Exposition : copier pour apprendre ou apprendre pour copier ?

Le hasard a fait, que ce sont neuf femmes venues d'horizons différents qui vont occuper la Maison de Mandrin du 1er août au 1er septembre. L'exposition s'appelle "Les Copistes, dialogue avec les grands-maîtres de la peinture". Les copieuses présentes une cinquantaine d'œuvres dans la maison bâtie en 1754, un cadre qui va coller aux périodes des tableaux

"Tous les styles sont représentés, il y a des tableaux du 13e au 19e siècle", explique Selmah Habibi, une des artistes de ce mois d'août. "Il y a des peintures à l'huile, des pastels, à l'œuf, une aquarelle et des dessins. Mais, étrangement, je trouve l'exposition très variée et en même temps harmonieuse. Chaque copiste met de la personnalité dans une œuvre, là, les sujets et le résultat final se marie très bien", vante Séverine de Couespel, artiste sur l'exposition également.

Une histoire de passionné d'art

La municipalité de Brioude avait sans doute l'idée de mettre en valeur sa maison de Mandrin en conviant ces artistes. "Je n'étais jamais venu à Brioude. C'est très beau, j'aime cet endroit avec son caractère médiéval. La maison de Mandrin sera un cadre parfait", précise Selmah. Mais peut-être que Les Copistes sera l'occasion de créer des vocations chez les amateurs d'art locaux.

"Ce qu'on fait, c'est principalement par passion. Il ne faut pas croire qu'on en est incapable, quand on aime, on peut", clame Selmah. "Peut-être que notre exposition sera l'occasion pour certains de se lancer, la copie, c'est l'art ouvert à tous. Il y a beaucoup de techniques aujourd'hui pour reproduire un sujet, il n'y a pas forcément besoin d'être un génie. On peut faire de la reprographie, on apprend différentes techniques, comme celle du carreau, ensuite, on suit tout le processus pour chaque couche, on peut travailler couleur par couleur...", énumère Séverine. 

Les plus grands ont appris ainsi

Il ne s'agit pas de voler, mais plutôt d'apprendre. De tout temps, les artistes se sont copiés, pour s'inspirer, mais surtout pour apprendre les techniques. "Degas, Manet, apprenaient en copiant, Turner venait au Louvre pour copier Poussin...", dénombre Selmah. "On copie pour s'améliorer ensuite, parce qu'on est passionné d'art surtout, et copier les grands maîtres, c'est jouer avec ce qu'on aime", explique Selmah.

"Moi, je copie sur un coup de cœur. C'est une sorte de rétro-contact avec les maîtres d'antan. Je suis également restauratrice de tableaux, la copie me permet de découvrir comment ils montaient leurs tableaux, couche par couche, cela m'aide beaucoup pour restaurer ensuite des œuvres anciennes. Je sais comment ils ont créé l'œuvre. D'un point de vue plus personnel, c'est tellement enrichissant, en toute modestie, de tenter de reproduire les exploits des grands artistes", raconte Séverine. 

L'exposition est ouverte du mardi au vendredi de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures. Des permanences sont tenues par les artistes les week-ends d'août, sur les mêmes horaires. Selma par exemple viendra faire partager sa passion le week-end du 12 et 13 août. "Si des personnes veulent essayer, je n'ai qu'un seul message : quand on aime, on peut".