La Chapelle de la Visitation, inaugurée sur fond de controverse

, Mise à jour le 02/02/2025 à 06:00

L'histoire de la Chapelle de la Visitation, située place de la Plâtrière, en plein cœur du Puy-en-Velay, a pour le moins été mouvementée au fil des années. Rachetée en 2019 par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), elle a connu ces dernières années d'importants travaux de rénovation, menant à son inauguration ce soir du 31 janvier 2025. 

Vêtus d'une longue robe noire (et de manteaux noirs également), les prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) accueillaient en ce vendredi 31 janvier l'inauguration de leur chapelle de la Visitation. 

Mécènes, architectes, ouvrier ayant participé à cette rénovation ainsi que quelques fidèles étaient donc conviés à visiter les lieux fin prêts à recevoir du public.

Mais revenons en arrière. L'histoire de cette chapelle, du moins celle que l'on connait à ce jour, débute en 1630. D'après le site web dédié, « la fondation du Couvent de la Visitation au Puy-en-Velay remonte à 1630. La première communauté s’installa tout d’abord près de la place Saint-Pierre au-dessus du collège Saint-Régis. La mère supérieure, Elisabeth Perrin, fit édifier un premier bâtiment et une petite église dont rien ne subsiste actuellement. Puis face à l’affluence des novices de nouveaux bâtiments, dont une église plus spacieuse fut construite de 1652 à 1655 ». 

Dès lors (et on le verra, encore aujourd'hui), la chapelle est dans un style très sobre qui correspond au plan type de l’ordre de la Visitation : vaisseau unique à chevet plat et plafond, dénuement de la façade.

Photo par Clara Serrano

Une chapelle devenu tribunal révolutionnaire, retrouve son rôle initial

D'après plusieurs ouvrages, répertoriés sur le site de la chapelle, celle-ci a été transformée, en 1792, en tribunal Révolutionnaire. Selon l'ouvrage de Pierre Cubizolles, Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, « à la Révolution, le 29 septembre 1792, les sœurs, au nombre de 34, sont expulsées. de leur couvent. Peu de temps après leur maison est transformée en prison et la chapelle attenante en tribunal révolutionnaire ». 

Et puis en 1904, l'ancien couvent a été détruit par la traversée de la rue Jules Vallès, à l'ouest de la chapelle, qui fut d'ailleurs désaffectée et transformée en gymnase. Plus tard, un projet immobilier aurait été avorté par les architectes des bâtiments de France. 

C'est, donc, en 2019 que la FFSPX a acquis la chapelle, appartenant alors à la commune du Puy-en-Velay, avec pour projet une importante rénovation. 

« Un projet qui est le fruit de l'enthousiasme des pèlerins pour ce haut lieu marial du Mont Anis au Puy-en-Velay. La chapelle sera restaurée dans le respect de son histoire et des particularités du bâtiment », lit-on sur le web.

À l'intérieur, tout, si ce n'est la disposition des murs, a changé. Le sol, les murs, le plafond, la tribune, les rambardes, les gradins, les staffs, les bords extérieurs des fenêtres, le 2ᵉ étage, la sacristie, la plomberie, le bureau, etc. Tout a été fait ou refait des mains d'artisans, locaux pour la plupart. 

Comme le veulent les règles de la FSSPX, l'intérieur du bâtiment est toujours très simple, sans trop d'ornements, si ce n'est la réfection de staffs. Ces corniches et rosaces installées un peu partout. 

Exemple de staffs de la Chapelle de la Visitation. Photo par Clara Serrano

Un projet à 227 000 euros 

Pour que tous ces travaux soient réalisés, la fraternité a bénéficié de nombreux dons, mécénats et subventions. À commencer par ceux de la Fondation du patrimoine, qui après étude du dossier, a choisi d'accepter de soutenir le projet, dont l'évaluaton du montant d'investissement nécessaire était évalué à 227 000 euros. Au total, 13 340 euros de dons ont été récoltés, s'ajoutant à celui du club des mécènes de la fondation qui a choisi de verser 10 000 euros supplémentaires. 

Photo par Clara Serrano

Les messes, elles, ne débuteront qu'à compter du mois d'avril, les derniers éléments du mobilier n'étant pas encore disponibles. Du moins si tout se passe pour le mieux. Et c'est là que quelques questionnements persistent, puisque cette branche du catholicisme parfois décriée, y compris par l'évêque du Puy, Mgr Yves Baumgarten.

Lors d'une entrevue avec la presse locale, il considérait la FSSPX comme une branche extrême, effectuant ses messes en latin, le prêtre dos aux fidèles : « C'est un lieu de concurrence spirituelle pour nous et je déplore cette scission qu'ils entretiennent, a partagé l'évêque du Puy-en-Velay. J'espère qu'un jour, nous pourrons redevenir fraternels dans la même maison. »

 

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