L'épidémie de DNC s’étend, la Confédération paysanne alerte

Par Fanny GIMENEZ , Mise à jour le 10/10/2025 à 06:00

Temps de lecture : 4 minutes

Depuis le mois de juin, les premiers cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) des bovins sont apparus. Le premier foyer français a été détecté en Savoie, et la propagation rapide du virus a, depuis, touché plusieurs départements voisins, dont le Rhône, il y a quelques jours. La situation inquiète les éleveurs et la confédération paysanne de la Haute-Loire.

La dermatose nodulaire contagieuse, qu'on nomme aussi communément "DNC", sème l’inquiétude sur la Région. Partie depuis l'Italie, elle sévit depuis l'été sur la Région Auvergne-Rhône-Alpes. En effet, le sommet de l’élevage qui se déroule actuellement à Clermont-Ferrand se fait sans ses « vedettes bovines ». Qu’en est-il de la situation de la maladie sur le département altiligérien ?

« Il y a eu un cas dans le Rhône à 100 kilomètres des foyers précédents et qui a donc défini une nouvelle zone de surveillance de 50 kilomètres autour du foyer qui est dans le Rhône» Christophe Arnaudon

Silencieuse, mais lourde de conséquences

Si la maladie ne se transmet pas à l’homme, elle peut néanmoins se révéler potentiellement mortelle pour les troupeaux, surtout sans intervention rapide. La maladie est vectorielle « ce sont des mouches ou des taons, donc ce sont plutôt des gros vecteurs qui se déplacent assez peu, qui font un rayon d'action de 500 mètres », explique Christophe Arnaudon, directeur du GDS 43 (Groupement Défense Sanitaire).

Dans les départements où des cas ont été détectés, les mesures actuelles strictes laissent peu de place à la transmission, explique Christophe Arnaudon avec « une limitation assez drastique des mouvements des bovins, la vaccination, les abattages de troupeaux ».

Et la Haute-Loire ?

La Dermatose nodulaire contagieuse

La DNC est une maladie virale affectant principalement les bovins. Elle est transmise par les insectes. Elle provoque des lésions cutanées, de la fièvre, des baisses de production laitière et peut entraîner des pertes économiques majeures. Elle peut s’avérer mortelle pour des animaux fragiles.

À ce jour, aucun cas n’est détecté sur le département, cependant, « la Haute-Loire n’est pas prise dans la zone de surveillance. Donc il n’y a pas une action de vaccination » indique Joris Duclaud, membre de la Confédération paysanne.

En effet, Christophe Arnaudon précise « il y a eu un cas dans le Rhône à 100 kilomètres des foyers précédents et qui a donc défini une nouvelle zone de surveillance de 50 kilomètres autour du foyer qui est dans le Rhône » avant d’ajouter « cette zone de surveillance s'arrête à la frontière de la Haute-Loire. »

 

Une gestion jugée inadaptée

Au travers d’un communiqué, la Confédération paysanne soumettra différentes demandes à la Chambre d'agriculture pour permettre une gestion plus souple et, selon eux, adaptée à la réalité du terrain :

  • la reclassification européenne de la DNC
  • l’arrêt de l’abattage total des troupeaux systématique, « Nous sommes plutôt pour un abattage au moins sélectif sur les animaux malades et pas l’ensemble du troupeau » explique Joris avant d’ajouter « L’abattage total ne suffit pas à endiguer l’épidémie. »
  • l'extension de la zone de vaccination, pour que les éleveurs qui le souhaitent puissent anticiper une éventuelle propagation au printemps prochain.
  • l’allégement des mesures imposées jugées intenables comme l’obligation de vêtements à usage unique, la séparation stricte des espèces, la destruction des cuirs ou encore le recours systématique aux insecticides.
  • une indemnisation totale des pertes, directes et indirectes, pour les élevages touchés, ceux en zone réglementée, ainsi que les entreprises du territoire, notamment les coopératives laitières.
  • la mise en place de restrictions sur les mouvements d’équidés, hors zone réglementée. Si le mouvement des équidés vient à être interdit, prévoir des indemnités financières pour l'ensemble des professionnels du secteur équin impacté (concours d'élevage, actions d'élevage, tourisme, sports équestres, prestations, spectacle).

Enfin la Confédération paysanne évoque des mesures d'anticipation avec des concertations des éleveurs et éleveuses pour la mise en place d'un dispositif stratégique sanitaire et informatif en temps réel sur l'immunité animale et de la résistance.

Si la Haute-Loire reste pour l’instant épargnée, la proximité géographique des foyers impose une vigilance accrue. Face à une gestion de crise jugée inadaptée aux réalités du terrain, la Confédération paysanne appelle à des mesures plus souples et plus anticipatrices.

 

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