Vente d’ananas au Puy-en-Velay pour soutenir des projets solidaires
La Haute-Loire a les pneus dégonflés. Ceci est le constat sans appel de l'enquête citoyenne nationale menée au printemps dernier par la Fédération française des Usagères et Usagers de la Bicyclette (FUB). Reste à voir si les candidats en lice dans la course aux élections municipales de mars 2026 prendront en considération les retours de ce grand sondage.
« Depuis 2017, le baromètre vélo est devenu un outil incontournable pour mettre en lumière les communes les plus engagées et encourager les autres à améliorer leurs aménagements. Les résultats, accessibles à tous, permettent d’orienter les politiques cyclables et d’appuyer les revendications locales en faveur du vélo. », extrait du site barometre-velo.fr.
Mais, entre les velléités des uns et les besoins des autres, il est parfois difficile de faire se rencontrer des intérêts pourtant bien communs.
Qu’est-ce que le baromètre vélo ?
Le baromètre vélo est le résultat d’une enquête citoyenne en ligne pour mesurer le climat du vélo en France. Elle est réalisée par la Fédération française des Usagères et Usagers de la Bicyclette (FUB) rassemblant plus de 550 associations pro-vélo de toute la France.
Cette enquête s’adressait à tous, cyclistes comme celles et ceux qui aimeraient le devenir mais ne franchissent pas le pas pour diverses raisons.
L’enquête était disponible sur un site dédié, du 28 février au 3 juin 2025. Elle portait sur cinq sujets essentiels :
Lorsqu'un nombre suffisant de répondants était atteint, selon la taille des communes, il a alors été fait une moyenne des résultats, par commune. Tous les résultats sont disponibles sur le site barometre-velo.fr/2025/.
La Haute-Loire, résultats mauvais
Une synthèse détaillée et dédiée à la commune du Puy-en-Velay, accompagnée d’un plaidoyer, a été faite par l’association la Puycyclette. Ils la rendront disponible lors de la balade nocturne à vélo organisée ce vendredi 12 décembre.
Pour ce qui est de la Haute-Loire dans son ensemble, les résultats sont mitigés voire mauvais selon les retours des usagers.
Langeac au zénith, le Puy-en-Velay dans les abîmes, Chadrac au fin fond du gouffre
Langeac se positionne comme la commune de Haute-Loire avec le meilleur retour des usagers, suivie de Brives-Charensac. Pour les moins bien notées, Monistrol-sur-Loire, Saint-Pal-de-Mons et Chadrac clôturent ce classement altiligérien. Le Puy-en-Velay ne faisant guère mieux.
On constate par ailleurs qu’aucune commune de la Haute-Loire n’a obtenu un retour A+ ("excellent"), A ("très favorable") ou B ("favorable"). Langeac se positionnant première mais avec un retour des usagers la jugeant seulement "plutôt favorable" avec la note de C.
Voir la carte interactive des résultats zoomée sur la Haute-Loire.
Synthèse des résultats par commune
Seulement 18 communes du département ont obtenu suffisamment de votes pour être évaluées, selon les critères de l’enquête. Voici les résultats pour chacune d’entre elles, par ordre alphabétique.
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Du côté du sentiment de sécurité, Le Puy-en-Velay, Chadrac, Espaly-Saint-Marcel ou encore Monistrol-sur-Loire sont considérés comme dangereux d'y circuler à vélo
Outre la moyenne globale de la ligne du haut, on peut distinguer en dessous 6 catégories. De haut en bas et de gauche à droite : ressenti global, sécurité, confort, effort de la ville, services de stationnement et évolution.
De ces 6 catégories, on peut noter ces informations :
Pour plus de détails par commune, voir la carte interactive des résultats zoomée sur la Haute-Loire.
Faut-il donc « pousser les bâtiments » ?
Victor Miramand, paysagiste DPLG indépendant au Puy-en-Velay, accompagne collectivités et services de l’État sur les projets de paysage et d’aménagement. Il fait également partie de l’association la Puycyclette.
« Une chose est parfois reprochée à la Puycyclette », dit-il, c’est de « ne penser qu'aux aménagements cyclables ». Or l’association précise régulièrement que leur approche consiste à inclure les cyclistes en plus des piétons et des voitures, et non à la place. Il insiste sur le fait que la mobilité douce doit être pensée et assumée dans les politiques d’aménagement des territoires afin d’inciter à son usage.
Moins de voitures, c'est plus de place, une meilleure santé générale et un environnement plus sain
Voici ce que prône notamment l’association : un vélo prend bien moins de place qu’une voiture, pour circuler, pour se garer et pour se stocker. Selon le paysagiste, il faut « juste arriver à faire en sorte que tout aménagement qui est fait, intègre l'ensemble des usagers. »
Une question de politique
Interrogé lors de la précédente vélorution d’octobre, il indiquait que les services de l'État soutiennent ce genre de synergie avec des collectifs d'usagers tels que la Puycyclette pour développer la mobilité, et notamment le cyclable. « C'est une politique d'État qui est censée être portée », mais il déplore : « le nerf de la guerre, ce sont les élections ».
« Les collectivités ont du mal à avoir une vision d'ensemble sur les travaux urbains », Victor Miramand
« Du moment où ça risque de coûter des élections, ça ne va pas plus loin », Victor Miramand, paysagiste DPLG
Puis de conclure : « Quand on est maire ou adjoint en charge de ces questions, cela devrait être l'alpha et l'oméga de notre action. »
Peut-être qu’une enquête citoyenne locale à destination de tous serait l’occasion d’échanger sur le sujet pour pouvoir avancer ensemble et dans le but commun de préserver un futur pour les générations actuelles et celles à venir. Reste à voir ce que les municipales de 2026 réservent à ce sujet essentiel.
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