Les chefs d'entreprises reportent leur meeting mais pas leurs revendications

, Mise à jour le 08/10/2025 à 12:00

Temps de lecture : 4 minutes

Le lundi 13 octobre aurait dû être une journée de mobilisation nationale pour les chefs d'entreprise adhérents au MEDEF. Au vu du contexte politique délicat et de l'absence de gouvernement, le meeting est reporté. Explications avec le président et le délégué général du MEDEF 43.

En effet, le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) avait prévu d'organiser un meeting, l'antenne de la Haute-Loire devait se joindre au mouvement pour porter la parole des chefs d'entreprise du département. La démission de Sébastien Lecornu en a décidé autrement, « le rendez-vous est décalé, compte tenu du contexte du jour, puisqu'il n’y a plus de gouvernement » explique Jérôme Chalaye, président de MEDEF 43.

Faire entendre les chefs d'entreprises

Ce rassemblement décidé en amont avait pour but de faire entendre la parole des chefs d'entreprise, avant que la Loi Finance ne soit fixée, en réunissant « un grand nombre de chefs d'entreprise sur le plan national pour aussi montrer qu’on a des revendications et des choses à faire valoir » explique Stéphane Vray, délégué général du MEDEF Haute-Loire.

Le MEDEF 43 représente 550 entreprises locales, dont 80 % comptent moins de 20 salariés, à l’image du territoire. Stéphane Vray rappelle que l’organisation porte plusieurs casquettes sur le département et intervient de différentes manières. Il est d'abord un syndicat patronal, qui représente les employeurs auprès des institutions. Il intervient aussi sur le terrain à travers des actions concrètes, comme le dispositif "Mode d’emploi", qui aide au retour à l’emploi de personnes éloignées du marché du travail. La structure porte la parole et tire la sonnette d'alarme "On fait partie des plus chargés en termes de charges salariales de l'OCDE*, on a clairement un manque de compétitivité."

« Il faut gérer le budget de l'État comme une société. Quand on a 215 % de chiffre d’affaires d’endettement, chaque année, on paye 58 milliards d'euros d'intérêts, il faut faire des réformes. » Jérôme Chalaye

Les inquiétudes d’un système qui ne peut avancer

Selon Stéphane Vray, les entreprises ont subi 13 milliards d'euros supplémentaires d’impôts et de taxes entre 2023 et 2025. Relayant les préoccupations des chefs d’entreprise, le MEDEF 43 évoque la pression des charges et l’instabilité politique.  Le manque de compétitivité est attribué à des charges sociales jugées trop lourdes, comme l’explique Jérôme Chalaye : "l'idée du meeting est de dire que, quelles que soient les taxes, elles ne sont pas bonnes, elles sont malvenues. Ce n'est pas opportun tout de suite de nous mettre des taxes dans un contexte tel qu'il est, on est en faillite concurrentielle par rapport à tous nos voisins."

« On ne peut pas réformer et combler cette dette que par l'impôt. »

Selon lui, la France souffre d’un niveau de dépenses publiques trop élevé par rapport à ses voisins européens « on a 57% de dépenses publiques sur le PIB quand l'Allemagne en a 49%, donc la différence des deux, c'est énorme » avant d'ajouter une piste évoquée « la solution, c'est de voir des pistes d'économie où elles sont, aujourd'hui, on est moins nombreux que les Allemands et on a plus de dépenses publiques. »

Il poursuit : « Il faut gérer le budget de l'État comme une société. Quand on a 215 % de chiffre d’affaires d’endettement, chaque année, on paye 58 milliards d'euros d'intérêt, il faut faire des réformes. »

Pour le MEDEF, l’objectif n’est pas de réclamer de nouvelles aides, mais de mettre en œuvre des réformes de fond. « On ne peut pas réformer et combler cette dette que par l'impôt. » explique Jérôme Chalaye. 

Redonner les moyens d’agir

Le MEDEF 43 ne demande pas de traitement de faveur, mais les moyens de créer de la richesse, d’innover, et de mieux rémunérer leurs salariés, « à partir de ce moment-là, on va pouvoir réembaucher, réinvestir, redonner du pouvoir d'achat à nos salariés », conclut Jérôme Chalaye.

En attendant la nomination du nouveau gouvernement, le MEDEF Haute-Loire poursuit son travail de terrain, auprès des TPE et PME locales, pour faire remonter leur voix « ce meeting du 13 octobre est vraiment pour faire entendre que les chefs d'entreprise veulent retrouver de la compétitivité, veulent retrouver une taxation en adéquation avec les voisins européens. »

*L'Organisation de coopération et de développement économiques regroupe 38 pays développés pour promouvoir des politiques économiques efficaces, la croissance et le commerce. 

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