d'ici au 1ᵉʳ juin 2025 est, selon le cheminot, plus « sournois » que le précédent. Il justifie : « Cette fois, le projet est identique à peu de choses près. Ce qui avait particulièrement bloqué le projet il y a deux ans, c'est la fermeture du guichet de Retournac, qui est un symbole fort. Alors aujourd'hui, pour essayer de contourner les impacts que cela pourrait avoir, la direction propose de sous-traiter le maintien du guichet à la SNCF voyageurs pour une période d'un an. »
Et de poursuivre : « C'est pourquoi c'est sournois. Parce que In fine, la fermeture du guichet aura bien lieu. Elle sera simplement reportée d'un an, lorsque les évènements se seront un peu adoucis. Enfin, c'est ce qu'espère la direction. »
En effet, les cheminots, et un bon nombre de passagers, comptent bien se mobiliser plus d'une fois si nécessaire, puisque la conséquence directe de ces fermetures, c'est la suppression de deux postes d'agent de circulation.
Mais aussi, pour les usagers, la possibilité d'encore plus de retards sur leurs trajets.
Un projet « injuste et injustifié »
Pour Joris, comme pour le syndicat CGT cheminots de Haute-Loire qui a appelé à la mobilisation ce jour, ce projet est, comme il y a deux ans, « injuste et injustifié ».
En effet, l'homme explique que, plus que des suppressions de poste, ce projet entrainera aussi pour les usagers la création de retards sur leurs trajets. « Demain, sans la gare de Retournac, et sans agent de la circulation, il n'y aura plus de possibilité d'effectuer des croisements inopinés. Ça signifie que les retards de trains vont s'accumuler d'un train à l'autre et donc être de plus en plus conséquents pour les usagers. Or, on sait que quand le retard d'un train est supérieur à 30 minutes, il n'est pas vraiment considéré comme retardé puisqu'on le supprime. »
« Alors même en terme de trafic ferroviaire, ce projet n'a absolument aucun sens », termine-t-il.
Sur place, ce 21 novembre, nous le retrouvons, aux côté de quelques 200 personnes, des cheminots, des usagers, et des élus, dont Patricia Goudard, maire de Retournac.
« C'est impossible que cette gare ferme », Patricia Goudard
Interrogée quant à l'avenir potentiel de la gare, elle se montre inquiète : « Je ne veux pas trop m'avancer, car ce n'est pas ce qu'on m'annonce. Mais en tout cas, oui, on peut craindre une menace sur le guichet en lui-même et donc, une dégradation du service. Ce n'est pas pareil d'entrer dans une gare où il y a un ou des agents, que d'entrer dans une gare vide. »
Puis, elle termine : « C'est impossible que cette gare ferme. Je n'ai pas accès au nombre précis des voyageurs, mais ce qui est sûr, c'est que le parking est toujours plein, que des personnes se font amener, et puis la gare n'accueille pas uniquement des habitants de Retournac. Il y aura un impact sur toutes les communes. »
D'ailleurs, en ce matin enneigé, divers élus locaux étaient présents, dont le maire de Lapte Huguette Liogier, le maire d'Araules Nadine Dufour et le président de la communauté de communes des sucs Daniel Favier.
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2 commentaires
Le liberalisme incarné par la droite, la marconie, le RN, une partie de la gauche a abimé l'hopital public, l'école, EDF, la poste, le rail... grace à ça les 500 plus riches français ont accru leur fortune comme jamais et possède désormais 45% du PIB national! Du jamais vu depuis 1945. Mais Marcon, Sarko et d'autres ont toujours su servir leurs potes financiers avant de servir l'interêt général. Le séparatisme de la bourgeoisie s'exacerbe, laissant le reste de la population compter les centimes à chaque fin de mois!
L : Bien sur c'est triste que cette gare de Retournac ferme à plus ou moins long terme, mais pas comparable à celle de Bas Monistrol plus importante et d'ailleurs certains trains de Firminy vont à Bas mais pas plus loin et idem dans l'autre sens. J'ai eu vu entre le Puy et Retournac des wagons à 3 maxi avec au total 4 /5 personnes donc économiquement c'est loin d'être rentable.