Une enquête du Collectif Déclic Citoyen

Le bruit courait depuis un certain temps déja dans les conversations ponotes. C'est désormais officiel : le bar-resto-salle de concert Le Poppy's ferme définitivement ses portes suite à une procédure de liquidation judiciaire. Un an et demi à peine après son ouverture prometteuse. Retour sur une aventure inédite, malheureusement avortée, et tentatives d'explication.
" C'est la fin de l'aventure pour nous, nous sommes officiellement en liquidation judiciaire "
On en prenait plein les yeux dès le pas de porte franchi. Ambiance "Comic's et multivers" garantie. Plongée immédiate et inoubliable dans l'esthétique vibrante et dynamique d'un univers de bande-dessinée dans lequel coexistaient un subtil mélange de nostalgie pop et de technologies futuristes.
Chaque détail était conçu pour offrir au consommateur 2.0 un voyage multidimensionnel à cheval entre l'univers de Marvel, celui de Georges Lucas ( le génial réalisateur de la saga galactique Star Wars) et celui des premières consoles Nintendo. Les murs, le plafond, le bar, les têtes des tireuses à bière, les lumières et même le staff semblaient tout droits sortis d'une page de Captain America ou de Docteur Strange, d'un teen-movie des années quatre-vingt ou d'un vieux jeu d'arcade.
Expérience de consommation unique, immersive et esthétique située à quelques mètres de la mairie de la ville pavée, dans le prolongement de son jardin éphémère, le concept bar "Le Poppy's" vient pourtant de tirer le rideau : " C'est la fin de l'aventure, notre commerce est officiellement en liquidation judiciaire " nous confirme par téléphone l'un des quatre associés à l'origine du projet, Yannick Granouillet.
Un projet inédit et ambitieux
Le commerce avait ouvert le 1er septembre 2023, en lieu et place de l'ancienne friche Ciné Fashion. Six mois de travaux acharnés avaient été nécessaires pour transformer l'ancien bâtiment décrépi et vieillissant , véritable verrue en matière d'urbanisme, en une somptueuse brasserie de 300 m2 au design rétrofuturiste. Porté par un quatuor d'investisseurs venus d'horizons divers mais complémentaires, Renaud Oriol, gérant de la librairie Interlude, Yannick Granouillet, patron du Black Pearl, Ana Luisa Fonseca gérante du restaurant Merry et Pippin et Geoffrey Sicard, directeur de DEA Business School, le projet était ambitieux.
Mêlant à la fois un bar, une salle de concert , une piste de danse, ainsi qu'un double espace de restauration de plus d'une centaine de couverts à la tête duquel officiait une cheffe passée par de nombreux établissements étoilés, il entendait moderniser les afterworks ponots en proposant une offre inédite et la plus large possible, afin de répondre aux souhaits de consommateurs de plus en plus exigeants.
" Avant une bonne pression et une terrasse suffisaient, aujourd'hui, pour faire venir les gens, il faut leur raconter des histoires"
C'est en tout cas l'avis de Cyril. Le temps d'un bref échange devant les grilles définitivement baissées du commerce, cet étudiant en informatique s'improvise sociologue des nouvelles tendances en matière de consommation : " Monter une affaire comme un bar - restau aujourd'hui c'est hyper compliqué. Il faut du concept, il faut faire rêver, il faut être le plus original. Avant, une bonne pression et une terrasse suffisaient, aujourd'hui, pour faire venir les gens, il faut leur raconter des histoires". Du concept, du rêve et des histoires, les quatre associés en proposaient pourtant à la louche et pour tous les goûts, même les plus délicats. Alors pourquoi? Pourquoi l'histoire du Poppy's n'aura - t - elle duré qu' à peine un peu plus d'un an ?
" Actuellement c'est le pire moment pour se lancer dans ce genre de projet"
Aucun des associés joints par la rédaction n'a voulu s'exprimer à ce sujet. Tout juste Yannick Granouillet nous a - t il confié qu' " actuellement c'est le pire moment pour se lancer dans ce genre de projet, ". " Un vrai parcours du combattant " précise-t-il sans en dire davantage.
Un constat et un début d'explication parfaitement entendables pourtant, à l'heure où les français peinent à boucler leur fin de mois, où le prix des alcools et des denrées alimentaires n'a jamais été aussi élevé, où les factures d'électricité et de gaz ont parfois été multipliées par deux pour certains commerces et que la pénurie de personnel qualifié ne cesse de s'aggraver dans le secteur de la restauration.
La conjoncture morose aura eu raison de de la créativité du quatuor d'entrepreneurs ponots et pourtant pour Cyril, " au Poppy's ils avaient su mêler la tradition avec l'innovation , chaque verre bu au Poppy's était une expérience inoubliable"
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4 commentaires
Ce qui ronge notre pays c'est que pour payer la TVA, la RDS, la CSG, les organismes de securité incendie, les caisses de retraites, les cotisations chomages, securité sociale, les normes dans le batiment, l'EDF et le gaz on en arrive à vendre des cafés à 1.50 voir 1.60 entre midi et deux. Et pendant ce temps là mairie vous cartonne encore avec le parking pour vous remercier d'être venu.
Parcontre personne ne voit l'investissement humain, financier que certains ont encore le courage d'investir. C'est sur aujourd'hui la canapé est beaucoup moins risqué!!!! PAUVRE FRANCE. Pour info l'ESPAGNE 3.2% de croissance en 2024!!!!!
Concept flou malgré des patrons qui connaissent pourtant la restauration et le business. On ne peut pas proposer du brunch, du semi-gastro et street food au même endroit, surtout quand la qualité n'est pas au rdv mais que le prix, lui était bien là.
Comment peut-on croire que toutes les brasseries du Puy en Velay peuvent avoir du succès malgré sont nombre historiquement incroyable pour une petite ville. Si la raison du pouvoir d achat soit disant en berne était la cause de la fermeture alors pourquoi le Palais cartonne en pratiquant des prix exhorbitants !!!(ils font x8).le problème c’est qu’il n y a pas assez de demande pour ce genre d établissement. Revenons les pieds sur terre !!paroles d un acien barman buraliste qui lui a tout compris sans se la péter!!!
Comme le dit si bien Cyril il est vrai que chaque verre tout comme le repas étaient une expérience inoubliable pour le porte monnaie