La Plaine de Rome, route dangereuse et trafic de stupéfiants

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 09/09/2024 à 06:00

Mercredi 21 août, une jeune femme de 19 ans est lourdement percutée par un automobiliste dans la rue de la Plaine de Rome, axe routier partagé entre Chadrac, Aiguilhe et Polignac. Vitesse excessive, incivilités, trafic de drogue… Les riverains ont remis une pétition aux élus pour signifier les faits.

« L’endroit est devenu un secteur qui a perdu tout le charme bucolique qu’il revêtait il y a quelques années encore, partage l’un des habitants de la Plaine de Rome. Malgré la zone 30 et les aménagements de ralentissements, beaucoup de conducteurs roulent comme des fous, nuit et jour ! C’est vraiment dommage, car c’est assurément l’un des plus beaux endroits pour admirer le panorama du Puy-en-Velay. »

Il ajoute : « Outre la vitesse des véhicules qui rendent l’endroit très anxiogène, des individus ont investi les lieux pour s’adonner tranquillement à leur trafic de drogues ou d’autres choses, au vu et au su de tous ».

« Des individus irrespectueux et menaçants pour les habitants du voisinage »

Une pétition, signée par l’ensemble des riverains au printemps, a été adressée sur le sujet aux maires de Chadrac, de Polignac et d’Aiguilhe. Michel Joubert, alors Président de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay, a également été interpellé en ce sens, tout comme le Préfet de la Haute-Loire, Yvan Cordier.

Dans un courrier en date du 7 juin 2024, adressé à Michel Joubert, les maires des trois municipalités annoncent être en accord avec les résidents du secteur. « Depuis la création des belvédères touristiques […], les lieux sont fréquentés, très souvent en fin de journée et le soir tard, par des individus irrespectueux et menaçants pour les habitants du voisinage et s’en prenant régulièrement au mobilier urbain et aux panneaux de signalisation », écrivent-ils.

Les élus alertent sur le risque que l'endroit devienne un lieu de squat.
Les élus alertent sur le risque que l'endroit devienne un lieu de squat. Photo par Nicolas Defay

« Décourager le plus possible de prendre racine et de squatter ces aires »

Ils continuent en ces mots : « Nous avons convenu avec les forces de l’ordre de l’État […], de renforcer les patrouilles dans ce secteur pour décourager le plus possible de prendre racine et de squatter ces aires ouvertes à tous ».

Avant de terminer ainsi : « Nous vous sollicitons […] pour que vous envisagiez la mise en place et l’exploitation de systèmes de vidéoprotection surveillant l’ensemble des zones concernées ».

D’après les riverains, les élus doivent les rencontrer le jeudi 12 septembre pour connaître les directives actées sur le sujet.

La rédaction de Zoomdici a tenté de joindre, par téléphone, ce vendredi 6 septembre en matinée, les maires ou des élus des trois communes via le secrétariat de chaque municipalité. Aucun d’entre eux n’était disponible pour nous parler, selon les employés de l’accueil.

Le conducteur la percute et s’enfuit

Paroxysme de la situation, un accident de la route s’est passé le mercredi 21 août, à 20 heures, sur cette rue pourtant jalonnée d’écluses et d’avertissements routiers. Une habitante de 19 ans, en train de rentrer ses poubelles disposées sur le trottoir, a été fauchée par un conducteur. Ce dernier a pris la fuite, laissant la victime blessée sur la chaussée.

D’après le rapport de plainte déposé le lendemain au commissariat de police, « le véhicule a surgi de ma droite et m’a percuté au niveau des jambes […]. J’ai été projetée en avant sur quelques mètres. J’ai ressenti de vives douleurs au niveau des jambes, des pieds, des genoux et l’épaule droite ».

Le fuyard a percuté la jeune fille alors qu'elle était de l'autre côté de la voie.
Le fuyard a percuté la jeune fille alors qu'elle était de l'autre côté de la voie. Photo par Nicolas Defay

« Cet accident […] a totalement bouleversé les projets de ma fille »

Le médecin constate diverses plaies et une fracture du pied, nécessitant une immobilisation de 45 jours. « Cet accident, en plus dans un contexte de délit de fuite, a totalement bouleversé les projets de ma fille, déplore sa maman. Sa rentrée en faculté à Paris a été compromise, car une infirmière doit passer tous les jours chez nous pour lui faire les soins nécessaires. Ça me désole de la voir ainsi bloquée à la maison. Et si les douleurs physiques sont là, le choc psychologique l’est tout autant ».

« Le conducteur l’a vu vivante. Il l’a vu bouger. Alors, il s’est dit qu’il pouvait repartir ». La maman de la victime

« J’ai bien peur que rien ne soit fait pour retrouver le fuyard ! »

Choquée et souffrante, l’accidentée n’a pas réussi à mémoriser la plaque d’immatriculation du délinquant. Dans le rapport de plainte, elle décrit le conducteur comme un trentenaire de type européen, cheveux courts, évoluant dans une Peugeot blanche.

« Ma fille a dit qu’il tenait son téléphone en main au moment de l’accident, indique sa maman. J’ai alors demandé aux enquêteurs s’ils avaient la possibilité de borner le téléphone à cette heure précise et dans ce lieu précis. Ils m’ont répondu que cette procédure était trop chère ! »

En colère, elle lance alors : « Et si le conducteur l’avait tué, la procédure aurait aussi coûté trop cher ? Je comprends que les policiers n’aient pas d’obligation de résultats, mais je pense qu’ils ont des obligations de moyens. Et là, j’ai bien peur que rien ne soit fait pour retrouver le fuyard ! »

« Nous en avons marre de faire la police »

Enfin, une troisième riveraine constate également que « les véhicules roulent bien trop vite ! Constamment, il y a des voitures qui sont stationnées de part et d’autre de la chaussée, sur cette route déjà très étroite, mettant ainsi en danger l’ensemble des utilisateurs de la Plaine de Rome ».

Quant au trafic de stupéfiant évoqué, elle confirme que les agissements se font à toute heure de la journée et de la nuit. « Nous avons tous appelé, et à maintes reprises, les forces de l’ordre en ce sens, affirme-t-elle. Mais rien n’y fait. Et nous en avons marre de faire la police ».

Elle termine : « Pour moi, je pense que les solutions résident dans la mise en place de caméras de surveillance et la suppression des tables de pic-nique et des bancs attenants ».

Les signalement sont clairs et nombreux tout le long de la Plaine de Rome.
Les signalement sont clairs et nombreux tout le long de la Plaine de Rome. Photo par Nicolas Defay

 

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