Les jeunes... l'espoir pour que le sombre passé ne recommence jamais

Le texte, qui autorise sous conditions le suicide assisté et, dans certains cas, l’euthanasie, vient bouleverser des décennies de doctrine médicale et politique. Nos deux députés altiligériens s'y sont opposés. Malgré des débats intenses, une majorité significative de Français se montre favorable à cette avancée.
Ce mardi 27 mai 2025 marque une journée fatidique dans le paysage politique : l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la loi sur la fin de vie. Un texte attendu, débattu, mais qui reste aussi très clivant, témoigne d’un changement profond dans la manière dont la société envisage la fin de vie.
Une adoption qui divise
Le texte principal, qui encadre l’aide à mourir dans certaines situations, a été adopté par 305 voix pour, contre 199 voix contre, avec 57 abstentions. Parallèlement, la proposition de loi sur le développement des soins palliatifs et de l’accompagnement a reçu un accueil plus que favorable avec 560 votes positifs, ce qui conforte les nombreux avis sur cet aspect essentiel de la fin de vie.
Dans notre département, les députés LR, Laurent Wauquiez et Jean-Pierre Vigier, ont voté contre la loi sur l’aide à mourir
Ce que prévoit la loi adoptée en première lecture
La loi sur la fin de vie prévoit l’autorisation encadrée de l’aide à mourir, un encadrement strict du suicide assisté et, dans certains cas exceptionnels, de l’euthanasie. Elle s’adresse uniquement à des personnes majeures, capables de discernement, atteintes de maladies graves et incurables, dont le pronostic vital est engagé à moyen terme, et qui souffrent de manière insupportable.
Le texte ne se contente plus d’accompagner la fin de vie, il vise à autoriser, sous conditions, à demander une aide médicale pour mettre fin à leur vie, reconnaissant ainsi que cela reste un choix personnel
Un long chemin législatif
La question de la fin de vie alimente les débats publics et politiques depuis plusieurs décennies. Dès 1978, le sénateur Henri Caillavet tentait de faire adopter une loi sur le « droit de vivre sa mort », sans succès. Mais c’était un premier pas vers une évolution progressive du droit. En 1987, la France crée son premier service de soins palliatifs, avant d’adopter en 1999 une loi garantissant l’accès à ces soins.
La loi Kouchner de 2002 renforce les droits des malades, notamment avec la désignation d’une personne de confiance. En 2005, la loi Léonetti interdit l’acharnement thérapeutique, puis, en 2016, la loi Claeys-Leonetti autorise la sédation profonde et continue jusqu’au décès, sans toutefois légaliser l’euthanasie.
En 2023, la convention citoyenne sur la fin de vie, réunissant 184 Français tirés au sort, se prononce largement en faveur d’une aide active à mourir. Ce rapport relance le débat législatif qui aboutit, en mai 2025, au vote historique d’un projet de loi encadrant l’aide à mourir.
Prochaine étape : le Sénat à l’automne
Après cette première adoption à l’Assemblée, les deux textes doivent maintenant être examinés au Sénat, probablement à l’automne. Des amendements ou ajustements peuvent être faits. Néanmoins, cette validation constitue déjà un nouveau regard porté sur le droit à mourir avec un tournant majeur dans la manière dont la France aborde la fin de vie.
Le débat reste vif dans la société, parmi les soignants, les associations, les familles et les patients eux-mêmes.
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