J'ai testé pour vous : une immersion dans une eau à 4 degrés
Le gel printanier, un fléau pour les fruits du département
Si dix régions françaises sur treize ont été touchées par la vague de froid qui a surpris l'Hexagone dans la semaine du 5 au 9 avril, la région Auvergne Rhône-Alpes ne fait pas exception à la régle. Les températures glaciales n'ont pas épargné l'ensemble des cultures, y compris dans la Haute-Loire.
Après des températures quasi-estivales à la fin mars, il était difficile d'imaginer une vague de gel survenir peu de temps après.
"Les dégâts liés aux gels varient entre 5% à 30% de pertes concernant nos productions" : le bilan dressé par Denis Chirouze, directeur du GIE des fruits rouges du Velay, en dit long. Un constat qui s'applique sur 70ha, superficie du groupement étendu sur les deux-tiers du département.
Une météo instable qui fragilise les productions fruitières
Les producteurs du GIE des fruits rouges du Velay produisent la grande majorité des fruits rouges. Framboises, fraises, groseilles, myrtilles et cassis... tous ont subi les conséquences d'une météo changeante, alternant l'étonnament chaud et le particulièrement froid. Des conditions climatiques qui n'arrangent pas les producteurs, puisque "la plante n'arrive pas à suivre son cheminement naturel.", explique le directeur du GIE.
Car l'une des causes de ces pertes, ce n'est pas tant les températures spécialement basses, mais l'inconstance de ces dernières. A cela s'ajoute un vent glacial qui accentue d'autant plus l'écart de températures entre la fin-mars et cette dernière semaine.
"Si nos productions étaient dans une vague de froid qui dure, les pertes seraient bien moindres. Or là, on passe de 20/25°C à -7/-8°C, c'est vraiment dur." Denis Chirouze.
Des fruits différemment touchés par le gel
Pour le GIE des fruits rouges du Velay, producteurs d'une grande diversité de fruits rouges, les dégâts varient. Parmi les plus touchés, les framboises et les cassis. "Sur environ 210 tonnes, on estime à 10% nos pertes. Quant au cassis, même si c'est plus marginal au vu de nos quantités, on perd 30 à 40% de nos plantations, mais sur une dizaine de tonnes."
La groseille, quant à elle, fait partie des moins touchés par cette fluctuation de températures, puisqu'elle est censée se développer un peu plus tard. Et dans la moyenne enfin, on retrouve les myrtilles et les fraises, en fonction des variations."
Pourtant, si les pertes sont bien loin d'être négligeables, Denis Chirouze préfère relativiser. "Même si on est bien sûr touchés par ces lames de froid, nous n'avons pas de fruits à noyaux. Pour eux, c'est particulièrement difficile, ils ont énormément été impactés par le gel, certaines productions ont perdu entre 60 à même 100% de leurs produits."
Avant de poursuivre : " Et puis, force est de constater qu'à notre altitude (plus de 1000 mètres, ndlr), nous souffrons moins de ces températures contrairement à ceux qui se retrouvent à 700/800 mètres d'altitude. Pour eux, la végétation en est à un stade plus avancé. Les dégâts pour leurs fruits doivent être considérables."
Axel Poulain
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