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Le marché de Noël à l’heure de la sobriété et de l’inflation
Il y avait bien peu de monde en ce dimanche matin 11 décembre dans les allées du marché de Noël du Puy-en-Velay. La faute au froid polaire qui s’est abattu sur le pays ? Aux réjouissances footballistiques tardives de la veille ? A une adaptation des modes de consommation en cette période d’inflation galopante ? Reportage photo autour des chalets de la place du Breuil.
Un froid polaire qui décourage les badauds de la matinée
Nul besoin d’être Gilbert Bécaud et de « suivre Nathalie » pour constater qu’en « ce froid dimanche », la place du Breuil « était vide ». Bien peu de monde en effet à l’ouverture des allées du marché de Noël. Avec un thermomètre qui s’affole et passe ce matin la barre des -10°c dans le département, l’explication est déjà toute trouvée pour une partie des exposants : « ce froid polaire n’encourage pas à sortir. On espère la venue rapide du soleil pour compenser ce départ difficile ». Et si en effet, le démarrage est difficile ce matin (les conditions météorologiques perturbant même l’installation des commerçants qui, pour certains d’entre-eux, sont confrontés au gel de leurs arrivées d’eau) le vœu pieu est exaucé avec l'arrivée de nombreuses familles sous le soleil de ce dimanche après-midi.
Une première semaine relativement calme
Ouvert exceptionnellement cette année depuis le vendredi 2 décembre, le marché de Noël du Puy-en-Velay a connu, selon ses exposants, une première semaine « pas particulièrement animée ». Antoine, venu pour la première fois cette année de Fay-sur-Lignon, trouve que « tout est très calme depuis l’ouverture ». Pour lui, impossible d’établir une comparaison avec l’affluence des autres années. Ce n’est pas le cas de Guillaume qui vient régulièrement tenir le stand de la « Promenade des vins », et qui constate, malgré « un démarrage tout à fait paisible », « que les clients habituels sont au rendez-vous ». Dans l’ensemble, chaque commerçant attend avec impatience l’approche imminente des fêtes pour démarrer véritablement leur activité et tirer un premier bilan par rapport à la saison dernière.
Des commerçants impactés par la hausse des couts des produits et des matières premières
Nombreux sont les exposants qui craignent néanmoins une baisse substantielle de leur chiffre d’affaires cette saison sur le marché de Noël. Ce n’est pas le froid qui semble les préoccuper mais bien la hausse globale des coûts des produits et des matières premières qui se répercute directement sur les stands. En toute franchise, le cuisinier Guillaume Fourcade déplore ainsi la hausse exponentielle du prix de son foie gras qui est passé de 40€ de lobe de 500 grammes l’an passé à près de 65€ aujourd’hui : « avec la grippe aviaire et l’inflation générale, nous subissons une augmentation démentielle des coûts sans même toucher nos propres marges ». Ainsi, son burger de Noël proposé l’an passé à 10€, est passé aujourd’hui à 12€ pour tenter de compenser la flambée des matières premières telles que l’huile alimentaire dont le bidon de 25 litres est passé de 60€ à 100€ en l’espace de moins d’un an.
Agnès du Cheylard, créatrice de bijoux en pierres naturelles, doit même rogner sur ses coûts et sur sa marge pour « continuer à proposer des créations abordables » à l’heure où ses clients ont une démarche d’achat beaucoup moins spontanée et « réfléchissent beaucoup plus avant de se faire un cadeau ».
« A l’heure des fêtes on achète plus que l’essentiel et on se prive sur le superflu »
Les consommateurs sont en effet les premiers impactés par cette inflation à l’heure de la crise globale que nous traversons. Fini l’achat « coup de cœur » et place désormais à la consommation raisonnée même en période de fêtes. Marilyne et Cyrille vont désormais à l’essentiel : « nous achetons local et moins cher. Cette année nous remplacerons le champagne par un bon vin blanc, bio de préférence ». Marlène et Jérémy de Polignac ont quant à eux anticipé les dépenses de fin d’année : « on essaie quand-même de se faire plaisir mais nous avons lissé l’achat des cadeaux de Noël sur plusieurs mois ». La plupart des visiteurs s’accordent à dire que ce Noël sera placé sous le signe de la sobriété. Christine et Christophe de Mazeyrat d’Allier vont ainsi « se priver des traditionnelles huitres » et passer des fêtes « plus raisonnables, moins opulentes mais tout aussi joyeuses ». Une situation économique désormais subie par de nombreux ménages mais qui ne va pas pour autant entamer la chaleur et la joie de ces moments festifs, notamment chez Christine et Arnaud d’Espaly qui comptent bien « passer un Noël simple, local, chaleureux et joyeux ».