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Je refonde, nous refondons, vous refondez... l'Ecole de la République
Une rencontre relative à la loi du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'Ecole de la république, intitulée "Ensemble, refondons l'Ecole", a eu lieu début février à l’Inspection Académique avec l'ensemble du tissu associatif.
Ses objectifs : permettre aux élèves de mieux apprendre, pour qu’ils puissent tous réussir, et former les citoyens de demain. Jean-Williams Semeraro s'est voulu confiant et rassurant sur le sujet.
- Quelles sont déjà les grandes lignes de cette réforme ?
C'est l'occasion de dire que ça ne se résume pas à la réforme des rythmes scolaires. A la rentrée, toutes les écoles seront sur 9 demi-journées de travail, soit une demi-journée de plus, ce qui est déjà une évolution importante. Il faut maintenant s'interroger sur les valeurs de la République.
- Quelles sont justement ces valeurs à mettre en avant dans la refonte ?
Il faut se demander quel modèle de société nous voulons, et si nous devons toujours nous appuyer sur nos valeurs. Je pense que oui, notre modèle de société doit être conservé, et nous devons adapter la formation des élèves aux évolutions de la société, pour qu'ils puissent trouver leur place dans la société de demain en s'appuyant sur ce modèle qui repose sur la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.
- Comment va se décliner cette refondation en Haute-Loire ?
En Haute-Loire, ce qui est très important, c'est la formation des enseignants. Au niveau national, 28 000 postes sont en cours de création pour mettre en place un dispositif de formation. Pour changer l'Ecole, il faut changer l'enseignement. Donc nous sommes en train de former les enseignants de demain, mais aussi en accompagnant les professeurs en place, pour qu'ils adaptent leur pratique pédagogique à cette évolution nécessaire.
- Pouvez vous nous présenter les dispositifs ?
Il y a la scolarisation des moins de trois ans, mais en améliorant la performance et les résultats. les enseignants font d'ailleurs un très bon travail, et ce que je souhaite, c'est que l'on continue à travailler ensemble pour définir les modalités pédagogiques pour améliorer les performances de nos élèves, et il était vraiment temps de réagir.
- Parlez-nous du dispositif "plus de maîtres que de classes"
Une attention très forte est portée sur ce dispositif du maître surnuméraire, une véritable expérimentation pédagogique en Haute-Loire, qui sera suivie et accompagnée par les inspecteurs et les conseillers pédagogiques, c'est un des coeurs de la réforme. Il faut engager le dialogue avec les élus, à qui j'ai remis ce document, les parents et les partenaires de l'Ecole, pour faire correspondre ce travail aux besoins pédagogiques d'aujourd'hui.
- Quel est le plus gros défi de cette réforme ?
Il est au niveau de la structuration du département, à savoir comment peut-on sur une échéance de trois ans avoir un maillage plus pertinent pour faire progresser tous les élèves, car le nombre d'élèves ne peut plus être le seul critère déterminant dans l'ouverture ou la fermeture d'une classe. Le seuil des classes ne veut plus rien dire car dans certains endroits, 40 élèves par classe n'est pas choquant, alors qu'en ZEP, il est souhaitable de pouvoir avoir des classes de 15 élèves. J'ai bien conscience de bousculer des shémas établis en disant celà mais selon un rapport du mois d'août, la France se place au 33ème rang mondial comme étant un système éducatif qui discrimine le plus au regard des origines culturelles et sociales, ce n'est pas acceptable.
- Comment faire évoluer ce système alors ?
Il faut penser le système éducatif autrement. La société et les techniques évoluent, il faut faire évoluer l'ensemble de cette Ecole, pour que les enfants trouvent leur place dans la société de demain au regard de l'ensemble du contexte international. Il faut aussi s'interroger sur notre pratique pédagogique.
- Un point sur la formation des enseignants : les 60 000 postes promis par François Hollande lors de son quinquennat ne risquent-ils pas d'ouvrir les vannes lors des concours et ainsi dévaluer le niveau de formation des enseignants ?
La formation est le volet fondamental, rien ne se fera sans elle, donc ce n'est pas dévalué. Et cette formation ne concerne pas seulement les nouveaux enseignants mais également les collègues en poste depuis longtemps pour les accompagner et leur dire que la vision doit changer, l'Education est en train de changer, ainsi que les pratiques pédagogiques pour accompagner nos élèves. C'est pour ça que c'est important et que la moitié des postes créés est consacrée à la formation. A la rentrée prochaine, 27 000 personnes seront recrutées par l'Education Nationale, soit le renouvellement générationnel plus 8800 postes supplémentaires.
- Sur ces 27 000 postes, on peut savoir combien seront affectés à l'académie d'Auvergne ?
Je ne peux pas vous répondre. Le renouvellement générationnel sera assuré. Ensuite, il y a un rééquilibrage qui devrait se faire au regard de la poussée démographique du Puy-de-Dôme. La Haute-Loire, qui avait été dotée de moyens pour fonctionner "au-delà", rendra donc 5 postes à l'Académie pour aider. C'est cà aussi une école plus juste, rééquilibrer les moyens en fonction des contextes locaux et des évolutions locales.
Propos recueillis par Maxime Pitavy
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