Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
L'agriculture intensive à l'origine de la disparition d'un quart des oiseaux d'Europe ?
Une étude du CNRS et de l'université de Montpellier a analysé des données recueillies pendant 40 ans pour estimer le nombre de pertes du nombre d'oiseaux sur la période. Les résultats de l'étude, publiée dans la revue scientifique, PNAS, indiquent une baisse du nombre d'oiseaux de 25 % en 40 ans et près de 60 % du nombre de volatiles dans les milieux agricoles.
C'est un collectif de plusieurs chercheurs européens, dirigé par deux chercheurs français (Vincent Devictor, CNRS ; Stanislas Rigal, Université de Montpellier) qui ont analysé les données de 25 pays européens sur leur population d'oiseaux. Ils ont constaté que les pratiques agricoles intensives ont un impact négatif sur la biodiversité et notamment sur la disponibilité des ressources alimentaires pour les oiseaux. Les pesticides et l'engrais, la monoculture également participent à la destruction des habitats naturels des animaux et mettent en péril de nombreuses espèces.
Les petites exploitations ne sont pas un fléau
Il faut également souligner, que l'étude montre que les petites exploitations agricoles sont plus favorables à la biodiversité que les grandes exploitations. Les petites parcelles offrent une plus grande variété et diversité d'habitats naturels pour les oiseaux. Des haies, des praires, des zones humides, des arbres, voilà certains des lieux nécessaires pour la survie de nos amis à plume. Dans le cas des grandes étendues de monoculture intensive, les oiseaux ne trouvent pas toutes les ressources dont ils ont besoin, et donc disparaissent ou migrent.
Les résultats de cette étude lient étroitement le déclin de la population d'oiseaux à l'activité humaine. Les chercheurs ont tout de même recommandé des solutions pour limiter cet impact négatif. Notamment, moins de pesticides et d'engrais, et une agriculture plus responsable, mélangeant d'autres plantes au méga culture pour offrir un environnement diversifié. L'étude, qui se concentre sur toute l'Europe, montre aussi que certaines zones sont plus impactées par le phénomène. L'Europe centrale, la Roumanie ou la Bulgarie, (ect…) est plus touchée par le problème puisque l'agriculture a connu un boom dans les années 1980 dans ces pays-là.
La France, le pays d'Europe avec le plus d'espèces
En termes de nombre d'espèces, la France est tout de même en tête, avec 129 espèces d'oiseaux différentes sur le territoire, suivi par les 114 de l'Italie, les 113 de la Suède et de l'Espagne. Les mal-classés sont naturellement l'île de Chypre, 27 espèces différentes, mais également la Roumanie, 31 espèces et le Luxembourg, 40 espèces. Les sites spécialisés précisent, que ces résultats sont l'étude la plus vaste et la plus complète réalisée à ce jour sur les oiseaux en Europe, le document précisant l'évolution pour chaque race d'oiseaux.
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2 commentaires
C'est très bien ! Avec notre président national qui demande une pause dans les directives environnementales, notre président de région qui bousille 140 ha de nature, la biodiversité et les zones humides si précieuses qui vont avec, un préfet qui n'attend pas les décisions du T.A. et donne son feu vert, un sénateur local qui demande des dérogations de pesticides, une présidente du département qui soutient (mais que peut-elle faire d'autre ?...) ces agriculteurs qui pulvérisent les haies etc. nous sommes vraiment dans la bonne direction.
Et quand on voit que la FNSEA et ses adhérents viennent d'élire pour président Arnaud Rousseau militant de l'agroindustrie à la tête d'Avril (7 milliards de chiffre d'affaire), une honte pour l'agriculture, pour la société car encore une fois c'est un modèle intensif et productiviste destructeur qui est proné. Il faut que toutes les aides publiques de la PAC issues de nos impots soient conditionnées de mesures écologiques et réparatrices!