Hausse du prix de l'électricité au 1ᵉʳ août : qui sont les plus touchés ?

Par Ombéline Empeyta Brion , Mise à jour le 31/07/2023 à 10:00

La disparition progressive du bouclier tarifaire mise en place depuis deux hivers conduit à une hausse de 10% au 1ᵉʳ août du prix de l'électricité. Pour les particuliers et les petites entreprises, la pilule a du mal à passer. Réactions au Puy-en-Velay.  

Ce n'est pas encore la fin du bouclier tarifaire sur l'électricité. Mis en place début 2022, notamment avec la Guerre en Ukraine et l'envolée des prix de l'énergie, son but est de préserver les ménages d'une explosion des cours. Mais, petit à petit, le gouvernement a annoncé diminuer sa participation qui coûte plus de 30 milliards à l'état. Donc les tarifs réglementés de vente (TRVe) augmentent de 10% à partir du 1ᵉʳ aout 2023 après avoir déjà été revalorisés de 15% en février dernier. 

Un impact variable

Cette augmentation s'appliquera à tous les ménages, commerçants, artisans, TPE, et tous ceux qui possèdent un compteur d’une puissance allant jusqu’à 36 kW.
Pour un consommateur moyen se chauffant à l'électrique la facture annuelle passera ainsi de 1.640 euros environ à près de 1.800 euros, selon l'exécutif. L'augmentation sera bien entendu moins importante pour ceux qui n'utilisent pas ce mode de chauffage.

En Europe

Les pays ou le KW est plus cher qu'en France La Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, le Danemark Et ceux où il est moins cher Les Pays-Bas, la Hongrie, la Bulgarie, la Grèce

Les commerçants, touchés aussi par les hausses

Cette hausse touche particulièrement les commerçants, déjà impactés par les matières premières. C’est notamment le cas des boulangers. Au Puy-en-Velay, la boulangerie Maison Marion, boulevard Maréchal Fayolle est concerné. "On a le beurre qui fluctue beaucoup, aujourd'hui, le prix a été multiplié par 2 depuis 2 ans. Donc le croissant me coute 30% plus cher à sortir", explique Pierre Muller,co-gérant de Maison Marion.

Pierre Muller et le pétrin à pain. Photo par Ombéline Empeyta Brion

Dans cette boulangerie, l'électricité représente 10% du chiffre d'affaires. Loin derrière les salaires, c'est même la deuxième plus grosse dépense. Alors pour ne pas répercuter la hausse sur les prix et pour survivre, il a fallu s'adapter et trouver quelques astuces. "On condense les cuissons, on prépare tout en avance pour consommer moins, négocier aussi des contrats avec les fournisseurs sur plusieurs années au lieu de plusieurs mois et travailler tout en local. C'est plein de petites astuces qui mit à bout font plein de petites économies, même si certaines fois ce sont des économies de bouts de chandelles."

"On encaisse, on fait avec"

Même triste constat du tabac-presse La Régence au Puy-en-Velay. Jérome Raveyre, le gérant, les subit particulièrement depuis l'année dernière. "Entre les lumières, les machines, les appareils réfrigérés, les après PMU, ça monte vite", détaille Jérôme. Impacté par l'électricité ? ce n'est pas son seul souci. Entre les hausses des prix du tabac, ou de la presse, il voit la fréquentation baisser. "Nous, on est commissionnés par un pourcentage, si les gens achètent moins, un pourcentage de 0 ça ne marche pas".

Jérome accueille chaque jour les habitués depuis 2019. Photo par Ombéline Empeyta Brion

Alors pour lui, cette nouvelle augmentation est une nouvelle balle dans le pied. "Que dire, à part subir ?", souffle le gérant. "On encaisse, on fait avec".

Les particuliers, Brigitte et Sandra

Dans le tabac-presse justement, Brigitte Fernandez et Sandra Saadi, deux auxiliaires de vie, se retrouvent pour quelques jeux à gratter et des tirages pour espérer empocher quelques billets. Car justement, avec les augmentations, on garde espoir d'une vie, un peu meilleure. "C'est mon petit plaisir", explique Brigitte. Habitante de Cussac, cette hausse, elle le ressent depuis un an, en particulier l'hiver. "On est dans une région où on chauffe beaucoup, on attaque en septembre jusqu'en mai. Alors si on se chauffe à l'électricité, en F4 ça fait bien 250 euros chaque mois". Alors pour essayer de palier à ces augmentations, elle a décidé de passer au bois. "Le bois était moins cher, mais maintenant le bois a aussi augmenté. Donc c'est donnant donnant. On se chauffera bientôt plus", ironise-t-elle. 

"Il faut faire attention, il faut gérer. Je ne sais pas jusqu'à quand, mais on va gérer".

Alors que ce soit pour les courses, l'essence, ou les tirages au tabac, il faut faire des concessions. "J'en achète moins souvent c'est sûr. Il faut faire attention, il faut gérer. Je ne sais pas jusqu'à quand, mais il faut gérer. Et après, on attendra que l'huissier vienne à la porte", témoigne Brigitte. 

Sandra sent bien les factures s'accumuler. Photo par Ombéline Empeyta Brion

Des inquiétudes que partage aussi Sandra, sa collègue, qui a choisi de passer à la voiture électrique il y a deux ans, et regrette un peu. "Il y a deux ans, il n'y avait pas trop ces soucis. Maintenant, on sent bien l'électricité", explique la maman d'un petit garçon. "Il faut bien la recharger". Sur les factures, la différence se ressent forcément. "On est passé de 150 à 200 euros en un an". Une augmentation, non négligeable maintenant qu'elle héberge aussi sa maman chez elle. "Elle a tendance à oublier un peu les lumières, les prises tout ça, donc on doit passer derrière. Sinon la lumière peut rester très longtemps allumée". 

"C'est pas Versailles ici !" ... vers une nouvelle baisse de la consommation ?

Cette expression n'a jamais eu autant sa place que de nos jours. Car si elle l'entendait enfant, c'est désormais elle qui le dit à son fils et à sa maman. "Dès fois, je lui dis parce que ce qu'on dépense là, on ne peut pas le dépenser ailleurs du coup". Le "signal prix" et l'incitation avait conduit à une baisse importante de l'électricité l'année dernière en France. RTE estime qu'à conditions météorologiques équivalentes, la consommation a reculé de 9 % par rapport à la moyenne 2014-2019.

Sur Zoomdici.fr, on vous a aussi demandé votre avis il y a quelques jours. Vous avez été plus de 1000 à répondre et pour la plupart, vous avez répondu "Je vais faire avec" soit 56% des réponses. Presque un tiers ont répondu qu'ils feront des économies (27%) et 7% réfléchissent à trouver un système autonome. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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