Face à "la mort annoncée des communes", les maires endossent l'écharpe noire
Face aux violences, les élus s'unissent
Alors que les menaces et agressions envers les élus municipaux se multiplient, et sont de plus en plus violentes, selon l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalités, certains d'entre eux participaient ce 1ᵉʳ octobre à une réunion d'information.
Mardi 1ᵉʳ octobre, l'AMF et l'association Justice et Partage couplaient leurs forces pour proposer aux élus altiligériens et leurs proches une réunion d'information sur le comportement à adopter s'ils sont victimes d'insultes, de menaces, voire de violence.
Hasard du calendrier, ce jour, l'AMF 43 se portait aussi partie civile lors du procès d'un homme de 77 ans, accusé d'avoir insulté et menacé le maire de Vielprat, Dany Jouffroy. Si aucun coup n'a été porté, l'édile a souhaité marquer le coup, et a choisi de suivre les recommandations de l'AMF.
Les faits, survenus en mars dernier, ont été reconnus par le tribunal qui a condamné l'administré à deux mois de prison avec sursis.
« Les élus municipaux sont en première ligne »
Ce qui est sûr, c'est que des cas comme celui-ci, il en existe beaucoup, et de plus en plus, même en Haute-Loire. À l'échelle nationale, une convention a d'ailleurs été signée en novembre 2021 entre les deux structures pour accompagner au mieux les élus, qu'ils soient maires, conseillers municipaux, ou autres.
En 2020 déjà, France Victimes dénombrait « près de 1300 agressions, menaces ou insultes contre des élus ont été recensées en 2020, soit 3 fois plus que l’année précédente ».
Et pour cause, « Les élus municipaux sont en première ligne, ce sont des élus de proximité. Et puis on voit bien que l'intérêt général passe désormais après l'intérêt personnel de chacun », explique Serge Figon, président de l’association départementale de Justice et Partage.
« Les décisions prises ne sont jamais acceptées. Nous craignons parfois d'en prendre. »
Présent pour assister à la réunion, Jean-François Exbrayat, adjoint à la mairie du Puy, reconnait qu'être élu en zone rurale peut parfois être plus difficile qu'en ville. « Avant qu'un administré arrive à nous pour une quelconque plainte, il y a plusieurs filtres, que sont les services de la mairie. Les élus des municipalités moins importantes se trouvent confrontés aux problèmes de voisinage quotidiennement. Ce n'est pas toujours simple. »
Pour autant, il regrette que « les décisions prises ne soient jamais acceptées. Nous craignons parfois d'en prendre. »
Un frein à la démocratie
Si ces violences perpétrées envers les élus sont un frein au débat public et aux prises de décision des élus, elles le sont aussi pour la démocratie dans sa globalité, puisque pour Cyrielle Astier, directrice de l'AMF 43, « beaucoup d'élus s'interrogent sur l'idée de se présenter de nouveau ou non aux prochaines élections. Nous craignons, à terme, que plus personne ne veuille assurer cette fonction dans les communes. Et ça se comprend, quand on connait les conditions de travail. »
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